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« La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

Publié le vendredi 4 août 2017 à 00h50min

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« La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

Trente ans après sa liquidation physique, le président Thomas Sankara est toujours vivace dans la mémoire de millions de Burkinabè, témoins oculaires ou auditifs de la révolution du 4 août 1983. Les hauts faits de ce chapitre historique du pays des hommes intègres (ex-Haute-Volta) ont été maintes fois contés et racontés à travers conférences, documentaires et ouvrages. Le dernier en date est « La liberté contre le destin ». Il s’agit d’un recueil des principaux discours de Thomas Sankara et des discours inédits rassemblés et commentés par Bruno Jaffré, écrivain prolifique sur l’histoire du capitaine rebelle qui a fait trembler l’impérialisme.

« Ce qui frappe dans les discours de Thomas Sankara, c’est la clarté, la cohérence et la ténacité (…) Thomas Sankara clame haut et fort ses choix politiques, indépendance nationale et développement autocentré », soutient Bruno Jaffré, dans son mot annonçant le 19e discours dans lequel Thomas Sankara préfère « un développement sur mesure » à « un développement prêt-à-porter ». Dans « La liberté contre le destin », l’on retrouve comme ça des discours de haut vol, presque prophétiques qui rendront nostalgiques plus d’un.

Faire connaitre une révolution « mal connue »

Dans l’Avant-propos de l’ouvrage paru aux éditions Sylpse, à Paris, Bruno Jaffré explique que la plupart des discours rassemblés ne figurent pas dans les ouvrages précédents et quelques-uns sont restés jusqu’ici inédits car étant sous le format audio et non retranscrits. « Les discours ne sont que des discours, la retranscription d’une pensée, d’un projet. On entend souvent dire que Thomas Sankara faisait ce qu’il disait. Confronter la pensée exprimée dans les discours à la réalité, comparer le projet aux réalisations, sont des objectifs majeurs de cet ouvrage », explique-t-il. L’auteur s’est donc lancé dans un vaste chantier, celui de faire connaitre, à travers les discours de Thomas Sankara, une révolution « mal connue » et dont la philosophie mérite d’être appropriée et approfondie par le peuple burkinabè, voire africain.

L’avocat des masses populaires

Le premier discours présenté dans l’ouvrage est celui prononcé par le capitaine Sankara en janvier 1983 lors de la cérémonie de prise de fonction en tant que Premier ministre. Face aux membres du gouvernement du Conseil du salut du peuple (CSP) du président Jean Baptiste Ouédraogo il se mue en avocat du peuple voltaïque : « (…) Nous ne devons pas craindre les masses, et nous barricader dans des bureaux climatisés pour penser lourdement à sa place, avec les pesanteurs petites-bourgeoises, sans tenir compte de lui et de ses conditions concrètes de vie et de travail. En un mot, je voudrais vous dire que nous ne devons pas tenir le peuple en respect, mais réserver tout le respect au peuple ».

« Les ennemis du peuple »

Deux mois plus tard, Thomas Sankara prononce un autre discours au 7e sommet du mouvement des non-alignés à New Delhi en Inde. S’en suivra le discours du 26 mars, toujours en 1983, où le Premier ministre a déclaré que « Ouagadougou sera le bolibana de l’impérialisme ». Il en a profité pour mettre à l’index les ennemis du peuple. Pour Thomas Sankara, ces ennemis sont à l’intérieur comme à l’extérieur. Et ce sont les faussaires, les magouilleurs qui sont enrichis de manière illicite et qui ont profité de leur position de bureaucrate. Il s’en prend également aux bourgeois corrompus, aux hommes politiques qui ne parcourent la campagne que lorsqu’il y a des élections, etc. Ce discours marque le début de la rupture avec le président Jean Baptiste Ouédraogo.

Tout commence par le Discours d’orientation politique (DOP)

Bruno Jaffre biographe du président Thomas Sankara

Vient en 4e position, le discours révolutionnaire prononcé à Bobo-Dioulasso face à la jeunesse voltaïque, un 14 mai, soit trois jours avant son arrestation. La libération du capitaine Thomas Sankara le 4 août 1983 marque le début de la révolution et de plusieurs discours dont le plus emblématique est le Discours d’orientation politique (DOP) prononcé le 2 octobre et écrit en grande partie par le regretté Dr Valère Somé. C’est par ce discours que Bruno Jaffré débute le récit de l’éphémère révolution dans l’ouvrage. L’on y retrouve les quatre discours prononcés à l’occasion de l’anniversaire de la révolution, discours de rétrospection et d’introspection. Les discours à l’assemblée générale des Nations-Unies, le 4 octobre 1984, à la 11e conférence de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEAO), le 26 mars 1986, font également partie de ce recueil.

