L’accord de financement signé le 21 novembre 2018, entre le ministère en charge des Finances et la Banque mondiale, concerne la réalisation d’un projet régional d’interconnexion électrique entre le Nigeria, le Niger, le Bénin et le Burkina, pour un montant global de 640,2 millions de dollars US. La contribution du Burkina Faso pour l’effectivité de ce projet se chiffre à 325,9 millions de dollars US. Le projet sera exécuté en six ans, à compter de 2018, sous la tutelle technique du ministère de l’Energie à travers la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL).

Le projet ambitionne non seulement d’accroître la capacité de commerce de l’électricité entre les quatre pays concernés, mais aussi de réduire considérablement le coût de son approvisionnement ; sans oublier l’accroissement de l’accès à l’électricité.

Sa mise en œuvre au niveau régional se fera sur la base d’une collaboration étroite entre le secrétariat du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (EEEOA) et les services publics de l’énergie des quatre pays suscités.

Cette interconnexion électrique régionale dorsale nord permettra, à ses débuts, un échange d’énergie estimé à 430 Mégawatts (MW), qui pourrait atteindre 600 MW, cinq à dix ans après sa mise en service.

Outre la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence française de développement (AFD) sont les deux autres partenaires techniques et financiers du Burkina dont la part contributive dans le financement du projet s’élève à 325,9 millions de dollars US.
Sur ce montant que le Burkina Faso doit débloquer, la Banque mondiale contribue à hauteur de 205,1 millions de dollars US (63%), soit 110 597 403 950 F CFA (dont 72 998 269 300 F CFA sous forme de prêt et le reste, soit 37 599 134 650 FCFA, sous forme de don).

Pour rappel, la Dorsale nord est l’un des projets prioritaires du Système d’échange d’énergie électrique de l’Afrique de l’ouest (EEEOA), institution spécialisée de la CEDEAO chargée de l’intégration des réseaux électriques de la région ouest-africaine et la mise en place d’un marché d’échange d’énergie.
Il implique cinq pays de l’espace communautaire représentés par quatre sociétés d’électricité, à savoir la SONABEL pour le Burkina, la Communauté électrique de Bénin (CEB) pour le Togo et le Bénin, la NIGELEC pour le Niger et la Transmission Company of Nigeria (TCN) pour le Nigeria.

Sur le terrain, le projet consistera en la construction d’une ligne de transport longue de 899 km au total. Il s’agit de la liaison 330 kV entre Birni Kebbi au Nigeria et Ouaga-Est près de Saaba, en passant par Gorou Banda au Niger, pour une longueur de 875 km environ. La liaison 225 kV, longue de 24 km entre Ouaga-Est et le point d’ancrage n°5 de la ligne Bolga-Ouaga, permettra la connexion au poste de Zagtouli.

Au Burkina Faso, le projet Dorsale nord permettra d’électrifier 150 villages riverains de la ligne et de transporter la fibre optique pour les besoins de communication entre les cinq pays impliqués, selon le ministre de l’Energie Bachir Ismaël Ouédraogo.

Pour le représentant résident de la Banque mondiale, Cheick F. Kanté, ce projet s’inscrit dans le cadre d’une vision d’intégration régionale des pays de l’Afrique de l’Ouest, « avec l’ultime conviction que cette intégration permettra d’optimiser et d’accélérer l’accès des populations à des services d’électricité fiables et à moindre coût ». Chose nécessaire à la transformation structurelle de l’économie comme mentionné dans les objectifs stratégiques du PNDES en son 2e objectif stratégique.

Il ajoute que la Dorsale nord est « un projet complexe qui comprend la construction de 880 km de ligne de haute tension depuis le Nigeria jusqu’au Burkina Faso, dont 405 km sur le territoire burkinabè. La composante d’électrification rurale bénéficiera à environ 92 286 foyers burkinabè dont 179 dans la région de l’Est avec un fort potentiel économique ».

Fortes des ces convictions, les deux parties signataires de l’accord de financement se sont félicitées de la collaboration efficace dans la préparation dudit projet et espèrent qu’elle se poursuivra et se renforcera au cours de sa mise en œuvre.

Etienne LANKOANDE (stagiaire)
Lefaso.net