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Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

Publié le lundi 4 décembre 2017 à 18h53min

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Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

Ceci est une tribune de PIIGA Souleymane YAMEOGO, Economiste, KDI School of Public Management, South Korea, sur le discours sur l’Afrique du président français Emmanuel MACRON à Ouagadougou.

Le 28 Novembre dernier, le chef de l’Etat français se rendait à Ouagadougou pour y prononcer un discours, que ce dernier voulait comme une rupture d’avec les pratiques anciennes des dirigeants français. Au-delà des incidents qui ont pu avoir lieu au cours de cette visite et de la rencontre avec les étudiants (que nous considérons moins graves) nous avons décidé de porter notre analyse sur le fond du texte du Chef de l’Etat Français.

D’abord, remarquons que la relation France-Afrique est malaisée et le malaise était perceptible dans cette attitude incessante du Président Français qui affirmera par ailleurs plusieurs fois dans le texte « je ne vous donnerai pas de leçons » [P.2, 3, 8, 11…]. Mais le contenu du texte montrera qu’il ne faisait que donner des leçons. « Je vous dis quelle est ma part, quelle sera la vôtre, les habitudes qu’il faudra rompre… » [P.11,18..]. Cette belle rhétorique ne peut en aucun cas cacher la réalité du discours de Macron qui ne diffère pas de celui de Sarkozy en 2007.

Nous avons eu en face de nous un Chef d’Etat français qui s’est exprimé comme le président africain, montrant une méconnaissance de l’histoire africaine, voire la niant même, justifiant de manière insidieuse l’intervention française par la faiblesse des institutions africaines et surtout voulant mettre à dos la population africaine et leurs dirigeants. Dans la suite du texte, nous allons décrypter les différents aspects sus-cités.

Macron, l’histoire africaine et la culture

Le jeune président Français est très malin. Pour s’autoriser de dire des choses à l’Afrique et aux africains, de manière violente sans que cela ne soit vu comme le discours du colon aux colonisés, du dominant aux dominés, Monsieur Macron se confond à l’Afrique et plusieurs fois fera croire que lui et les africains ont le même destin et vivent les mêmes réalités. « Je suis comme vous d’une génération qui n’a jamais connu l’Afrique comme un continent colonisé » [P.2]. Plusieurs fois, il utilisera le « nous » pour confondre la jeunesse africaine, les combats de la jeunesse africaine à la sienne. Il citera Thomas Sankara, Ahmadou Kourouma etc…

Cette forme d’appropriation de la « nationalité africaine » lui confère alors le droit de dire des choses qui choquent, mais qu’on se dit « franchement » entre nous « africains ». Et c’est la meilleure manière de tuer le combat de l’adversaire, c’est de se l’approprier et en affaiblir la substance. Et au nom de cette « naturalisation », Macron se permettra de dire que nous sommes pareils, dans le sens où nous n’avons pas connu une Afrique colonisée, et que nous devons dépasser nos blessures communes et penser à l’avenir. Nous devons sortir des « faux discours » [P.18]. Il dira par ailleurs que l’Afrique est « pluriel » [P2].

Et qu’il est important d’encourager l’écriture de l’histoire de l’Afrique par les africains. [P.25]. Ici, de manière sereine, Macron en s’improvisant historien, vient montrer sa méconnaissance de l’histoire de l’Afrique et des africains. Et cela n’étonne guerre, puisqu’il dira plus loin « Et donc on ne connait pas l’Afrique, la jeunesse française connait très mal l’Afrique » [P.25] d’où la mise en place de la Saison des cultures.

Sinon, comment peut-on ignorer les travaux de Joseph Ki-Zerbo sur l’Afrique et surtout le travail fabuleux du Pionnier Cheikh Anta Diop et tous les historiens africains qui abattent un travail gigantesque ? Macron, en se naturalisant Africain, s’est donné le droit de nier à l’Afrique son identité, « Son fond d’âme » pour voler l’expression à un Poète-écrivain. Comment peut-on reconnaître soi-même que les barrières linguistiques, de représentations entre pays africains etc…que « toutes ces barrières-là sont artificielles » [P.2] et parler d’une Afrique plurielle ? Si nous devons faire ressortir les contradictions dans le discours de Macron, nous ne nous en sortirons pas.