Si le discours de Thomas Sankara tenu à la clôture de la première conférence des Comités de défense de la révolution (CDR) en avril 1986 et dans lequel il a déclaré que « l’abus du pouvoir doit être étranger aux CDR », a été publié, il reste moins que le discours prononcé à la deuxième conférence, un an plus tard, n’a pas encore été retrouvé, selon Bruno Jaffré.

Le dernier discours

D’autres discours notamment sur l’éducation (17 octobre 1986), sur les rapports franco-burkinabè (17 novembre 1986) sur les biens de Thomas Sankara (19 février 1987), sur la libération de la femme (8 mars 1987), sur la dette (29 juillet 1987) ont été présentés également dans l’ouvrage. Le dernier discours que le père de la révolution devait prononcer un soir de 15 octobre 1987 lors d’une réunion de sortie de crise qu’il avait convoqué y figure également. Selon Jaffré, ce discours, sous forme manuscrite, a été retrouvé il y a quelques années par le journaliste Denis de Montgolfier et authentifié par plusieurs sources.

Une trentaine d’images en noir et blanc

« La liberté contre le destin », c’est aussi une trentaine d’images en noir et blanc intercalées entre les discours, une biographie et une chronologie des événements depuis la naissance du capitaine rebelle, le 21 décembre 1949, jusqu’au 24 décembre 1989, lorsque les troupes de Charles Taylor soutenus par un certain nombre de chefs d’Etat africains déclenchent une guerre au Libéria qui va durer jusqu’en 2003. L’ouvrage fait 480 pages et porte, en préface, la griffe de l’économiste Ra-Sablga Ouédraogo, directeur exécutif de l’Institut Free Afrik.

En rappel, Bruno Jaffré n’est pas à son premier livre sur le président Thomas Sankara. En 1989, il est l’auteur déjà de « Burkina Faso : Les Années Sankara de la Révolution à la Rectification » et « Biographie de Thomas Sankara, en 1997, tous deux parus à l’Harmattan. Cette deuxième œuvre sera revue et augmentée dix ans plus tard. Il a également collaboré dans la rédaction de l’ouvrage collectif « Redécouvrir Thomas Sankara, martyr de la liberté ». Bruno Jaffré est enfin l’un des animateurs du seul site entièrement dédié au père de la révolution burkinabè, www.thomassankara.net.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

Thomas Sankara
La liberté contre le destin

Discours rassemblés et présentés par Bruno JAFFRE
Edition SYLPSE, mai 2017
478 pages, 20 euros.

une présentation plus complète, avec les table des matières et l’avant propos de cet ouvrage est disponible à http://thomassankara.net/la-liberte-contre-le-destin-discours-de-thomas-sankara-rassembles-et-commentes-par-bruno-jaffre/

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Vos commentaires

  • Le 3 août 2017 à 17:51, par El muchache En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    Grand merci à cet brave écrivain dont la plume limpide contribue à faire connaitre et reconnaitre à la nouvelle génération de la jeunesse burkinabé et africaine cette figure emblématique, cet héros, ce grand visionnaire THOM SANK ainsi que ses idées, ses pensées si profondes ! Je m’incline, une fois de plus très respectueusement devant sa mémoire. Il a fait de sa mort une "mort féconde" qui donne un sens à la vie, à l’action et surtout au combat pour un idéal... La patrie ou la mort, nous vaincrons !

  • Le 3 août 2017 à 20:43, par PLEURE Ô pays bien-aimé En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    Merci pour le livre ! Y a t’il une cérémonie de présentation prévu pour cela ? Dans quelle librairie peut-on s’en procurer ?

