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Réconciliation nationale : Le HCRUN et le gouvernement accordent leurs violons

Publié le vendredi 19 avril 2019 à 22h59min

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Réconciliation nationale : Le HCRUN et le gouvernement accordent leurs violons

Le gouvernement et le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) ont tenu ce vendredi, 19 avril 2019 à Ouagadougou, un séminaire sur le processus de réconciliation nationale. Cette activité, qui a été marquée par des exposés, a permis d’enregistrer des contributions d’experts venus du Burundi et de la Tunisie sur la justice transitionnelle.

Cette rencontre de travail a essentiellement consisté en des échanges focalisés sur deux thèmes. Il s’agit d’une part, du processus de la justice transitionnelle dans un contexte de réconciliation nationale et, d’autre part, des enjeux et défis sur les modalités d’accompagnement concrètes du HCRUN par le gouvernement dans la mise en œuvre de son mandat pour un Burkina de tolérance et de prospérité.

A l’issue des travaux, le Premier ministre et son équipe ont félicité le HCRUN pour les informations et points d’éclaircissement apportés. Le Premier ministre, Christophe Dabiré, a émis le souhait de voir s’instaurer un dialogue permanent avec le HCRUN pour des actions au profit du peuple.

« Nous avons longuement échangé sur la justice transitionnelle, ce qu’elle a pu offrir dans d’autres pays qui ont vécu des situations difficiles et qui sont en phase de la recherche d’une réconciliation ou du rétablissement de la cohésion sociale. (…). En fonction des fractures sociales ou des violations des droits de l’homme dans chaque pays, l’on doit pouvoir parvenir à une résolution pérenne des problèmes », a confié le président du HCRUN, Léandre Bassolé.

Pour lui, le processus de réconciliation nationale constitue un facteur de paix et de cohésion sociale pour le développement socio-économique du pays. Il exhorte donc à travailler à léguer un « Burkina de paix et de solidarité » aux générations futures.

M. Bassolé a en outre relevé que « les traumatismes et injustices » constituent des évènements qui perturbent la cohésion nationale et accentuent le sentiment d’impunité au sein des populations. Le président du HCRUN a également précisé que la justice transitionnelle n’exclut pas la justice classique. Il fait observer aussi que la justice transitionnelle repose sur quatre piliers à savoir, la manifestation de la vérité, la justice, les réparations et la non-répétition.

Pour lui, les Burkinabè doivent maintenant se parler, non dans le cadre d’une tribune de vengeance ou de revendications de toutes natures, mais dans le cadre d’une tribune de vérité, comme un facteur de réconciliation et de pardon, pour un mieux vivre-ensemble. Car, estime-t-il, la réconciliation doit être perçue comme une impérieuse nécessité par toutes les couches sociales.

La présidente de la Commission recherche et investigation de l’Instance, vérité et dignité (IVD) de la Tunisie, Oula Ben Nejma, a expliqué que son pays est en train de donner aux victimes, des décisions de réparation. Elle a aussi constaté que la Tunisie et le Burkina ont le même contexte politique, économique et social. Elle pense donc que le Burkina doit s’inspirer de l’expérience de son pays pour entamer le processus de réconciliation nationale.

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Vos commentaires

  • Le 19 avril 2019 à 23:58, par Un Burkinabê En réponse à : Réconciliation nationale : Le HCRUN et le gouvernement accordent leurs violons

    Moi j’ai un problème avec le HCRUN en ce sens que la Solution de la Justice transitionnelle a marché en Afrique du nord, en Afrique de l’est, en Afrique australe et pourrait ne pas marcher au Burkina.
    1- Je ne suis pas sûr que ça marche au Burkina parce que le fossé n’est pas aussi béant comme les gens veulent le faire croire.
    2- Dans notre cas il faut absolument insister sur 3 choses essentielles avant d"aller sur le chemin de la Justice Transitionnelle.
    a- Etre clair sur les cas de récidives. Détailler les sanctions pour les récidivistes. Il ne faudra pas que 5 ans après la Réconciliation il y ait un autre HCRUN.
    b- Il faut impliquer les coutumiers à outrance et exiger que les bourreaux jurent sur leurs ancêtres. Plus question de faire venir des religieux car aucun africain noir n’a peur de parjure sur la Bible, le Saint Coran, la Thora etc... Les africains noirs ont peur de trahir leurs ancêtres et savent que la réaction de ceux-ci est très rapide comparée à la Bible et au Coran.
    c- Faites les statistiques et classer les problèmes par rubriques et par gravité des conséquences. Il faut absolument considérer d’inscrire certaines sanctions (recours aux ancêtres) dans la future Constitution et rendre ces articles non modifiables. Il faut être clair avec les politiciens. Il faudra inclure l’exclusion dans la Constitution. Si un individu ou un parti politique se rend coupable des maux que la Justice Tranditionnelle a résolus il faudra exclure cet homme ou ce parti politique de la vie politique. Lister les maux passibles d’exclusion.