Pour parachever sa volonté de nous assimiler et de nous nier, le Président Macron nous dira que la culture est importante et que pour cela nous devons entre autre défendre avec « détermination » la langue française. Car la langue française qui lui a permis de convaincre et de devenir président, pourra nous libérer et permettre à des africains d’être comme lui. Autrement dit, l’Afrique n’existe pas linguistiquement. Sa langue est et doit être celle de la France, qu’elle doit défendre au sein de la Francophonie. Macron est certes brillant et éloquent, mais sur la question africaine, il a montré sa faiblesse et aussi qu’il est dans le continuum de la pensée dominante occidentale : L’AFRIQUE DOIT ETRE CIVILISEE.

Macron, président de l’Afrique

En outre, le président Macron s’adressera à la jeunesse africaine, à l’université de Ouagadoudou, comme le Chef de l’Etat de l’Afrique. « J’irai écouter la jeunesse africaine où qu’elle se trouve pour lui montrer que je suis à ses côtés » [P.6]. Le Président Macron étalera sa politique africaine pour le développement de l’Afrique dans tous les domaines, comme le ferait un président africain. Et pour lui ce sera la « contribution française à la réussite de tout un continent ».[P.6] Les soldats français de la Minusma, de Barkane présents dans la bande sahélo-saharienne « risquent chaque jour leur vie pour lutter contre le terrorisme, protéger vos enfants, pour vous aider »[P.10].

L’aide publique au développement atteindra 0.55% du revenu national, « Je proposerai à Abidjan, une initiative euro-africaine pour mettre un terme…. »[P.7], « la France s’engage massivement pour contribuer à la formation des professeurs » P.12, « je demanderai à l’agence française de soutenir en priorité les programmes visant à la scolarisation des jeunes filles »[P.14] « ce dont l’Afrique a besoin ce sont des financements pour ouvrir des structures de soins » [P.16] « J’ai la fierté de penser que la France…..contribuera…à changer un peu la vie et le quotidien des coupures d’électricité » [P.17] etc….

On peut citer à profusion dans tout le corps du texte, la politique de la France pour l’Afrique. Et lorsqu’un Etudiant écoute pendant près de deux heures, le président français, s’exprimer comme le président africain, parler de programmes de développement sans nous dire si cela fait partie des programmes de développement des pays concernés, ou si la politique française en Afrique est autonome, car Macron n’a cité aucun programme de développement en Afrique ; il est de bonne guerre qu’on lui demande à quand la fin des coupures d’électricités au campus et surtout de l’Etat du PNDES !!! En reformulant la question des étudiants on dirait : Vu que vous êtes notre président, au vu de tous ce que vous venez d’étaler comme programme, dites-nous Monsieur le président, à quand la fin du délestage au campus ? (cf. citation ci-haut, puisqu’il l’a lui-même dit) et que devient le PNDES ?

Les questions « supposées » idiotes des étudiants sont pour nous les plus intelligentes et celles-là mêmes qui ont mis à nu la nature du discours de Macron à l’Amphi Lybien : Monsieur Macron, en s’appropriant la « nationalité africaine » s’est posé en chef de l’Etat de l’Afrique et à étaler son projet de développement de l’Afrique.
La faiblesse des institutions africaines vue par Macron

Pour nous, il s’agit de réfléchir froidement sur la suite à mener devant un tel discours qui ne tranche pas avec les anciens discours : méconnaissance de l’Afrique, négation de l’Afrique et posture de président de l’Afrique, et donc donneur de leçon. Macron dans son discours posera froidement un discours vrai sur le diagnostic de l’Afrique. L’idée de Macron est que tant que l’Afrique et ses institutions régionales seront faibles, la France interviendra toujours en Afrique. Car pour lui, « pour que l’UA soit en effet plus présente et plus crédible encore, il faut des forces régionales militaires crédibles et construites… » [11] ….

Et « c’est un fardeau que nous partageons et demain ce sont en effet des organisations régionales et plus réactives qui ont vocation à prendre le relai » [P.11]. et vu que vous n’avez pas la possibilité de faire respecter vos codes des investissements « les entreprises Françaises qui viendront investir en Afrique et se développer et qui auront le soutien de l’Etat français seront exemplaires car je leur demanderai aussi d’investir dans la formation professionnelle, ce sera une condition que je fixerai…elles devront s’engager dans la durée, financer des bourses, s’engager à développer des offres répondant aux besoins de formation et enfin privilégier l’emploi local » [P.23]. Ce discours froid traduit malheureusement, une réalité, qui est celle de la faiblesse de nos organisations sous régionales.