  • Le 3 août 2017 à 23:45, par SOME En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    « … le discours de Thomas Sankara tenu à la clôture de la première conférence des Comités de défense de la révolution (CDR) en avril 1986 et dans lequel il a déclaré que « l’abus du pouvoir doit être étranger aux CDR » : voila pour tous ceux qui se croient obligés de cracher sur les DCR et dire que la revolution se limitaient aux exactions des CDR. Et surtout ils ne disent pas qui commandaient ces CDR là. Ce discours sur les CDR est tres fondamental et on le cache expres. Toute la suite des evenements vient de là.
    Oui, il y a ce qui a été retrouvé mais il y a aussi tout le reste : ce qui a été retranché par certains ( vous imaginez qui est-ce) et ceux qui ont été detruits et ceux que certains cachent encore…(et pour cause !).
    SOME

    • Le 4 août 2017 à 11:45, par Certes En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

      Hormis certains jeunes et d’autres qui n’ont pas vraiment connu cette époque, hormis aussi les anciens CDR et une minorité à qui cette période semble avoir souri, les autres ont vécu un véritable enfer, avec son cortège d’abus en tous genres, dont il faudra quand même rendre compte sereinement un jour. Alors, discours ou pas, et même si on peut adhérer à un certain nombre d’orientations, telles que la moralisation de la vie publique (apparemment effective pendant un court laps de temps), pour beaucoup, les évènements de l’époque resteront marqués du sceau de la brutalité, de l’arbitraire et parfois même de la terreur pure et simple. Le courage de le reconnaître aidera sans doute à en proscrire à tout jamais la réédition.

      • Le 5 août 2017 à 16:52, par SOME En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

        mon cher, as tu jamais lu non seulement le discours de sankara sur les CDR, mais aussi ses declarations a batons rompus sur les CDR ? As tu jamais lu les conclusions des differentes assises des CDR ? As tu deja eu les debats au sein des CDR ? Certains ont le reflexe de croire que si l’on defend quelque chose c’est parce que on ait des avantages a soi. Et donc faut-il penser, par raisonnement inverse, que ceux qui cherchent coute que coute a coller une certaine image aux CDR, sont ceux qui ont perdu quelque chose (quoi ? cela reste a determiner) et cherchent a se venger ? La question merite d’etre posée, surtout lorsque l’on s’acharne a faire un inventaire selectif.

        Faisons le proces des CDR et degageons les responsabilites des uns et des autres dans ces periodes là. Nul ne se refuse a cela... sauf certains. Et ils savent pourquoi ils ne veulent pas qu’il y ait proces. Ce sera une belle occasion pour toi d’en apprendre car tu nre connais meme pas cette experience Tu parles a partir de "on dit", des ragots, etc. Tu ne sais rien et tu fais des affrimations. Bien sur : sanctionner quelqu’un parce qu’il a detourné l’argent public, c’est lui faire violence ; suspendre un fonctionnaire absenteiste chronique, c’est de la brutalité, etc.

        Faisons le proces : nous ne demandons que ca. On verra : Que faisait le secretariat general des CDR ? Qui faisait quoi ? Et au profit de qui ? etc. Ne laissons pas les temoins mourir, dans l’espoir que les memoires s’estompent a defaut de mourir tut simplement. Car cette technique a été utilisée jusque là dans l’espoir de detruire tout vestige de l’action de thomas sankara pour les generations futures, mais aussi pour enterrer toutes les affaires et ne pas determiner les responsabilites dans ces exactions et tueries. De quoi a-t-on peur ? Jugeons les affaires. Faisons le proces de la revolution : c’est tout ce qu’on demande.
        SOME

  • Le 4 août 2017 à 07:48, par Un citoyen En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    En enterrant Thomas SANKARA l’impérialisme a cru pouvoir le faire disparaître en oubliant qu’il est une graine qui pousse lorsqu’on l’enterre... Z : il est vivant !!!

  • Le 4 août 2017 à 08:18, par le Gnès En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    Bien, nous sommes tous incomplets et mortels sur cette terre. Jeunesse du BF, retenons seulement deux idées de ce brave héros dans nos comportements quotidiens et vous verrez que nous allons réussir. Je ne dit pas qu’il était saint, non il avait aussi des défauts. Il est dit quelque part : "ne faites pas ce que font les enfants d’Israël, mais faites ce qu’ils vous disent de faire". Sankara, espoir assassiné. Sa mort, dignité troquée, morale vendue, repère brouillé, devenir de toute une génération incertain. Que Dieu sauve le burkina !

  • Le 4 août 2017 à 09:05, par La loupe En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    Merci à ce grand monsieur. Il faut qu’on demande à ce monsieur de prendre la nationalité s’il ne la pas encore parce qu’il est plus Burkinabé que certains d’entre nous. Que Dieu illumine votre vie !

