L’atmosphère y était quelque peu tendue. La raison, le département de Mathieu Rakiswilgri Ouédraogo leur devrait, dans le cadre du Programme décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB), des factures impayées. « Nous sommes les bâtisseurs (au sens propre comme au figuré) de ce pays. Sans nous, il n’y aurait pas d’infrastructures éducatives, routières, sanitaires ... ».

C’est en ces termes que s’exprimait le porte-parole du collectif d’entrepreneurs, Julien Ouédraogo, selon qui, tous les adjudicataires des marchés du PDDEB sont aujourd’hui dans des tourments, car beaucoup d’entre eux, pour des problèmes de décaissement, n’ont pas pu exécuter dans les délais leurs chantiers.

D’autres, qui ont terminé leurs travaux, attendent depuis longtemps d’être payés. Ils subiraient même actuellement une pression non seulement de la part des fournisseurs, mais aussi de leurs banques respectives.

Il y en a également qui ont dû répondre devant les juridictions ou encore qui ont des huissiers de justice à leurs trousses.

A en croire un autre entrepreneur, quand le PDDEB était géré par le Projet Education IV, tout allait bien : « Nous n’avions pas de problème de décaissement. Mais depuis que les projets ont été reversés au MEBA, nous éprouvons d’énormes difficultés pour les décomptes ».

C’est là, selon un participant, une situation qui va conduire des entreprises au bord de la faillite.

C’est donc pour se mettre d’accord sur la conduite à tenir en vue d’amener le MEBA à se pencher sur leur situation que s’est tenue cette concertation, nous a laissé entendre Julien Ouédraogo. Cinq responsables d’entreprises ont été délégués à cet effet, à l’issue de l’assemblée générale, pour rencontrer (hier à 16 heures en principe) le ministre Mathieu Rakiswilgri Ouédraogo. Rendez-vous est pris pour le jeudi 23 juin à 9 heures, toujours dans l’enceinte de la Maison du peuple, pour le compte rendu de l’entrevue avec le ministre.

Hamidou Ouédraogo
L’Observateur