    • Le 20 avril 2019 à 09:19, par Palingwendé En réponse à : Réconciliation nationale : Le HCRUN et le gouvernement accordent leurs violons

      Un Burkinabê, les gens ont peut-être pris à la légère ton analyse, ton analyse est très profonde, le vieux ou la personne garant de l’autel, fétiche ou autres de quelque ethnie que se soit, sait bien ce qui l’arrivera s’il parjure s’il se rend coupable d’une quelconque injustice (coucher avec la femme d’autrui) ne peut plus se prévaloir d’une quelque notoriété.
      Merci à toi !

  • Le 20 avril 2019 à 08:12, par Yako En réponse à : Réconciliation nationale : Le HCRUN et le gouvernement accordent leurs violons

    Je doute de l’efficacite du HCRUN car, ce dont le Faso a besoin c’est un pouvoir fort et responsable pour liquider cette question compliquee pas forcement dans l’interet de la justice mais plutot dans l’interet de la paix et de la concorde nationale.En effet, les evenements d’octobre 2014 n’ont pas permis de degager un vainqueur precis et la transition non plus n,a fait qu’ajouter confusion a la confusion tandis que le vainqueur de l’election presidentielle de janvier 2016 etait une partie du probleme d’octobre 2014.Ce qui explique l’indecision et la multiplication des organes de mediations et de dialogue en vue de parvenir a une formule acceptable pour tous.C’est l’ideal,mais dans le contexte Burkinabe c’est impossoble vu la judiciarisation rapide des dossiers pour designer precocement des coupables dont le seul but est de regler des comptes.De deux choses l’une:Soit la justice suit son cours normal quitte a dechirer davantage le corps social soit 2020 accouche un grand-monsieur pour une solution definitive et perenne meme si celle-ci creera quelques frustrations ici et la.Le plus important c’est de sauver l’essentiel (la pacification de la cite)

  • Le 20 avril 2019 à 08:59, par caca En réponse à : Réconciliation nationale : Le HCRUN et le gouvernement accordent leurs violons

    C’est un dommage que le problème burkinabé nécessite à coup de milliards pour un salaire complémentaire à des retraités. Le problème de la réconciliation au beaucoup plus politique que sociale. S’il existe des crimes non élucidés, dans beaucoup de cas ont déjà reçu des réparations et de justice. Exemple le cas de Norbert Zongo a déjà été jugé et une compensation financière a été accordé par la famille. Beaucoup de cas ont été jugés et réparés par la commission du temps du président Blaise Compaoré à coup de milliards. Pourquoi reprendre les dossiers de 1960 à nos jours étant donné que certaines vérités et des compensations ont été faites.
    Je serais d’accord pour les événements de 2014 avec l’insurrection, le putsch manqué et le cas du terrorisme actuel. Pour les autres antérieurs à l’insurrection, l’état doit faire l’économie de ces choses.
    Mais, je me demande comment Blaise Compaoré se reconnaitra des événements 2014 avec l’insurrection étant donné que le projet de modification n’était pas anti-constitutionnelle ? Par ailleurs, ce sont plutôt les opposants de l’époque qui doivent s’expliquer pourquoi l’insurrection et les morts. Dans ce contexte, bonjour la justice redistribution et transitionnelle.

  • Le 22 avril 2019 à 00:18, par ngwa nicaise En réponse à : Réconciliation nationale : Le HCRUN et le gouvernement accordent leurs violons

    votre machin de justice transitionnelle c’est juste pour encourager l’impunité et amnitier Blaise compaoré ,françois compaoré,diendéré et les autres assassins complices de la mort de Norbert zongo,de Thomas sankara ,de Lingani De l’autre zongo et de tous les disparus de l’insurrection.Nous vous voyons clairs.les familles des victimes ne sont pas d’accord.C’est ça.ça veut dire que le Faso est entre les mains des coupables.M.Rmc Kaboré pourquoi voulez-vous dénigrer le peuple burkinabé.avez-vous quelque cjose à vous reprocher pour avoir autant peur de la justice burkinabé ?Laissez la justice faire son travail.balai citoyen et les autres n’acceptez pas cette parodie de justice.justice pour Sankara ,justice pour lingani ,N.Zongo et les autres ?

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