  • Le 4 août 2017 à 09:45, par Michou TOE En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    Notre douleur est toujours grande quand nous évoquons Thomas SANKARA. J’ai souvent posé la question : ’’Pourquoi on a tué Thomas SANKARA ?’’ Toujours avec des larmes. Mais j’ai compris que cela ne pouvait être autrement. Car quand l’homme est cupide et méchant (pour paraphraser Mungo PARK), il tuerait tout le monde pour lui-même. C’est ce que pouvaient faire ceux qui ont tué Thomas SANKARA. Que pouvait-il faire d’autre ? Dire qu’ils prétendaient le faire pour le peuple. Les abus de Thomas SANKARA valaient infiniment mieux que leurs actes dits de bonté. Lui ne le faisait tout de même pas pour lui-même (il n’abusait personne pour lui-même), alors qu’eux bernaient toujours le peuple par leurs soi-disant actes de bonté. Cela leur permettait d’assujettir davantage le peuple...
    Je félicite M. Bruno JAFFRE pour cette œuvre et pour son amitié pour le Burkina Faso, et pour l’Afrique. J’aimerais avoir ce livre et le lire.

  • Le 4 août 2017 à 10:30, par AS En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    Quand je lis tout le combat de Thomas Sankara pour l’éveil du peuple burkinabè et africain.
    Même si aujourd’hui on a du mal à connaitre l’endroit exact où il a été enterré, je peux dire ceci : "Thomas Sankara dort dans une tombe à 100 carats d’or"

    Que ton âme repose en paix Capitaine

    Petite pensée matinale

  • Le 4 août 2017 à 15:05, par L’Intègre En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    "Le Conseil national de la révolution n’est dirigé contre aucun pays, aucun État ou peuple. Il proclame sa solidarité avec tous les peuples, sa volonté de vivre en paix, et en bonne amitié avec tous les pays et notamment avec tous les pays voisins de la Haute-Volta.
    La raison fondamentale et l’objectif du Conseil national de la révolution, c’est la défense des intérêts du peuple voltaïque, la réalisation de ses profondes aspirations à la liberté, à l’indépendance véritable et au progrès économique et social.
    Peuple de Haute-Volta ! Tous en avant avec le Conseil national de la révolution pour le grand combat patriotique, pour l’avenir radieux de notre pays.
    La patrie ou la mort, nous vaincrons !
    Vive le peuple voltaïque !
    Vive le Conseil national de la révolution !" extrait du premier discours le 04 Août 1983.
    je regrette ce 04 Août ; car, un espoir qui ne se réalisera jamais.
    qu’à cela ne tienne, nous souhaitons de toute notre foi que le bon Dieu accepte notre idol au fond du bonheur de son paradis. amen

  • Le 4 août 2017 à 15:10, par Alexio En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    Ceux qui lont toues pour l or de ce monde, ou ils sont aujourdhui ? Des gens fauches dont al conscience est en guerre avec leur personne. Les obstrutions des laches politiiens dse l Assemblee nationale francaise dervraient critiquer a haute voix par nos polticiens sans peur, ou resignation.

    Admettons qu un Burkinabe avait complote pour tuer un Jacques Chirac ou Mitterand. Comment la France allait agir sur les dossiers ? Les pressions sur le Burkina- Faso ?Je ne crois pas, ils allaient tout simplement envoyer des commandos pour recuprer leur du.

    La fuite de Blaise Compaore par l infiltration francaise est exemple bien palpant. Un Pays qu on ne devrait pas rencontrer dans notre destin.

  • Le 4 août 2017 à 16:20, par Toēenga En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    Internat certes, c’est ce que je dis toujours. Il ne s’agit pas de diaboliser ou d’angeliser sankara. Il s’agit de faire la lumière sur cette partie de notre histoire. Mais le plus souvent on se trouve en face de deux thèses inconciliables. Ya ceux qui sont contre sankara qui cherche à le diaboliser coûte que coûte, ce sont les ennemis zélés. Ya aussi ceux qui qui croient faire du bien en prenant sankara comme un ange incapable de tuer une mouche. Ceux ci veulent faire porter tous les égarements de sankara à ses compagnons et rien à sankara, ceux là sont les défenseurs zélés. On veut la vérité historique, point barre. Que chacun arrête ses mesquinerie.
    Toēenga

