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Sortir le Burkina Faso de l’insécurité alimentaire, c’est possible !!

Publié le lundi 5 novembre 2018 à 00h09min

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Sortir le Burkina Faso de l’insécurité alimentaire, c’est possible !!

Sortir le Burkina Faso de l’insécurité alimentaire, c’est possible !! Des OSC plaident alors pour une augmentation du budget alloué aux semences améliorées, engrais, équipements et formation/vulgarisation.

Un atelier d’échange a eu lieu à Kaya dans le cadre d’un plaidoyer en faveur de l’augmentation du budget 2019 alloué aux intrants, aux équipements et à la formation/vulgarisation. C’était du mercredi 17 au vendredi 19 octobre 2018 à l’Hôtel Les Héritiers de Kaya.

C’est le projet « Voix pour le changement » avec le soutien financier de SNV Organisation Néerlandaise de Développement qui a permis la tenue de cet atelier. Trois rencontres distinctes étaient au menu : d’abord avec les responsables du Ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques (MAAH) ensuite, c’était le tour des responsables du Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID) et enfin avec des députés représentant les commissions et groupes parlementaires à l’Assemblée Nationale. Toutes ces rencontres ont été ponctuées par des recommandations qui seront transmis à qui de droit.

Organisé par 4 OSC à savoir la Coopérative de Prestation des Services Agricoles Coobsa (COPSAC), la Fédération des Professionnels Agricoles du Burkina (FEPAB), la Fédération Nationale des Groupements Naam (FNGN), l’Union Nationale des Producteurs de Riz du Burkina (UNPRB), et 07 autres OSC alliées, cet atelier entre dans le cadre d’un plaidoyer visant à promouvoir la transformation des exploitations familiales notamment à travers un meilleur accès des exploitants familiaux aux intrants (engrais, semences améliorées), aux équipements, au conseil agricole, aux crédits, et à une meilleure gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Le présidium lors du troisième jour : de la gch. Vers la drte Bassiaka DAO, Président FEPAB Kassoum TRAORE, 2ème VP de l’AN et Didier COULIDIATY, Représentant de la SNV

Pour cet atelier, il s’agissait pour les OSC de plaider pour une augmentation significative du budget 2019 alloué aux intrants, aux équipements et à la formation/vulgarisation à l’intention des exploitants familiaux. Pour y arriver, le groupe de plaidoyer a eu trois rencontres d’échanges avec les responsables du MAAH, ceux du MINEFID et avec les députés.

Avec chacun de ces groupes d’acteurs, il s’est agi de présenter le niveau actuel (2011-2018) de l’investissement du gouvernement en matière de semences améliorées, engrais, équipements et conseil agricole, et de le comparer au besoin réel des exploitants familiaux. Un énorme gap a été observé depuis une dizaine d’années et les politiques n’ont pas réellement changé pour permettre aux burkinabè d’assurer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle. Or, le potentiel existe au sein des exploitations agricoles qui ne demandent qu’un changement de cap et de politique du gouvernement par un accompagnement conséquent et bien ciblé.

A cet effet, Monsieur Marc GANSORE, SG de la FEPAB dira : « Un producteur sans appui, sans accompagnement est appelé à se clouer à la case de départ. Pourtant, ce sont les exploitations familiales qui, malgré leurs maigres moyens procurent plus de 95% de la production céréalière du Burkina. Mais aujourd’hui, avec leurs moyens rudimentaires et les effets des changements climatiques, il devient difficile de nourrir les burkinabè si des efforts conséquents ne sont faits ».

Tous les acteurs ont convenu qu’il faut élever le niveau d’investissement si l’on veut atteindre la sécurité alimentaire. Selon Aly ROMBA, Chargé de mission du MAAH et représentant le Ministre de l’agriculture et des Aménagements Hydrauliques, plus de 87% des burkinabè pratiquent l’agriculture familiale et partant de là, l’initiative des OSC de plaider en faveur d’une augmentation du Budget 2019 relatives aux semences améliorées, engrais équipements, et conseil agricole est salutaire.

