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Corée du Sud : Cinquième Conférence ministérielle sur la coopération économique Corée-Afrique(KOAFEC)

Publié le vendredi 28 octobre 2016 à 00h38min

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Corée du Sud : Cinquième Conférence ministérielle sur la coopération  économique Corée-Afrique(KOAFEC)

La cinquième Conférence ministérielle sur la coopération économique entre la Corée et l’Afrique(KOAFEC), s’est ouverte le 24 octobre 2016 à Séoul, en République de Corée. Co-organisée par la Corée du Sud et la Banque africaine de développement (BAD), l’édition 2016 de la KOAFEC a enregistré la participation d’une quarantaine de ministres africains en charge des finances. Madame Hadizatou Rosine COULIBALY/SORI, ministre de l’Economie, des finances et du développement a conduit la délégation du Burkina Faso. Pour marquer les dix ans de la KOAFEC, la République de Corée a annoncé un financement de 10 milliards de dollars au profit de pays africains, pour les cinq prochaines années.

La bonne nouvelle a été annoncée par II-HoYOO, vice premier ministre , ministre des finances et de la stratégie de la République de Corée, devant les représentants d’une quarantaine de gouvernements africains, d’une vingtaine de chefs d’entreprisesdu continent africain et d’environ 300 participants.

Pour les cinq prochaines années, la République de Corée, consent mettre à la disposition des pays africains, un financement global de dix(10) milliards de dollars.

L’annonce est intervenue, à l’issue des travaux à huit clos de la table ronde ministérielle, sanctionnés par une déclaration commune qui jette les bases d’une coopération exemplaire pour une croissance soutenue et durable en Afrique.
Les cinq(5) milliards de dollars, représentant la moitié du financement annoncé, seront consacrés à la mise en œuvre de 61 projets de développement durables,adaptés aux conditions de l’Afrique, au titre du plan d’action 2017-2018, de la KOAFEC.

Signature de plusieurs lettres d’entente de financement pour la mise en œuvre de projets innovants en Afrique

A ce titre plusieurs lettres d’entente de financement pour la mise en œuvre de projets ont été signées. Il s’agit d’un projet de gestion des ressources forestières en Ouganda, de gestion des ressources halieutiques au Kenya, d’implantation d’un réseau électrique en Tanzanie, de la construction d’une école polytechnique en Éthiopie. Il est également prévu une assistance à la Côte d’Ivoire pour la mise en place d’un centre d’oncologie.

En outre la KOAFEC 2016, a servi de cadre à la signature d’un accord de coopération entre la BAD et la banque d’import-export de Corée, pour le renforcement du fonds KOAFEC, un fonds fiduciaire portant sur la somme de 18 millions de dollars.“Ce fonds, représente le plus important fonds bilatéral de la BAD et financera des actions de coopération technique mais aussi des actions de renforcement des capacités et de soutien aux entreprises coréennes pour leur implantation en Afrique”, a indiqué Akinwumi A. Adesina, président du groupe de la BAD.

Ces différents appuis, selon Lee Duk-HOON, PDG de la banque import-export de la Corée,visent à donner un nouvel essor audéveloppement en Afrique à travers la mise en œuvre de projets adaptés aux réalités de l’Afrique. « L’Afrique a un potentiel énorme, nous voulons vous aider à mieux le valoriser pour créer les conditions d’une croissance inclusive, » a-t-il souligné.

« Transformer l’agriculture africaine par l’industrialisation et le financement inclusif »

Hadizatou Rosine COULIBALY/SORI a conduit la délégation du Burkina Faso en Corée du Sud.

S’exprimant sur le thème de la cinquième KOAFEC, Hadizatou Rosine COULIBALY/SORI, ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, a indiqué quela thématique « transformer l’agriculture africaine par l’industrialisation et le financement inclusif », interpelle le Burkina Faso dont l’économie repose à plus de 80%, sur l’agriculture. Elle a relevé que dans le Plan national de développement économique et social(2016-2020), l’agriculture a été identifiée comme un secteur prioritaire, sur lequel le Burkina Faso veut investir le maximum de ressources, afin qu’à l’horizon 2020, le pays puisse atteindre, un taux de production agricoleirriguée de 25% contre 15% en 2016 et un taux transformation de la production agricole de 25% contre 12% en ce moment . « Pour un pays sahélien et enclavé comme le Burkina Faso, il y’a des domaines dans lesquels, on devrait investir, notamment la maitrise de l’eau, le développement des infrastructures, la maitrise de l’énergie et la formation. Ces éléments doivent être mis en ensemble pour permettre le développement et la transformation structurelle de nos économies . » , a précisé Hadizatou Rosine COULIBALY/SORI.

« Nous comptons sur le partenariat avec la République de Corée pour pouvoir aller de l’avant, afin de ne pas réinventer la roue , mais avec la conviction qu’un pays qui était au même niveau de développement que nos économies peut, lorsque les bonnes politiques sont menées, transformer de façon radicale son économie », a poursuivi le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement.