  • Le 4 août 2017 à 16:36, par NGONGA En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    VIVE THOM SANK. A lire et relire ses discours, à regarder et regarder encore et encore ses images et ses vidéos, j’en ai les larmes aux yeux. j’étais en 5iéme à l’avènement de la révolution le 4 août 1983 et en octobre 1987 quand il a été lâchement assassiné, j’étais en 1ère. je me rappelle de la ferveur politique qui nous animait nous les jeunes en son temps, car les discours si sincères et profonds de THOM SANK étaient pour cette jeunesse, comme une feuille de route des actions à mener sur le terrain pour sortir le Burkina Faso du sous-développement. Je vous livre ici les souvenirs enfouis au plus profond de mon âme :
    - produire et consommer Burkinabé pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, aménagement des barrages et basfonds irrigués
    - promotion intensive de l’accès à l’éducation, à la santé et au logement à travers la réalisation d’infrastructures sur tout le territoire National : Le Burkina ne se limitait pas à Ouagadougou seulement.
    - promotion et développement de nos industries, connaissance et valorisation de notre culture à travers le Fespaco et le SIAO notamment ;
    - développer nos infrastructures en choisissant nous même les partenaires disposés à aider le Burkina dans la réalisation de ses grands chantiers (logements, écoles, routes, marchés, stades,hopitaux , CSPS, etc.) n’en déplaise aux puissances coloniales et impérialistes. Si la Russie veut nous aider on y va, si la chine veut nous aider on y vas, mais NON à l’endettement massif auprès des puissances capitalistes, pilleuse du continent Africain.
    - réduction du train de vie de l’Etat, moralisation de la vie publique et licenciement de toutes ses brebis galeuses, service militaire (SERNAPO) obligatoire pour tous avec sa phase de production (c’est à dire travailler gratuitement à la fonction publique pour l’intérêt du peuple),
    - sport de masse pour tous afin de préserver la santé des populations, campagne massive de vaccination des enfants .
    - Lutte contre les vols et le grand banditisme (il n’y avait pratiquement plus de voleur et de bandits au Burkina)
    - respect de la patrie et du drapeau national à travers l’éducation civique,
    - lutte contre l’impérialisme et le néo-colonialisme sous toutes ses formes ainsi que contre ses valets locaux, contre la corruption, promotion de "l’unité Africaine vraie"
    - promotion de la femme et scolarisation des jeunes filles
    - préservation de la faune et de la flore.
    Ce DIGNE FILS du pays n’a cessé de parcourir tout le Burkina d’Est en Ouest et du Nord au Sud, pas pour battre campagne, mais pour toucher du doigt les problèmes de son peuple et y apporter les solutions appropriés. Il n’a pas dormi pour son peuple et des imbéciles assoiffés de pouvoir et de bourgeoisie, nous l’ont assassiné. Dors en PAIX THOM SANK, Digne fils du Burkina et brave GUERRIER du panafricanisme.Un jour l’Impérialisme tremblera. Je m’arrête là....

  • Le 5 août 2017 à 11:19, par Toẽenga En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    ’’dans son mot annonçant le 19e discours dans lequel Thomas Sankara préfère « un développement sur mesure » à « un développement prêt-à-porter »’’ le père spirituel de cette phrase est le professeur Joseph Ki-Zerbo. Lors du congrès de l’UPV les 5 et 6 novembre 1977, le professeur ki-Zerbo donne une conférence et dit ceci : l’UPV n’est pas un socialisme pret à porter mais plutot un socialisme cousu sur mesure’’. Honneur donc à qui mérite l’honneur !
    Lisez Roger Bila Kaboré,, Histoire politique du Burkina Faso. 1919-2000, page 107
    Toẽenga

    • Le 5 août 2017 à 16:38, par SOME En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

      Tu ecris
      le père spirituel de cette phrase est le professeur Joseph Ki-Zerbo. Lors du congrès de l’UPV les 5 et 6 novembre 1977, le professeur ki-Zerbo donne une conférence et dit ceci : l’UPV n’est pas un socialisme pret à porter mais plutot un socialisme cousu sur mesur e’’.
      Je te dirai ceci :
      NON ! Ki zerbo n’est pas le père spirituel de cette phrase. Non ! Ki zerbo n’est qu’un plagiaire. Ki zerbo n’a fait que plagier Julius NYERERE. En effet c’est Nyerere qui fut le premier a lancer cette formule en 1961 lorsqu’il lanca la revolution du socialisme africain plus connu sous l’appellation Ujamaa.

