Aujourd’hui, 663 millions de personnes sont privées d’accès à l’eau salubre dans le monde et la grande majorité d’entre elles – 522 millions – vit en zone rurale. Pour ces communautés, l’accès à ce droit fondamental est entravé par des difficultés spécifiques, dues à leur isolement géographique, à des infrastructures souvent inadaptées et à un manque chronique de financement.

Les obstacles existants sont aggravés par les phénomènes météorologiques extrêmes, qui ont un impact sur la santé, le bien-être et les moyens de subsistance des populations les plus pauvres de la planète. Notre pays a connu ces dernières années des inondations et des poches de sécheresses d’une extrême gravité.
C’est dire que la situation est particulièrement préoccupante pour les populations d’Afrique, sachant que la hausse des températures sur ce continent devrait être plus rapide que l’augmentation moyenne des températures mondiales au cours du XXIe siècle.

On peut raisonnablement s’attendre à ce que le réchauffement climatique s’accompagne d’une prolifération des maladies, telles que le choléra, le trachome récitant, le paludisme et la dengue, ainsi que d’une hausse de la prévalence de la malnutrition. Les communautés rurales vivant de l’agriculture auront d’autant plus de mal à cultiver leurs terres et à nourrir leur bétail. Par ailleurs, les femmes, généralement chargées de la corvée d’eau, pourraient être contraintes de parcourir de plus grandes distances en raison de l’allongement de la saison sèche. Aujourd’hui, 315 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année dans le monde de maladies diarrhéiques causées par une eau insalubre et un mauvais assainissement.

Parmi les principales conclusions :

• L’Inde, dont l’économie connaît l’une des croissances les plus rapides au monde et qui abrite 17 % de la population mondiale, est le pays comptant le plus de personnes vivant en zone rurale sans accès à une source d’eau salubre, soit 63.4 millions de personnes.

• L’Angola arrive en tête de liste des pays enregistrant le pourcentage le plus élevé de population rurale privée d’accès à l’eau salubre. Bien que le pays représente la cinquième puissance économique du continent africain, 71 % de sa population rurale n’a pas encore accès à une source d’eau potable.

• Le Paraguay enregistre les meilleures avancées en matière d’amélioration de l’accès à l’eau salubre pour les populations rurales. Avec 94,9 % de sa population rurale bénéficiant aujourd’hui d’un accès à une source d’eau salubre, ce pays d’Amérique du Sud a amélioré le quotidien de près de 1,5 million de personnes en à peine cinq ans, soit une spectaculaire augmentation de 43 % des niveaux d’accès à l’eau salubre. Le Malawi, qui occupe la deuxième place, le suit de près.

Barbara FROST, directrice générale de WaterAid Royaume-Uni, dit :

« La Journée mondiale de l’eau est une occasion opportune de se demander en quoi les phénomènes météorologiques extrêmes aggravent les difficultés quotidiennes rencontrées par les populations les plus pauvres dans leur quête d’accès à l’eau salubre. De nombreux pays présentés dans le rapport sont déjà régulièrement touchés par des cyclones, des inondations et des épisodes de sécheresse graves. Les communautés rurales, marginalisées du fait de leur isolement géographique et du manque de financement dans leurs services de base, paient souvent le plus lourd tribut face à ces événements.

« Nous appelons les leaders nationaux et internationaux à tenir leurs engagements quant à la réalisation des objectifs de développement durable, notamment de l’objectif 6 visant à garantir l’accès de tous à l’eau propre et à l’assainissement. L’accès à l’eau propre n’est pas un privilège, mais un droit humain fondamental. Pourtant, plus d’un demi-milliard de personnes vivant en zone rurale sont encore privées d’accès à une source d’eau potable. C’est un chiffre tellement énorme que si toutes ces personnes formaient une chaîne humaine, elles pourraient faire six fois et demie le tour de la Terre.