Et la France s’engage à intervenir, d’ailleurs elle est contrainte d’intervenir ; la misère en Afrique va entrainer un envahissement de l’Europe « pas parce que nous avons cette Histoire commune mais parce que nos parents, nos frères, parfois nos enfants ont fait ce choix d’enjamber les continents et les mers » [P.3]. La France interviendra donc tant que l’Afrique ne pourra se prendre en charge ! En ironisant sur le président de la république, il confirmera cette assertion que nous paraphrasons « Quand le Burkina pourra se prendre en charge en réparant la climatisation, elle pourra nous convaincre dès lors qu’elle est capable de gérer une monnaie, son FCFA ». Aussi, douloureux que cela puisse paraître, Macron nous jette à la figure cette triste vérité : « Vous êtes faibles, et nous allons être présents que vous le vouliez où non, car nos destins sont liés ».

Vers un nouveau paradigme pour l’intelligentsia et la population africaine

La question est de savoir quelle attitude nous devons adopter face à ce discours et à tous les discours des dirigeants français sur l’Afrique ? Nous ne devons pas prendre comme finalité la critique du discours, l’indignation face à ce discours, mais nous devons prendre cela comme un point de départ de notre réflexion stratégique. Il n’est guère utile de chercher des coupables où des innocents. La nouvelle dynamique africaine doit partir de ce constat que nous mêmes faisons tous les jours, de la faiblesse de notre système.

Nos bases sociales, politiques, philosophiques et intellectuelles sont faibles et fragiles. Si le discours de Macron nous indigne et nous frustre, tant mieux ; nous devons saisir cette opportunité de la frustration dite « frustration initiale » et la transformer en une bombe, une force et un défi. Pleurer n’est que l’arme des faibles devant une injustice qu’elle est incapable de combattre. Les pays asiatiques ont montré un bel exemple de la transformation de cette frustration initiale, transformée en une bombe, un défi pour l’avenir. Pour cela, il faut faire revivre le « fond d’âme » des africains.

Cette lumière interne, limpide qui brille en chacun des africains, qui les éclaire sur les combats et les guerres de leurs anciens. La posture de guerrier est morte en nous. Nous n’aimons plus les guerres et les guerriers. Nous aimons la paix, les hommes doux, les hommes de consensus, les hommes compatissants. Le sens de la patrie, du sacrifice pour sa patrie, le respect du guerrier et de la guerre ont disparu.

Nous regardons Macron et nous avons de l’admiration pour ce guerrier, descendant des Bonaparte ! Il ne fait que mener le combat des anciens, il continue la conquête des territoires tel leurs ancêtres. Ils savent que la paix n’existe pas ! Ils sont en guerre et préparent toujours la guerre.

Nous devons sortir de notre sommeil et permettre à la jeunesse africaine de rêver, de se sentir vivre et de se donner les moyens. Le combat révolutionnaire est fait par des hommes enthousiastes, des hommes qui comprennent la nature et la nécessité de la guerre. Nous ne parlons pas de cette guerre sale que nous voyons de nos jours ! La guerre dont nous parlons est celle qui élève les âmes et purifie les esprits et purge les sociétés de la médiocrité et des médiocres !

Allons-y en guerre contre nos peurs de la guerre et notre peur de nous-mêmes. Allons en guerre contre nos organisations sous régionales fragiles et incapables de résoudre les problèmes des africains ; allons en guerre contre notre incapacité à nous élever, à briller, à unir nos forces pour en faire une force homogène capable de dominer l’adversaire. J’admire et je respecte la force de nos adversaires, et cela me ramène à moi-même et à mes combats internes.

On ne combat pas un système qui s’est donné pour mission de durer par des actions conjoncturelles ! On combat un système puissant par la constitution d’une stratégie appropriée. Sachant sur quoi repose le système d’en face, sachant ses objectifs, la victoire réside dans la finesse et l’intelligence de notre stratégie. Nous y travaillons !

Vive l’Afrique !

Vive les futurs guerriers africains !

A bat les pleurnichards !

PIIGA Souleymane YAMEOGO, Economiste, KDI School of Public Management, South Korea. Souleyman_niets@yahoo.fr

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Vos commentaires

  • Le 4 décembre 2017 à 19:30, par NegBlanc En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

    Cher Yaméogo,
    Voici enfin une réaction sur ce qui s’est passé qui me rassure et je vous re-mercie. Je voudrais que les recteurs retiennent particulièrement ceci :"Nos bases sociales, politiques, philosophiques et intellectuelles sont faibles et fragiles. Si le discours de Macron nous indigne et nous frustre, tant mieux ; nous devons saisir cette opportunité de la frustration dite « frustration initiale » et la transformer en une bombe, une force et un défi. Pleurer n’est que l’arme des faibles devant une injustice qu’elle est incapable de combattre. Les pays asiatiques ont montré un bel exemple de la transformation de cette frustration initiale, transformée en une bombe, un défi pour l’avenir. Pour cela, il faut faire revivre le « fond d’âme » des africains.". J’ajouterai comme a dit Gandhi "Si vous etes vexé par ce que quelqu’un vous dit, c’est que n’avez pas su faire la réponse appropriée !".