Et à Kassoum TRAORE, 2ème Vice-président de l’Assemblée Nationale représentant le Président de l’Assemblée Nationale de renchérir :, « Au regard de la réalité de l’insécurité alimentaire et la malnutrition qui frappent nos populations, il est du devoir de l’ensemble des parties prenantes et du pouvoir public comme de la société civile de développer des initiatives fortes afin de relever les défis liés à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. »

Et d’ajouter « Notre Assemblée nationale s’engage par ma voix à prêter une oreille attentive aux conclusions et recommandations qui seront issue de cet atelier et à vous accompagner pour leur mise en œuvre effective. » Des recommandations, il en a eu. Au Ministère de l’agriculture, il faudra prévoir au minimum 30 milliards par an sur 5 ans en lieu et place des 11 milliards actuellement alloués pour les 04 éléments que sont les semences améliorées, les engrais, les équipements et le conseil agricoles, si l’on veut espérer couvrir les besoins des exploitants familiaux.

Photo de famille lors du premier jour avec les responsables du MAAH

Il faudra également que le MAAH revoie son processus de répartition du Budget en intégrant les sous-enveloppes incompressibles pour les quatre éléments, et démarrer l’exécution budgétaire très tôt en début d’année pour éviter les régulations budgétaires. Le MAAH devra aussi consulter les OSC avant le cycle de budgétisation pour tenir compte de leurs réels besoins. Les OSC sont alors interpelées à avoir un regard vigilant et critique sur les engagements de l’Etat en termes de décisions prises pour ce secteur agricole.

Quant aux Députés, ils devraient être plus regardants sur le budget du MAAH notamment sur les lignes budgétaires relatives aux semences améliorées, engrais, équipements et formation vulgarisation. Ils devraient également interroger le Ministre de l’agriculture sur les orientations politiques mais aussi lorsque des engagements ne sont pas respectés vis-à-vis du monde agricole. Selon Le représentant de la SNV Organisation Néerlandaise de Développement Didier COULIDIATY, quant à lui, s’est dits’est dit confiant de la pertinence du plaidoyer des OSC qui ont présenté des évidences ayant convaincu tous les acteurs et amènent à repenser les orientations politiques pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable au Burkina.

Pour lui, si des efforts étaient faits, cela aurait évité au Burkina d’injecter 81 milliards rien qu’en 2018 dans le plan de contingence de la crise alimentaire et nutritionnelle. Pour terminer, Bassiaka DAO, Président de la FEPAB dira à l’endroit des députés : « Le monde paysan vous sera reconnaissant pour avoir voté une loi de finance en soutien à ces efforts quotidiens, à dire non à la faim et à la pauvreté. Cela sera un acte salutaire, cohérent face à la réalité que vit les producteurs burkinabè. » Des séances de photos de famille ont mis fin à chacune des rencontres.

Par NAMAO

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Vos commentaires

  • Le 5 novembre 2018 à 12:02, par paul En réponse à : Sortir le Burkina Faso de l’insécurité alimentaire, c’est possible !!

    Ne faudrait-il pas aider des entreprises productrices d’intrants biologiques (compost, biopesticides naturels, semences paysannes) plutôt que de subventionner des engrais chimiques importés. Ces derniers détruisent nos sols et notre environnement ? La priorité est d’avoir une agriculture et des paysans en agroécologie pour relever les défis de l’autosuffisance alimentaire et s’adapter aux changements climatiques.

  • Le 5 novembre 2018 à 17:33, par Ilboudo En réponse à : Sortir le Burkina Faso de l’insécurité alimentaire, c’est possible !!

    Je proprose une large politique nationale, sur la conssomation de ce que nous produisons .investir sir les petites industries de transformation.

    ILBOUDO Hamadou

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