Lutte contre la malnutrition : Des journalistes au contact des actions du Groupe d’actions et de recherches (GRET) dans la région de l’Est
Le Réseau d’initiative des journalistes africains pour la coopération et le développement (IJACOD), en partenariat avec l’UNICEF, a organisé une caravane de presse dans le Gourma les 12 et 13 décembre 2017. L’objectif était de constater l’ampleur de la malnutrition dans cette région et surtout prendre connaissance des stratégies de riposte. Cette sortie de terrain a permis aux hommes de médias de toucher du doigt, les activités réalisées par le projet Groupe de Recherches et d’Echanges Technologiques (GRET) qui intervient dans la communication pour le changement de comportement, l’appui au système de santé dans le cadre du dépistage communautaire et la promotion des aliments fortifiés.
La problématique de l’éradication de la malnutrition chez les jeunes enfants au Burkina Faso fait partie des priorités du Gouvernement et de ses partenaires. Malgré une amélioration significative de la situation nutritionnelle aux pays des Hommes intègres, la malnutrition reste préoccupante dans certaines régions du Burkina. C’est pourquoi, l’UNICEF et ses partenaires mènent des actions à l’Est du pays pour l’amélioration de la situation nutritionnelle. Des actions nobles que le réseau « Initiatives des journalistes Africains pour la Coopération et le Développement » (IJACOD), veut porter à la connaissance du public à travers cette caravane de presse.
Pendant 48 heures, les caravaniers ont pu s’entretenir avec l’équipe du projet GRET financé par l’UNICEF depuis 2009, la Direction régionale de la Santé de l’Est et visiter certaines réalisations financées par l’UNICEF et ses partenaires. A Matiacoali, les hommes de médias ont visité le CSPS de la commune où ils se sont entretenus avec les agents sur la malnutrition. En présence du GRET, les hommes de médias ont été renseignés sur les signes de la malnutrition, sa prise en charge et le traitement dont la prévention est prise en charge par l’UNICEF qui finance les activités du GRET. Les animateurs communautaires y apprennent aux femmes les bonnes pratiques en matière de nutrition des enfants. Mariam Tiendrebéogo, une mère dont son enfant a souffert de la malnutrition, apprécie l’action de GRET dans l’Est du Burkina. « Quand je comparais mon enfant aux autres de son âge, j’étais attristé par son état, tellement il était maigre. Mais maintenant avec les conseils et l’appui des agents communautaires, mon enfant a pris du poids et présente bonne mine » témoigne-t-elle. Selon Ousmane Barry, agent de santé, ce type de cas de malnutrition devient de plus en plus rare dans la région grâce aux différentes actions menées sur le terrain. Les rares cas rencontrés font l’objet d’un référencement au centre médial pour une prise en charge a-t-il expliqué.
La 2e étape de la visite a conduit la caravane au siège du Groupe d’apprentissage et de suivi des paquets d’activités d’ange (GASPA) qui comprend 15 femmes allaitantes des enfants de 6-23 mois. Ces dernières ont expliqué à leurs hôtes du jour les avantages liés à la prise en charge de la malnutrition à travers des bouillies et ont fait une démonstration de la préparation de la bouillie pour l’alimentation de leurs enfants. Ici, la sensibilisation est l’un des axes d’intervention du GRET. Cette ONG qui reçoit l’appui de l’UNICEF depuis 2009 fait de la lutte contre la malnutrition, son cheval de bataille. Le projet qui lutte contre la malnutrition au Burkina Faso, de l’ONG GRET, il a reçu un appui financier de l’UNICEF à hauteur de 20 millions de francs CFA. Les femmes allaitantes ont manifesté leur satisfaction pour l’accompagnement du projet.
La résilience des populations, un remède à la malnutrition
Les journalistes ont par la suite rendu visite à Boualané Thiombiano, une femme qui a bénéficié de l’appui du projet pour l’élevage de la volaille. Avec trois (03) poules et un coq au départ, elle en compte maintenant 27, après neuf mois d’élevage. Mme Thiombiano a confié aux journalistes toute la satisfaction qu’elle tire de cette activité qui contribue à son épanouissement socioéconomique avant de remercier les initiateurs de ce projet pour l’accompagnement dont elle a bénéficié.
Pour Salif Sankara, directeur régional de la santé de l’Est, il est impératif de mener des actions de communication pour lutter efficacement contre la malnutrition. En effet, ces actions de communication vont permettre de lever certains tabous socioculturels défavorables à la bonne nutrition des enfants à –t-il expliqué.
La dernière étape de la visite de Matiacoali a consisté en un dialogue communautaire entre les hommes de médias et les personnes ressources qui aident à la mise en œuvre des activités du projet sur le terrain. Les personnes ressources ont témoigné que de nos jours, les femmes de la localité n’éprouvent plus de difficultés à leurs accouchements et que leurs enfants se portent bien et croissent convenablement avec surtout la bonne alimentation.
Le premier responsable de la santé de l’Est a salué les actions de l’UNICEF dans le domaine de la santé en général et particulièrement l’acquisition des implants et le renforcement des compétences. « Ces différents apports nous ont permis de passer de la queue à la tête dans la lutte contre la malnutrition » s’est-il réjouit.
L’ONG GRET entend dans les années à venir appuyer les acteurs de la lutte contre la malnutrition pour ramener le taux de prévalence en dessous du seuil de l’OMS qui est de 30 %.
Soumaila Ouédraogo, le chef de la délégation IJACOD de la caravane de presse, a expliqué que le réseau IJACOD est un partenaire de l’UNICEF depuis 2016. Ce partenariat, a-t-il dit, est axé surtout sur la promotion et la protection des droits de l’enfant. « C’est dans ce cadre que nous sommes dans la région de l’Est pour constater ce qui est fait en faveur de l’enfance, notamment dans le domaine de la nutrition et le constat est vraiment satisfaisant », a-t-il soutenu.
Soumaila SANA