    • Le 5 décembre 2017 à 16:28, par LEDIEU Emile En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

      Je suis franco-burkinabé, et suis installé depuis SANKARA au Burkina , qui est ma deuxième patrie, et me suis plié aux habitudes et à la modeste vie des Burkinabés, et me suis marié avec une fille de KARA que j’ai eu l’honneur d’amener en FRANCE, en lui faisant une petite métisse, qui est aussi belle qu’un top-modèle, et qui a 21 ans depuis quelques jours.., mais en aucun cas, je n’ai apprécié le discours de MACRON, qui est venu comme un étranger au pays, sans en connaître les meurs et les coutumes, en se permettant de donner des leçons de morale , en critiquant la façon de marier les filles de 13 ans, alors que le jour même, en FRANCE, un Professeur était condamné pour avoir violé l’une de ses élèves de 14 ans !!..qui de plus est, avait été consentante !!
      ..se permettre d’interdire aux jeunes filles Burkinabé d’avoir jusqu’à 7 enfants !!..mais il a oublié que le peuple Burkinabé composé à 70/80 % Musulmans, a qui il était permis d’avoir jusqu’à 5 femmes !!..même et surtout toujours plus jeunes !!..et plus belles..pouvaient vivre ensemble, et même parfois constituer un petit village avec les 5 paillottes + celle du Chef !!
      Jamais, il ne faut toucher à la Famille, car c’est un Trésor de vie en communauté qui n’existe nulle part ailleurs..et surtout en FRANCE..ou c’est CHACUN pour soi..et les vieux, placés comme des légumes dans les Maisons de Retraite, en attendant leur disparition..pour profiter de l’héritage !!
      Je me permets de parler ainsi car je connais les 2 pays et leur histoire, mais c’étaient quelques réflexions sur ce que je connais et que j’apprécie au Burkina..et qu’il ne faut pas déranger !!
      Amitiés à tous mes amis et amies Burkinabé.

  • Le 4 décembre 2017 à 21:59, par Gangobloh En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

    Il faut d’abord savoir où tu voudras aller et rechercher le chemin qui t’y mènera. Monsieur Macron sait où il va et a recherché le chemin qui l’y mènera.

  • Le 4 décembre 2017 à 23:29, par Indigo En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

    Merci pour cette analyse lucide et distanciée. Beaucoup d’écrits sur la visite de Macron et son fameux discours, qualifié d’"historique" même avant d’être livré, pêche par une appréciation qui reflète justement le complexe du colonisé qui a bien assimilé les subtilités de la langue française. Macron est venue avec un arsenal rhétorique bien huilé pour se refaire une nouvelle légitimité de colon sans y paraitre ! Or le fond du discours révèle bien des paradoxes bien mis en relief dans cette analyse :
    1. la France défend d’abord bec et ongles ses intérêts en Afrique et elle tente d’endormir les consciences surtout des jeunes générations par un discours trompeur où se mêle philanthropie, négation flagrante de la diversité des peuples, des cultures et des énormes potentiealités des pays mal exploitées a cause de la mal-gouvernance savamment entretenue en filigrane ;
    2. Macron a décliné la nouvelle vision hégémonique (laissons tomber le jargon de l’ère coloniale) de la France qui mise sur nos faiblesses comme cela est bien exprimé dans le texte. Lisons entre les lignes et ne nous laissons pas duper car il sait bien que les dépenses faramineuses pour les missions africaines et le sang des soldats français tués sont le symbole d’une dette pernicieuse qui sera payée mille fois par les générations à venir ;
    3. Macron n’a pas mis de gants pour parler car il avait une caution diplomatique et avait son plan de bataille bien réglé et il ne prenait aucun risque puisque la formule de son adresse ne prevoyait que des questions, pas un débat équilibré avec l’élite politique et intellectuelle. Autrement dit, le Burkina a servi de dindon de la farce malicieuse de repositionnement géopolitique française ;
    4. Le programme de la visite montre que rien n’a été négligé en associant un volet politique et diplomatique (échanges protocolaires, discours à l’UO I), un volet social volontairement bien mise en scène pour les besoins de la cause et un volet économique avec l’inauguration de la centrale. En réalité, le plan de repositionnement a fonctionné mais on verra à la manoeuvre en temps réel car ce sera différent dans la pratique ;
    5. On peut multiplier les exemples mais une constante demeure : la France sait que l’Afrique est fragilisée et fortement vulnérable avec la mondialisation qui est la nouvelle colonisation pernicieuse par le lobby économique mondial (suivez mon regard !). Alors suivons sagement l’adage d’une rare concision et éloquence du Pr J. KI-ZERBO : "nan lara, an sara" (si nous nous couchons, baissons les bras, nous mourrons au sens propre et figuré) ! A bon entendeur...