Pour II-HoYOO, vice premier ministre, ministre des finances et de la stratégie de la République de Corée, l’agriculture doit être perçue comme un business à haute valeur ajoutéedans lequel l’industrie a un important rôle à jouer.Selon lui, le modèle coréen s’est appuyé sur la recherche scientifique et l’innovation, pour mécaniser et intensifier l’agriculture, avec très souvent des variétés à cycle court et l’adoption chaque dix ans d’un plan de transformation structurelle pour le pays.

Il a réaffirmé la disponibilité de son pays à partager son expérience avec le continent africain.

Akinwumi A.ADESINA, président du Groupe de la Banque Africaine, prône une transformation de la production agricole sur place en Afrique

De l’avis de Akinwumi A. Adesina, président du Groupe de la Banque Africaine de développement, il est temps pour l’Afrique de se nourrir elle-même. L’Afrique, doit cesser d’être un centre de consommation, pour être un centre agro-industriel avec la création de chaines de valeurs.

Le Président de la BAD est ferme, l’Afrique ne doit pas exporter le cacao brut mais plutôt le cacao transformé sur place avec les plus belles saveurs. Le continent doit cesser d’exporter le café brut au profit d’un café spécial avec la mention "label africain" ou produit en Afrique, de même que la fibre de coton au profit de l’exportation de textiles produits sur place.

Akinwumi A.ADESINA, prône l’adoption par les pays africains, d’un plan audacieux pour transformer l’agriculture ,stimuler la production alimentaire locale, réduire les factures d’importation de produits alimentaires et utiliserces devises pour accroître l’épargne intérieure et assurer une grande stabilité macroéconomique et budgétaire de l’Afrique.

Admiratif de l’exemple coréen, le président de la BAD a indiqué que la République de Corée a axé son développement sur une série de réformes économiques courageuses.

Ces réformes ont commencé par l’arrêt des importations dans les années 1960, la promotion de l’industrie légère dans les années 1960 et 1970, les industries lourdes en 1970, la promotion des exportations dans les années 1980 et 1990 et la création d’industries lourdes dans années 2000jusqu’à aujourd’hui.

« Ce sont ces choix audacieux et la forte détermination politique qui valent à la République de Corée, sa place de seizième économie mondiale, 15ème pays contributeur au développement économique, un PIB par habitant 17fois supérieurà la moyenne du PIB, des pays africains et d’être auto suffisant depuis 1977 », a précisé Akinwumi A. ADESINA, président du Groupe de la Banque Africaine de Développement.

La BAD, selon son président,engagera l’Afrique sur la même voie du développement que la Corée du Sud. Ce développement sera axé sur les résultats conformément aux cinq priorités définies par son institution, à savoir : alimenter l’Afrique en électricité, nourrir l’Afrique par le développement de son agriculture, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et enfin, améliorer la qualité de vie sur le continent.

KOAFEC 2016 : l’édition des innovations

La cinquième KOAFEC, célèbre les dix ans de cette biennale dédiée à la coopération économique entre l’Afrique et la Corée du Sud. C’est donc l’édition de la maturité et des innovations, s’est réjoui, II-HoYOO, vice premier ministre, ministre des finances et de la stratégie de la République de Corée, à l’ouverture de la table ronde ministérielle.

L’innovation majeure de la KOAFEC 2016, est l’ouverture de la conférence au secteur privé africain à travers le forum du partenariat public-privé. Ce forum vise à déterminer le potentiel du secteur privé africain,les leçons qu’il peut tirer du modèle coréen et les stratégies à développer, pour un meilleur partenariat public-privé en Afrique.

Le modèle coréen de développement a été présenté aux participants à la KOFEC au cours d’une communication sur le parcours et la vision du géant de l’électronique SAMSUNG.Shin KIM, président de SAMSUNG, a indiqué qu’à l’origine, son entreprise était spécialisée dans la vente du poisson sec. Elle a évolué au gré des contraintes auxquelles l’économie coréenne a dû faire face, au cours de son histoire. Shim KIM, a précisé qu’après chaque grand bouleversement vécu par la Corée du Sud, SAMSUNG orientait sa production et ses investissements vers les besoins nouveaux qui se créaient, pour mieux appréhender le marché. L’effet induit de cette vision du groupe SAMSUNG, c’est la présence du groupe dans presque tous les secteurs d’activités (alimentaire, électronique, textile, l’électroménager, la mécanisation agricole, l’automobile etc..).

Outre, la société SAMSUNG, le premier forum du partenariat public-privé de l’histoire de la KOAFEC,a connu la participation de vingt ( 20) chefs d’entreprise du continent dont deux burkinabè. Il s’agit de monsieur Idrissa NASSA, PDG de CORIS BANK international et de madame Mamounata VELEGDA, PDG du Groupe VELEGDA SARL.

L’honneur est d’ailleurs revenu au Burkina Faso à travers la personne du PDG de CORIS BANK International, de représenter le secteur privé africain lors du premier panel consacré aux potentialités qu’offre le secteur privé en Afrique dans la conduite des projets dans le domaine du partenariat-public-privé.