      Pour résumer Ujamaa succinctement :
      NYERERE pense que la société démocratique idéale doit être une communauté, solidement intégrée, partageant une même histoire, aspirant aux mêmes objectifs et recherchant une autonomie dans la prise des décisions pour son administration. Au sein d’une telle communauté la Démocratie implique qu’il y ait discussion. Il faut, dès lors, chercher un « habillage institutionnel » adéquat. Et pour cela, il faut se « dévêtir » de l’encombrant « prêt-à-porter institutionnel  » que le colonialisme nous a amené afin de créer nous memes un modele qui sied a la philosophie et l’organisation communautaire africaine. Les expressions « habillage institutionnel » et « prêt-à-porter institutionnel » sont bien de nyerere et non de Ki zerbo. Il faut dire que Nyerere a toujours su utiliser la force, la beauté et la qualite fondamentales des langues africaines : le langage imagé.

      Cette philosophie africaine s’etoffera en 1967 (soit 10 ans avant que KI zerbo ne la reprenne dans sa conference en 1977) en Ujamaa na KUJITEGEMEA

      «  Honneur donc à qui mérite l’honneur !  » Oui honneur a qui le merite : celui qui le merite ici, ce n‘est pas Kizerbo mais Nyerere. Je ne dirai pas "Honte a Ki zerbo le plagiaire" ; car nulle part Ki Zerbo ne se revendique cette paternité. C’est toi qui la lui attribue par ignorance. Mais je ne dirai pas "Honte a toi l’ignorant". L’ignorance, c’est moins honteux que la mauvaise foi. Je dirai "Honte a toi pour ta mauvaise foi" (doublée certainement d’une ignorance crasse). Là on ne peut plus l’admettre.

      Tu es de mauvaise foi car tu nourris une mauvaise intention dans ton intervention. Tu es ce que Sankara appelait les hiboux aux yeux gluants. Oui, je peux te taxer ainsi car malgré tes approches, ta seule intention, ton seul but, c’est de detruire tout ce qui a trait a la revolution et a la personne de thomas sankara. Derriere ton relativisme, ta pretendue recherche de verité, tu caches ton poignard traitre. Sankara a déjà été trahi et nous avons appris la lecon, contrairement a toi qui crois que nous n’avons rien compris. L’histoire humaine nous l’enseigne aussi. Sankara n’est pas un saint ; il ne s’est jamais pretendu comme tel et personne ne le presente comme tel, contrairement a tes dires

      ’’ dans son mot annonçant le 19e discours dans lequel Thomas Sankara préfère « un développement sur mesure » à « un développement prêt-à-porter  »’’
      Oui Sankara cite Nyerere dont il se reclame car sankara a lu les œuvres de Nyerere, et mieux il s’est imprimé de sa philosophie et pratique en allant le rencontrer et vivre l’experience tanzanienne dans les faits et realites. Ce n’est pas seulement une vue de l’esprit. Je suis sur que Ki zerbo pensait a Nyerere lorsqu’il s’exprima avec cette formule, car il connaissait l’experience tanzanienne dont il voulait s’inspirer.

      «  Lisez Roger Bila Kaboré, Histoire politique du Burkina Faso. 1919-2000, page 107  »
      Oui Kabore s’est contenté de faire une belle compilation de l‘histoire politique du Burkina /Haute volta, avec parfois des inexactitudes, mais sans analyses. Mais il a l’avantage de laisser des archives. Moi je te recommanderais donc d’aller lire directement la source primaire des documents, en l’occurrence Nyerere lui meme.

      Pour terminer : je te dirai que si tu as des recriminations contre la revolution, c’est ton droit. Mais aies le courage d’avancer tes idees et non pas d’avancer a couvert en te couvrant d’un semblant d’objectivité a la recherche de la verite objective alors tu n’as rien d’objectif dans tes demarches. Je prefere et respecte un ennemi ouvertement declaré qu’un faux ami traitre.
      SOME

  • Le 5 août 2017 à 11:40, par ADAH Jacques Korapiou En réponse à : « La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

    Même si on aime pas le lièvre, il faut reconnaitre qu’il court, !!!!!
    Quand l’occasion se présente de lire certains écris ; je vous avoue qu’on a de fois les larmes aux yeux

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