  • Le 5 décembre 2017 à 00:19, par condor 8 En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

    Analyse très pertinente.j’ai l’impression que nous les africains surtout noirs nous ne pouvons pas tirer des leçons du passé.Quand le colon est venu c’est un discours mielleux qu’il a prononcé à l’endroit de nos ancêtres. la suite on la connait. ça été l’exploitation. Aujourd’hui je suis surpris de voir mes compatriotes aller s’arrêter pour écouter le discours d’un français et applaudir.Tant que nous noirs nous n’allons pas comprendre que le monde est une jungle ou chaque peuple se bat pour défendre ses intérêts et assurer sa survie nous allons demeurer dans la souffrance. La France n’a pas d’amis elle n’a que des intérêts et après ça il ya toujours des gens qui croient à la bonne foi de la France pour nous aider a nous développer. Aujourd’hui la France a plus besoin de nous que nous n’avons besoin d’elle parce ce que sa langue est menacée.la France est une puissance à cause de sa langue mais nous nous ne sommes pas obligés de parler le français. Si nous quittons la francophonie la France sera affaiblie alors elle essai de nous amadouer pour qu’on y reste et cela est un moyen de pression que nos dirigeants doivent exploiter parce qu’on peut s’en sortir sans le français.L’union africaine doit se réveiller et nous fixer des objectifs à atteindre.elle doit se doter d’une armée opérationnelle et s’autofinancer.par exemple chaque état africain pourrait retenir 100f cfa par mois par travailleur pour financer l’armement et la recherche militaire de l’UA pour un long terme,même chose en matière de telecommunications car pour contrôler votre sécurité il faut contrôler sa communication et aujourd’hui c’est encore les occidentaux qui contrôlent notre communication.c’est parce que l’UA ne sert à rien que les Sarkozy ont détruit la Libye entraînant par voie de conséquence la déstabilisation de la sous région.on ne peut pas comprendre qu’un continent avec plus d’un milliard d’habitants n’ait pas de droit de veto comme s’il n’a pas contribué à l’effort de guerre alors que des petits pays comme la France ont ce droit et l’utilise pour perpétuer son impérialisme avec par exemple le bombardement de la libye.

  • Le 5 décembre 2017 à 00:34, par Sogossira Sanou En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

    Sur le sujet, je vais m’inviter pour dire que la seule question qui n’ait pas été correctement formulée par les jeunes est celle où l’auteur "demandait" à Emmanuel de proceder à la déclassification des documents relatifs à l’assassinat de Thom Sank notre vrai PF (car il n’en y a plus eu d’autres PF après son assassinat) ; par contre, il pourrait dans cette jeunnesse y en avoir, car à travers l’un de leurs representants, ils ont fait comprendre à l’illustre hôte du jour (le president de tous les français) que si la france croit avoir assassiné Thom Sank, elle n’a rien fait ; devant Emmanuel se dressent autant de Thom Sank en herbe.
    Parole de burkinabé ; je dirai même mieux comme les Dupont Dupont dans Tintin tous les jeunes africains qu’il pourrait voir sont des Thom Sank.
    .Mon opinion est que la quête, la rehcerche de la vérité sur l’implication de la classe politique française dans cette odieuse affaire, nous ne devons pas nous mettre en position de demandeurs, de QUEMANDEURS comme c’est l’attitude dans laquelle l’autre côté veut coûte que coûte nous maintenir ; C’est d’ailleurs l’un des grands combats et dénonciation que Thom Sank a fait toute sa vie durant quand il disait que l’impérialisme cultive en nous la mentalité d’asssiter pour tuer en nous les capacités à nous prendre en charge.
    Sache que le paradigme a changé : c’est une exigence que la lumière soit faite sur l’affaire ; je ne comprends pas où se trouve la gène de cette classe politique française de vouloir cacher le soleil avec son doigt ; c’est la preuve qu’elle a quelque chose à se reprocher.
    La certitude que la sagesse africaine nous donne dans ce cas est que "...Que le coq chante ou qu’il ne chante pas, le jour va se lever..." fusse-t-il le COQ gaulois et le jour en se levant va faire éclater pian la verité.
    Sur l’autre aspect de notre instituteur du jour, Oh Pardon, notre illustrre hote du jour, ces leçons ont été reçues cinq sur cinq !
    1. Le democrate veut que nous adoptions la francophonie au détriment de ce que le createur nous a donné de plus cher à savoir notre diversité qu’il a confisqué pour vouloir, pretendre nous dicter son français (sa francophonie) ; je suis choqué par cela et nous nous devions de parler dans la langue burkinabé à partir de cet instant même et qu’il se cherche ou bien se trouve bien un traducteur afin qu’il réalise que ce n’est pas de gaieté de coeur que (je ou) nous parlons le français ;
    2. du haut du piedestal, du haut de son pupitre d’instituteur où l’avait bien juché son SUJET puisqu’il est en territoire conquis pour avoir la pretention de nous (pardon de lui donner des leçons et c’est ce qu’il a magistralement fait), qu’il s’y donne à coeur joie ;

