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Commercialisation de mangues séchées et de noix de cajou : Les acteurs de la filière outillés

Publié le vendredi 29 mars 2019 à 16h50min

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Commercialisation de mangues séchées et de noix de cajou : Les acteurs de la filière outillés

Dans le cadre de la « capitalisation du projet d’appui à la commercialisation de mangues séchées et de noix de cajou transformées au Burkina Faso », un atelier a été initié par l’Unité nationale de mise en œuvre du cadre intégré renforcé (UNMO/CIR) à l’endroit des acteurs de la filière mangue, le jeudi 28 mars 2019 à Bobo-Dioulasso. Il a réuni une cinquantaine de participants pour réfléchir sur la question aux fins de dégager les voies et moyens pour dynamiser la filière.

Quatre ans après l’exécution des activités du Projet d’appui à la commercialisation de mangues séchées et de noix de cajou transformées au Burkina Faso, l’heure est aujourd’hui à la capitalisation des acquis et des insuffisances.

C’est dans ce cadre que l’Unité nationale de mise en œuvre du cadre intégré renforcé (UNMO/CIR) a initié un atelier les 28 et 29 mars 2019 à Bobo-Dioulasso pour capitaliser les diverses initiatives prises dans le cadre de l’exécution du projet afin d’en tirer les expériences novatrices, les principales leçons apprises et interrogations à même de déduire des pistes pour une meilleure prise en charge des problématiques liées aux filières mangue et anacarde au Burkina Faso.

La première journée de l’atelier a été dédiée aux acteurs de la filière mangue. A l’occasion, les acteurs de cette filière ont passé en revue les différentes étapes de l’exécution du projet dans cette filière. Les expériences positives et les principales difficultés qui ont jalonné le parcours du projet ont été relevées.

Le projet en question avait pour objectif de « contribuer à l’accroissement des recettes d’exportations de mangues séchées et de noix de cajou transformées au Burkina Faso et à l’amélioration des revenus des acteurs de la filière ». Il est attendu de l’exécution du projet, un renforcement des capacités organisationnelles et techniques des acteurs, l’amélioration des capacités techniques et technologiques des unités de transformation, l’accroissement du volume des exportations de mangues séchées et de noix de cajou transformées, et le renforcement des capacités des acteurs dans le domaine de la gestion financière.

Pour le conseiller technique du ministre en charge du Commerce, Aziz Sana, « grâce au projet, la filière mangue est aujourd’hui organisée en interprofession avec des maillons production, transformation et commercialisation ». Toutefois, relève-t-il, des problèmes demeurent. Il s’agit entre autres de difficultés liées à la non-maîtrise de la gestion, à l’insuffisance en matériel de transformation, l’invasion des fruits par « la mouche de fruits », malgré les efforts entrepris pour lutter contre ces parasites.

Aziz Sana conseiller technique du ministre en charge du commerce.

L’atelier de Bobo-Dioulasso a été une occasion pour les acteurs de la filière mangue, de discuter de ces différents problèmes et de réfléchir sur l’apport de la science et de la recherche pour lutter contre les mouches des fruits. La problématique du financement de la filière mangue a également fait l’objet de réflexions pour dégager les opportunités en la matière. Enfin il a été question aussi de revoir les textes règlementant la filière.

Le représentant du président de l’Association Interprofessionnelle de la filière mangue du Burkina (l’APROMAB), Faustin Coulibaly, a suggéré que le ministère en charge du Commerce trouve une solution palliative pour les accompagner, étant donné que le projet est à terme.

Dans l’exécution dudit projet, les acteurs ont bénéficié de l’intervention du ministère en charge du Commerce et des services de l’INERA, à travers l’octroi en produits de lutte contre les mouches de mangues. En dépit de ces apports et appuis, il reste toujours que « bon nombre de producteurs n’ont toujours pas les rudiments nécessaires pour s’investir dans les activités de la filière ».

Faustin Coulibaly

Néanmoins, des acquis ont été engrangés dans l’exécution du projet et qui permettent aujourd’hui à certains acteurs de la filière de mieux scruter le marché international, très exigeant en termes de qualité des produits.

Au terme de cet atelier de capitalisation pour la filière mangue, les acteurs ont exprimé leur satisfaction en témoignant des bienfaits du projet et félicité les équipes du CIR et de la SNV.

Ils ont tiré comme grandes leçons la nécessité de la mise en œuvre d’actions intégrées et transversales sur toute la chaine des valeurs, notamment tous les maillons, la nécessité de l’implication forte de tous les acteurs, la flexibilité des projets qui doivent prendre en compte les spécificités liées à la filière, la synergie d’actions de tous les acteurs.

Et comme solution pour ne pas toujours dépendre des subventions et être autonome, ils ont proposé de diversifier les produits de la mangue.

Quant aux défis à relever, il s’agit entre autre d’accroitre le taux de transformation de la mangue pour créer plus de valeur ajoutée et d’emploi (diversification, innovation, création de petits métiers, amélioration de la qualité des produits dérivés) ; de mettre en place des systèmes de collecte, de traitement et de diffusion des données statistiques ; de mettre en place des mécanismes de suivi des acquis du projet en vue de sa reconduite et de mettre en place une unité industrielle d’emballage par les bons soins de l’Etat.

Comme autre défi à relever, l’appui à la promotion du e-commerce, la prise en compte du maillon de la production dans les prochains projets, l’amélioration de façon continue du fonctionnement des organisations faitières, l’accompagnement du maillon de production (qualité, innovation technologique, statistique…), l’amélioration du système d’hygiène dans le conditionnement et la commercialisation, la pérennisation des acquis du projet par le biais des structures déconcentrées de l’Etat, et l’implication des services techniques de l’Etat dans les activités de suivi-évaluation des projets.

Parmi les témoignages, les représentants de la filière mangue ont relaté que dans le cadre du suivi et de l’évaluation du projet, la DGESS a pu, grâce au comité technique de suivi du projet dont elle est membre, constater les performances de ce projet. Le projet a été ainsi évalué en 2015 (comme projet en instance de démarrage) et était au vert (meilleur score 50/50). Egalement en 2017, le projet a été évalué en tant que projet en cours d’exécution et était toujours au vert (meilleur score 46/50).

En résumé, ce projet étant au vert à chaque évaluation, a beaucoup contribué à tirer la performance globale des projets du MCIA vers le haut.

Haoua Touré
Lefaso.net

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