Idrissa NASSA a partagé avec les panelistes et l’assistance, l’expérience de CORIS BANK International, qui s’est construite, sur la base d’un leadership affirmé et de convictions fortes. Son institution dira-t-il, a la capacité aujourd’hui, de financer des investisseurs privés , pour la mise en œuvre de projets dans le domaine du partenariat public-privé.

Il a invité les investisseurs coréens à établir des contacts avec le privé africain et à venir en Afrique, pour créer les conditions d’une prospérité partagée, à travers la mise en œuvre de projets structurants.

Pour établir les premiers contacts entre investisseurs privés coréens et africains, un espace B to B a été aménagé pour servir de cadre à la tenue de réunions d’affaires.

Le groupe VELEGDA SARL, spécialisé dans la production, la collecte et la commercialisation des produits du cru et des céréales et le groupe CORIS BANK International spécialisé dans le financement de projets innovants et porteurs, ont pu établir de nombreux contacts sur place à Séoul. De l’avis de Mamounata VELEGDA, ces différents contacts sont porteurs d’espoir pour le privé burkinabè.

L’initiative du forum du partenariat public-privé consacre la volonté du gouvernement coréen de passer de la coopération intergouvernementale, à la coopération publique-privée et privée-privée, pour une croissance économique plus inclusive et porteuse de changement dans les conditions de vie des populations.

Direction de la communication et de la presse ministérielle
du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement

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Vos commentaires

  • Le 28 octobre 2016 à 10:17, par Nés avant la honte En réponse à : Corée du Sud : Cinquième Conférence ministérielle sur la coopération économique Corée-Afrique(KOAFEC)

    Mon coeur saigne quand je vois tous ces sommets pays X-Afrique (France-Afrique, USA-Afrique, Turquie-Afrique, Japon-Afrique, Inde-Afrique, Chine-Afrique, Corée-Afrique...). Jusqu’à quand ces dirigeants de pacotille vont-ils continuer de prostituer tout un continent et l’humilier de cette façon ! Comment pouvez-vous être chaque fois la main qui demande. C’est chaque fois vous rassembler comme des idiots pour aller quemander l’aumône chez les autres, aumône que vous viendrez dilapider avec vos familles et vos clans ! Quand est-ce que nous aussi, nous allons pouvoir discuter d’égale à égale, pays à pays avec les autres ? L’intitulé sommet Pays X-Afrique m’énerve au plus haut point. Misère !

    • Le 28 octobre 2016 à 14:44, par Moi En réponse à : Corée du Sud : Cinquième Conférence ministérielle sur la coopération économique Corée-Afrique(KOAFEC)

      Très belle réaction. Tu n’es pas le seul à le penser.
      Je savais France-Afrique,
      Je savais USA-Afrique,
      J’ai lu il n’y a pas longtemps Japon-Afrique,
      J’ai lu il n’y a pas longtemps Inde-Afrique,
      Je viens de lire Turquie-Afrique,
      Je viens de lire Chine-Afrique,
      Maintenant c’est Corée-Afrique. C’est le X-Afrique de trop pour moi !
      Cette prostitution continentale devient insupportable pour moi

  • Le 28 octobre 2016 à 14:28, par fat En réponse à : Corée du Sud : Cinquième Conférence ministérielle sur la coopération économique Corée-Afrique(KOAFEC)

    dommage ! sommets de la honte. est ce que la corée du sud à elle-seule pèse plus que tout le continent africain réuni ? au lieu d’aller se faire prendre pour des garibous et des enfants au moins si vous vous inspiriez de ce qu’ont fait ces pays pour être là ou ils sont ce serait encore mieux et on serait plus d’accord avec vous. mais dommage, non seulement vous ne savez pas copier et quand vous voulez copier en lieu et place d’inventer son propre modèle de développement, vous collez mal. conclusion on navigue à vue. c’est la génération qui viendra dans 30 ans que j’espère sortira l’afrique de ses conneries y compris le franc CFA qui nous aliène et dont nos chefs d’états africains restent attachés

  • Le 28 octobre 2016 à 14:32, par fat En réponse à : Corée du Sud : Cinquième Conférence ministérielle sur la coopération économique Corée-Afrique(KOAFEC)

    dommage ! sommets de la honte. est ce que la corée du sud à elle-seule pèse plus que tout le continent africain réuni ? au lieu d’aller se faire prendre pour des garibous et des enfants au moins si vous vous inspiriez de ce qu’ont fait ces pays pour être là ou ils sont ce serait encore mieux et on serait plus d’accord avec vous. mais dommage, non seulement vous ne savez pas copier et quand vous voulez copier en lieu et place d’inventer son propre modèle de développement, vous collez mal. conclusion on navigue à vue. c’est la génération qui viendra dans 30 ans que j’espère sortira l’afrique de ses conneries y compris le franc CFA qui nous aliène et dont nos chefs d’états africains restent attachés

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