    Les africains ne sont plus complexés ; en tout cas pour ce qui est de la jeunesse africaine actuelle ; notre savant Cheihk Anta Diop nous l’a bien enseigné. Pour ceux qui le sont encore et qui au quotidien nous en donne mille et une preuves de leur servitude volontaire, qu’ils s’y complaisent.
    La Patrie ou la Mort, Nous Vaincrons

  • Le 5 décembre 2017 à 03:42, par deboukehi En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

    "Les questions « supposées » idiotes des étudiants sont pour nous les plus intelligentes et celles-là mêmes qui ont mis à nu la nature du discours de Macron à l’Amphi Lybien"

    Si vous trouvez les questions posées par les étudiants burkinabés intelligentes alors là c le gateau sur la cerise de la honte que le Burkina a donné à toute l’Afrique ! Je croyais voir ici les burkinabés décrier ces étudiants incultes triés sur le volet !! mais qu’est_ce qu’on entend ? "des questions intelligentes" !!! qui ont donné le baton à macron pour humilier toute l’Afrique !! what a pity ! pauvre sankara il doit se retourner dans sa tombe ! Quelle honte ! En plus d’un président fuyard, qui fuit la queue entre les jambes devant un gamin de 37 ans qui n’est pas père !

    • Le 5 décembre 2017 à 10:18, par Indigo En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

      Vous rendez-vous compte que c’est inutile de tomber dans le jeu de la culpabilisation ? Que reprochez-vous aux étudiants qui se sont prêtés naïvement à l’exercice sans mesurer la portée réelle ni les enjeux sous-jacents ? Le président s’est retiré et c’est à son honneur ! Que pouvait-il faire pour ne pas entrer plus dans le jeu du jeune président à qui on a déroulé le tapis et qui jouissait d’une immunité diplomatique totale pour débiter son discours ?

      Il fallait faire autrement avec un format moins populiste en prévoyant d’associer d’autres profils en dehors que étudiants (OSC non universitaires, enseignants ou structures étatiques chargées des questions de jeunesse). Il n’y a pas d’humiliation mais juste une grosse erreur de casting et de format qui a conforté la position de Macron qui n’en demandait pas tant ! C’est ça aussi le complexe du colonisé qui ne peut pas ou ne veut pas imposer ce qui doit l’être au visiteur du jour (aux antipodes de la vision sankariste !). Rappelons simplement que le plus important est le fond du discours ; les questions des étudiants c’est juste pour meubler !

  • Le 5 décembre 2017 à 09:16, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

    - Moi Kôrô Yamyélé ce qui me frustre, c’est quand les gens présents dans la salle devenaient tous hilares, rigolards dès que Macron dit quelque chose d’insultant. Ils ne savent pas que les blancs nous considèrent comme de grands enfants et ce sont ces genres d’attitude de rigolards qui leur donnent raison. Même quand Macron a dit qu’une fille française habitant à Angoulême qui ne connait pas l’Afrique mais dont le frère vient mourrir en Afrique pour les africains dans l’opération Barkane apprécierait la reconnaissance des africains, les rigolards ont encore ouvert les gueules jusqu’aux oreilles pour rire ! Il ne s’est même pas trouvé un seul ignare pour lui dire : ’’Mr le président Macron, pensez-vous que ces enfants poussiéreux du Sahel comprennent réellement que vous êtes venus les sauver quand les bruits des bombes et des avions dans leur ciel serein les effraient toutes les nuits et toutes les journées ? Vous semblez oublier Excellence l’histoire de votre propre pays et que dans le passé, leurs grands-parents ont libéré la France des griffes des nazis qui l’avaient totalement envahi jusqu’à Paris. Alors que vous venez libérer les africains, ce n’est que justice ! Merci Mr le Président Macron’’.

