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1ère session ordinaire de l’année 2018 de l’Assemblée nationale : ‘’La part de vérité’’ de la majorité parlementaire

Publié le vendredi 8 juin 2018 à 22h30min

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1ère session ordinaire de l’année 2018 de l’Assemblée nationale : ‘’La part de vérité’’ de la majorité parlementaire

Après 90 jours de travaux, la 1ère session ordinaire de l’année 2018 de l’Assemblée nationale a clos ses travaux. C’est le moment pour les différents groupes parlementaires de faire le bilan de leurs activités au cours de cette session. Après l’opposition les 06 et 07 juin 2018, la majorité parlementaire (MPP et Burkindlim) a animé une conférence de presse pour livrer sa ‘’part de vérité’’. Et surtout répondre aux critiques formulées par l’opposition sur la gouvernance Sakandé.

27 projets de lois ont été adoptés, huit questions orales et une question d’actualité ont également été posées au cours de cette première session ordinaire de l’année. L’autre temps fort de cette session, c’est la présentation du discours sur la situation de la nation par le Premier ministre. Ce fut l’occasion pour Paul Kaba Thiéba d’exposer à la représentation nationale les réalisations de son gouvernement. De ce discours, l’on retiendra que le Burkina a enregistré un taux de 6,7% en 2017. « Aujourd’hui, le constat est que le pays tout entier est en chantier tant au niveau de la construction des infrastructures routières que des bâtiments administratifs et sociaux. L’électrification rurale s’étend de plus en plus dans les localités les plus reculées, des puits et forages en vue d’atteindre l’objectif zéro corvée d’eau », s’est déclaré Lassina Ouattara, le président du groupe parlementaire du Mouvement du peuple pour le progrès.

Au cours de cette session et juste à la fin, la majorité parlementaire a essuyé des critiques acerbes de la part de l’opposition qui estime qu’il y a un net recul dans la gouvernance de l’institution. Cette conférence de presse a servi de cadre à Lassina Ouattara et ses camarades pour répondre aux adversaires politiques. Il s’agit, précisent-ils « d’apporter quelques démentis sur certaines allégations de l’opposition qui a été très prolifique tout au long de cette session à travers moult conférences de presse » et « rétablir les faits ». Car, comme le dit un dicton Moaga : « si le mensonge n’a pas eu de contradiction, elle devient une vérité ».

Bien lire les textes ou se les faire expliquer si…

ici côte à côte les présidents de Burkindlim et du MPP

Ainsi, tout en reconnaissant la nécessité de la contradiction dans un cadre républicain, la majorité parlementaire invite l’opposition à « éviter les amalgames et les contrevérités qui peuvent à tort semer la confusion au sein de l’opinion ». Mieux, elle invite l’opposition chercher et comprendre les textes qui régissent l’institution. « Le parlement est une institution organisée qui fonctionne sur la base de textes. Ces derniers spécifient les attributions des organes de l’Assemblée nationale.

A titre illustratif, les attributions du président de l’Assemblée nationale sont régies par l’article 2 du règlement administratif et celles de la conférence des présidents par les articles 60 à 62 du règlement de l’Assemblée nationale. Il serait honnête pour l’opposition parlementaire de lire et de comprendre ou de se faire expliquer les textes au lieu de faire des déclarations infondées. Au passage, nous notons leur propension à confondre le rôle de la conférence des présidents et celui de la présidence de l’Assemblée nationale qui jusqu’à preuve du contraire n’est pas dirigé par un directoire », a expliqué Lassina Ouattara dans la déclaration liminaire de la conférence de presse.

A l’opposition, « le centre de décision est dehors »

La majorité parlementaire reproche également à certains membres de l’opposition leur inconséquence, s’adressant particulièrement à l’UPC. Quant au CDP, elle lui reproche de vouloir protéger des individus (le cas François Compaoré) et de ne pas avoir le courage de le citer nommément. Pire, elle soupçonne certains élus de ne pas jouir pleinement de leurs prérogatives. « Quand nous sommes à l’Assemblée, nous sommes entièrement et pleinement dans nos prérogatives de députés, mais certains y sont mais le centre de décision est dehors.
C’est pourquoi chaque fois vous assistez à cette instrumentalisation. On est un peu habitué à la politique de la chaise vide de l’opposition maintenant. Il faut leur reconnaître au moins une chose : ils ont boudé le vote du code pénal, ça leur est resté de travers tout simplement parce qu’ils veulent mettre à l’abri un de leur militant », assène Lassina Ouattara.

Sur l’examen du projet de loi relatif au Chef de file de l’opposition, le MPP et son allié Burkindlim dise avoir fait le meilleur choix en demandant au gouvernement de retirer son projet de loi. Ce qui permet de le réintroduire dès la prochaine session, ordinaire ou extraordinaire. Il s’agit ni plus ni moins, d’un désaveu fait à l’exécutif. « C’est même une première de voir des députés d’une majorité désavouer l’exécutif. C’est aussi ça la vitalité d’une démocratie.
Ça montre qu’ils ne soient pas des députés béni oui oui, prêts à applaudir l’exécutif. Personne ne soulève ça. Je crois que l’opinion a droit à la vérité », martèle Bénéwendé Sankara, 1er vice-président de l’Assemblée nationale et membre du groupe parlementaire Burkindlim.

Sur la gouvernance Sakandé qualifiée de recul par l’opposition, la majorité parlementaire estime qu’il s’agit d’un « disque rayé ». Le Président de l’Assemblée nationale tient toujours compte des différentes tendances, opposition et majorité, dans ses activités, assurent les conférenciers.

Arrêter de s’amuser avec le travail en commission

des journalistes prenant part à la conférence de presse

« Les débats à l’Assemblée nationale sont des débats contradictoires, souvent passionnants, passionnés. Il faut éviter de semer la confusion au sein de l’opposition pour des calculs politiciens. Jusque-là, la majorité a joué pleinement sa partition, il n’y a pas eu d’entorse à la procédure, au règlement de l’Assemblée.
Il y a un souci d’effets médiatiques dans les prises de position de l’opposition, mais il y a la vérité qui est là. L’Assemblée nationale fonctionne conformément aux dispositions de notre règlement intérieur et il faut le saluer », a ajouté Emmanuel Lankoandé, Président du groupe parlementaire Burkindlim.

Et Joseph Sama du groupe parlementaire MPP d’appeler l’opposition à plus de sérieux dans le travail parlementaire. « Il faut que l’opposition arrête de s’amuser avec le travail en commission. Quand on travaille en commission, parfois le rapporteur de la commission vient en plénière et recommande l’adoption du projet de loi.
Après cette recommandation, ce député de l’opposition quitte la salle. Je vous renvoie à la plénière sur l’examen de la loi portant PPP. Il faut qu’on soit sérieux. Si en commission, on discute et on ne s’entend pas et c’est là-bas qu’il y a vote… mais venir en plénière parce qu’il y a des caméras et se livrer en spectacle… », a-t-il martelé.

Tout en reconnaissant que tout n’est pas parfait au sein de la représentation nationale, la majorité parlementaire invite ses adversaires de l’opposition à ne pas toujours tomber dans le populisme.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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