« Aider les communautés à développer des installations résilientes au changement climatique est une étape essentielle dans la réalisation de l’objectif 6 de développement durable et dans l’éradication de la pauvreté. »

Selon Dr Halidou KOANDA, Directeur Pays de WaterAid Burkina Faso :

« Selon les statistiques du Ministère de l’Eau et de l’Assainissement, près de 34,5% des burkinabè vivant en zone rurale sont encore privées d’accès à une source d’eau salubre, nous appelons notre gouvernement et les autorités locales à tenir leurs engagements quant à la réalisation des objectifs de développement durable et à veiller à ce que chacun puisse faire valoir son droit d’accéder à une source d’eau salubre d’ici à 2030. Le Burkina Faso célèbre la Journée mondiale de l’eau 2017 sous le thème de « Eaux usées, quelles stratégies pour leur valorisation » dans un contexte de pénurie d’eau. Il nous faudra aussi réfléchir sur des idées innovantes qui permettent de réutiliser les eaux usées dans les domiciles et dans les lieux publiques. Nous devons passer d’une économie linéaire à une économie circulaire qui transforme les déchets en ressources ».

À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, WaterAid exhorte :

• les gouvernements à prioriser et financer l’eau, l’assainissement et l’hygiène afin de respecter ces droits fondamentaux et de renforcer la résilience des communautés aux phénomènes météorologiques extrêmes et au changement climatique ;
• les chefs de gouvernement à redoubler d’efforts pour honorer leurs engagements quant à la réalisation des objectifs de développement durable, notamment la réalisation des cibles visant à assurer, d’ici à 2030, l’accès universel à l’eau potable et sûre, et à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats ;

• les gouvernements du monde entier à tenir les promesses faites lors de la Conférence de Paris de 2015 sur le climat et à mener des actions pour accroître rapidement les financements accordés aux pays pauvres en vue de les aider à s’adapter aux effets du changement climatique ; il faut savoir que moins d’un tiers des fonds publics internationaux alloués à la lutte contre le changement climatique atteignent les pays les moins avancés, tandis que les pays à revenu intermédiaire en sont les premiers bénéficiaires.

À propos de l’Indice global d’adaptation de l’université de Notre Dame (Notre Dame Global Adaptation Index, ND-GAIN)

Cet indice s’intéresse à diverses informations, telles que les effets du changement climatique sur la disponibilité de la nourriture et de l’eau, ainsi que son impact sur la santé, les infrastructures et l’écosystème d’un pays, et évalue le degré de préparation de ce dernier au niveau économique, social et gouvernemental. Pour de plus amples informations à ce sujet, consultez le site http://index.gain.org

Pour plus d’informations ou pour obtenir un entretien, veuillez contacter : Roch W. OUEDRAOGO, Manager Communication et Appui aux Organisations de la Société Civile
Téléphone :(226) 25 37 41 70 ou 70 74 09 75 Email : rochouedraogo@wateraid.org

Notes à l’intention des rédacteurs :
WaterAid

La vision de WaterAid est celle d’un monde où chacun a partout accès à l’eau salubre, à l’assainissement et à l’hygiène. L’organisation internationale œuvre dans 38 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique centrale et de la région Pacifique pour transformer la vie des populations en améliorant l’accès à l’eau salubre, à l’assainissement et à l’hygiène de certaines des communautés les plus pauvres et les plus marginalisées de la planète. WaterAid a doté 25 millions de personnes d’un accès à l’eau salubre depuis 1981 et a permis, depuis 2004, à 24 millions de personnes de bénéficier de services d’assainissement. Pour de plus amples informations, consultez le site www.wateraid.org, suivre @WaterAidUK sur Twitter ou consulter notre page Facebook à l’adresse suivante : www.facebook.com/wateraid.

• Près de 315 000 enfants meurent chaque année de maladies diarrhéiques causées par une eau insalubre et un mauvais assainissement, soit presque 900 enfants chaque jour ou un enfant toutes les deux minutes.

• On estime à 663 millions le nombre de personnes privées d’accès à l’eau salubre (environ une personne sur dix).

• Près de 2,4 milliards de personnes n’ont pas accès à des toilettes décentes (environ une personne sur trois).

• Chaque livre sterling investie dans l’eau et l’assainissement rapporte en moyenne 4 £ en hausse de productivité.

• À peine 15 £ peuvent suffire à garantir l’accès d’une personne à l’eau salubre.
• Pour de plus amples informations sur la manière dont chaque pays respecte ses engagements en matière d’eau et d’assainissement, consultez notre base de données WASHWatch.org.