    Par Kôrô Yamyélé

    • Le 5 décembre 2017 à 10:34, par Kôrô yugl En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

      Kôrô Yamyélé , je rajouterais en tant que Kôrô yugl et pour supporter tes propos, que l’assertion selon laquelle Macron croit normale qu’une " fille française habitant à Angoulême qui ne connaisse pas l’Afrique ait son frère militaire qui se bat en Afrique" est grave et honteux pour lui et en même temps pour la france. Car ne pas connaitre le Burkina ou l’Afrique alors c’est ceux là même qui sont venu vous sauver des Allemands et Nazzisme Hitlérien est une honte pour le peuple français. Des gens qui étaient en première ligne comme chaire à canon, tombé pour la france et Macron vient gagnardement dire qu’ils est normale que des français ne connaissent même pas l’Afrique ? Et les enfants des tirailleurs Senegalais connaissaient t-ils la France quand leurs parents ont été enrolé de force pour mourrir pour la France. C’est les tirailleurs Sénégalais qu’ils faut applaudire pas les soldats français qui eux sont des salariés qui ont choisis le metier des armes. Les militaires français peuvent même démissionner et retourner chez eux, ce qui n’était pas le cas des tirailleurs sénégalais forcés à mourir pour un pays et une cause qui n’etait pas la leurs. C’etait pas notre bagarre ; c’est les blancs qui se battaient. D’ailleurs des tirailleurs n’ont-ils pas été massacré à Thiaroye au Sénégal (faite une recherche internet sur ce massacre)par ce général français quand ils ont osé réclamé leurs pécules ? Macron va t’instruire un peu plus sur l’Afrique et ne te fie pas aux ecrits de tes sbires à travers leurs écrits à la va vite pour une visite de moins de 72 heures. Ils se disent tous spécialiste de l’Afrique et pour tant là ils sont passé à coté. Ne dit-on pas que " les spécialistes sont ceux qui connaissent de plus en plus sur de moins en moins de choses tant et si bien qu’ils connaisent tout sur rien ?".
      On nous parle de payer la dette, et bien elle sera payée quand la france nous payera les vies de tous nos aieuls morts pour la france, tous les enfants d’Afrique mort ou ayant servit 400 ans durant l’esclavages, le retour des biens et resources spolliés par les occidentaux.

      • Le 5 décembre 2017 à 14:06, par rigolo En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

        Faites un sondage en Europe et aux USA sur les connaissances des populations sur l’Afrique : vous aurez le VERTIGE et avec les Américains ce sera carrément l’INFARCTUS ! J’aime aussi que vous terminiez par le mot "Occidentaux".

    • Le 5 décembre 2017 à 13:36, par rigolo En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

      A Bamako, après que les djihadistes furent arrêtés avant qu’ils atteignent la capitale puis se retournent vers la région de ...BOBO, Fr.
      HOLLANDE n’a-t-il pas dit que l’intervention française constituait un juste retour des choses au regard du soutien admirable apporté par les tirailleurs des colonies ? Je vous fais remarquer que Macron savait, avant de venir à Ouaga, que nombre de Burkinabè demandent le départ de Barkhane ! Il est donc en droit de se demander s’il faut venir les aider, c’est-à-dire s’il faut vraiment LEUR RENDRE JUSTICE ! Ils sont nombreux les Français à ne plus savoir quelle attitude adopter face à l’incohérence de la position burkinabé...

    • Le 5 décembre 2017 à 15:03, par warzat En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

      J’ajouterais qu’il faut que les soldats français soient en première ligne, qu’ils soient la chair à canon des terroristes comme ont été les ’’tirailleurs sénégalais’’. Quand la guerre sera gagnée, on déshabillera les soldats français et on habillera nos soldats que la presse filmera. Ce dernier acte constituera le noircissement des lignes, l’équivalent du blanchissement de la ligne de front qu’on subit nos pères, une fois la guerre gagnée. Macron nous a eu à travers ceux qui ont cru nécessaire de lui présenter des cancres. Il est fort dans les débats y compris face à des gars de gauche comme Mélanchon chez lui. L’Afrique des grands enfants hilares, c’est terminée, et j’ose espérer que les gars du balai citoyen le lui ont rappelé, s’ils l’ont rencontré. Du reste si la jeune dame d’Angoulême ne comprend pas pourquoi son frère vient mourir au sahel,ce sera une insuffisance de l’enseignement en France, on ne lui aurait pas enseigné l’histoire récente de son pays. Le devoir de recevabilité de la France envers un pays comme le Burkina qui a fourni le plus grand nombre d’hommes lors des dernières guerres (mondiales, Indochine, Algérie).

      • Le 5 décembre 2017 à 16:48, par rigolo En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

        Relisez mon commentaire ci-dessus sur la connaissance de l’Afrique par les EUROPEENS. Je peux vous assurer que l’école française n’a pas à rougir du contenu de ses programmes d’histoire au collège et au lycée au regard des programmes des autres ex puissances coloniales. En 5ème, on étudie les traites négrières, en 4ème-3ème l’expansion européenne dans le monde, les deux Guerres mondiales en y incluant le rôle déterminant des peuples colonisés (y compris britanniques !), la décolonisation... Informez-vous sur les programmes belge, britannique etc..puis REVENEZ SUR CE FORUM POUR NOUS INFORMER.
        Quant au rôle des tirailleurs aux côtés des Français, il est INCONTESTABLE et fut même DETERMINANT à maintes reprises. Personnellement, ce que je ne comprends plus, c’est la position du Burkina (ou plus exactement d’une certaine catégorie de Burkinabè) sur le maintien ou le départ de Barkhane. Eclairez-moi : souhaitez-vous qu’elle aide les FDS burkinabè ou qu’elle parte ?? CE N’EST JAMAIS CLAIR, bizarre...

      • Le 5 décembre 2017 à 18:35, par rigolo En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

        1ère phrase : reconnaissez tout de même qu’ils l’ont été au Mali quand tous les autres pays criaient "courage fuyons !"

    • Le 5 décembre 2017 à 17:05, par un Burkinabè En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

      Koro Yamyélé, je propose que le Président KABORE dise à l’armée Française de se retirer et nous laisser nous défendre contre ces terroristes au sahel car je suis convaincu que notre armée a les moyens de vaincre ce mal. il faut nous assumer et arrêté de prendre des primes d’argent pour ce pourquoi nous faisons vivre nos familles chaque jour que dieu fait. finançons par nous mêmes nos moyens militaires à travers des accords avec d’autres puissances à l’image de ceux que la France est en concurrence telles la Russie, la chine, le brésil et autres. tant que nous appellerons la France à la rescousse elle va toujours nous tenir par le bout du nez. déployons massivement nos FDS sur toute l’étendue de nos frontières par la construction de camps temporaires. chaque métier a ses exigences SVP monsieur les FDS. nous les civiles sommes en vailles contre toute mal gouvernance et sommes prêt à refaire le même coup pour sauver notre patrie, alors que chacun joue sa partition. tous unis nous vaincrons. merci camarades

      • Le 5 décembre 2017 à 19:05, par rigolo En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

        Au moins, pour vous les choses sont claires : la France doit partir et je suis mille fois d’accord (les économies réalisées permettront aux petites communes de boucler leur budget par exemple). Par contre, je ne pense pas que Poutine soit intéressé par le Burkina et encore moins la Chine de Pékin que le BF ne reconnaît pas (elle n’a envoyé que 100 casques bleus au Mali...à Bamako seulement). Quant au Brésil, il va s’engager pour l’ONU en Centrafrique et je doute qu’il veuille s’aventurer au Sahel. En revanche, WARZAT veut que la France soit en 1ère ligne ! Quand je vous dis qu’il est difficile de s’y retrouver !!

  • Le 5 décembre 2017 à 17:45, par Bikutu En réponse à : Macron ou le complexe du colon qui se veut décomplexé

    Je suis d’accord avec vous, concernant la reformulation des questions des étudiants à l’endroit du président Macron. Belle analyse. Mais c’est vrai puisqu’il se pose en chef d’État africain, il est normal que les étudiants africains, lui posent des questions comme s’il était leur président. J’aime énormément cette partie de votre texte M.PIIGA Souleymane YAMEOGO, c’est inspirant : « Allons-y en guerre contre nos peurs de la guerre et notre peur de nous-mêmes. Allons en guerre contre nos organisations sous régionales fragiles et incapables de résoudre les problèmes des africains ; allons en guerre contre notre incapacité à nous élever, à briller, à unir nos forces pour en faire une force homogène capable de dominer l’adversaire. [...] ».
    Que Dieu bénisse l’Afrique.

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