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Phénomène de la Corruption : Les jeunes du secteur informel apportent leur contribution à la lutte

Publié le dimanche 13 septembre 2015 à 23h15min

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Phénomène de la Corruption : Les jeunes du secteur informel apportent leur contribution à la lutte

En marge de son assemblée générale statutaire, l’association jeunesse du secteur informel du Burkina Faso (AJSI-BF) a initié un panel sur le thème : « Le secteur informel face à la corruption : mieux comprendre le phénomène pour le combattre ». Cette activité qui s’est tenue dans la matinée de jeudi, 3 septembre 2015 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), a été patronnée par le ministre de la Jeunesse, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi, Dr Salifou Dembélé et parrainée par l’ancien maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré, par ailleurs président d’honneur de ladite association.

Pour traiter du thème, des panélistes avertis venus principalement de la direction générale de la douane, de la direction générale des impôts auxquels on peut ajouter plusieurs autres personnes venues d’institutions et d’organisations de la société civile. Pour assurer la police des échanges, Larba Christian Darankoum (modérateur) du cabinet, Edifice Consortium.

La tâche est revenue en premier au représentant de la direction générale des impôts, de camper le décor de ces échanges. Celui-ci va d’abord situer l’importance d’une initiative, tant pour les acteurs du secteur, les impôts que pour l’ensemble du pays. Il a ensuite expliqué ce qui s’est que l’« impôt », la philosophie de l’imposition avant de dresser une vue de la catégorisation selon les activités. Selon le représentant de la direction générale des impôts, est considéré comme « acteur du secteur informel », tout commerçant dont le chiffre d’affaire annuel est inférieur à quinze millions de francs CFA.
Même lancée pour le mandataire de la direction générale de la Douane qui a en outre fait une distinction entre « corruption active » et « corruption passive », « petite corruption » et « grande corruption » avant de donner des exemples de faits et actes susceptibles d’être considérés comme pratiques de corruption.
Tout comme son prédécesseur, il a exhorté les participants (qui ont massivement pris part aux échanges) à la vigilance et à la promotion des bonnes pratiques dans l’exercice de leur métier ; gage, non seulement d’une sécurité des affaires mais également d’une économie nationale dynamique et profitable à tous.

La représentante du patron, Kadidia Rouamba, par ailleurs directrice du secteur informel, a encouragé l’association dans sa dynamique aux côtés des autorités et a dit la disponibilité de son département à œuvrer à un meilleur épanouissement du secteur au profit du développement national. « Le ministère chargé de l’emploi reste toujours à la disposition du secteur. Et nous souhaitons qu’ensemble, nous fassions de l’économie informelle, le levier du développement du Burkina Faso », a-t-elle rassuré.

« Nous croyons à cette jeunesse qui évolue dans le secteur informel. Qui dit jeunesse dit avenir. Pour avoir été pendant 17 ans maire de cette ville, je suis très bien placé pour connaître l’importance du secteur informel. (…). Ce secteur est devenu tellement important de par le nombre d’hommes et de femmes qui s’y trouvent et potentiellement, les animateurs du secteur apporte une grande contribution à la formation du PIB. C’est pourquoi, il faut les féliciter cette fois-ci d’avoir eu la présence d’esprit de voir comment ils peuvent accompagner l’Etat central pour créer les conditions d’une plus grande production des richesses », s’est réjoui Simon Compaoré, par ailleurs président d’honneur de l’association.
Il note que ces jeunes ne se sont pas réunis pour demander qu’on baisse les taxes ou qu’on construise des boutiques mais, cette fois-ci, souligne-t-il, pour qu’on s’entretienne avec eux du phénomène de la corruption. Toute chose qui leur permettra de pouvoir mesurer et cerner les contours de ce phénomène pour mieux contribuer au combat que mène l’Etat et les organisations de lutte contre « ce cancer des économies nationales ».
« Il faut les féliciter car, si tout le monde pouvait faire comme cela, la conscience serait aiguisée et cette jeunesse montante va faire beaucoup attention pour ne pas tomber dans cette gangrène », conclu l’ancien bourgmestre de la commune de Ouagadougou.

Pour le président de l’AJSI-BF, Saïdou Zangré, ces moments de réflexion étaient nécessaires pour l’association et ses membres. Au regard de la nature du secteur informel et des acteurs qui y évoluent, dit-il, une confusion est vite faite entre gestes de courtoisie et pratiques de corruption. Cette compréhension s’avère donc impératif pour eux car, si les gestes de courtoisie sont nécessaires pour la prospérité des affaires, ils peuvent aussi se révéler fatals lorsqu’ils basculent dans des actes de corruption. En clair, il s’agit de préserver à la fois les gestes de courtoisie dans l’exercice du métier tout en évitant de tomber dans la corruption.
« Au terme des travaux, il est prévu des propositions concrètes qui seront transmises au gouvernement prochain pour qu’il puisse comprendre l’importance de la corruption dans le secteur d’activités. A travers ce panel, les participants ont compris quel comportement peut être considérer comme corruption auprès de la douane, quel autre peut l’être auprès des impôts, etc. », s’est félicité le président de l’AJSI-BF, Saïdou Zangré.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 septembre 2015 à 05:29, par gangoblo En réponse à : Phénomène de la Corruption : Les jeunes du secteur informel apportent leur contribution à la lutte

    Quelle hypocrisie ? Si le voleur veut se traquer on verra les résultats . On verra tout dans ce pays. Les plus gros fraudeurs , corrupteurs et non payeurs des taxes et impots dans ce pays , ce sont les grandes entreprises et le secteur informel

  • Le 14 septembre 2015 à 10:31, par Amadoum En réponse à : Phénomène de la Corruption : Les jeunes du secteur informel : Chapeau a Vous !

    Pour une des rares fois, on voit un groupe de burkinabe qui demande une vraie assistance : montrez-nous comment mieux faire notre travail.
    Pour ce long et difficile effort contre la corruption, les dirigeants sortis des elections d’Octobre peuvent travailler etroitement avec ce groupe de jeunes.

    Que Dieu vous guide, jeunes du secteur informel !

  • Le 14 septembre 2015 à 11:13, par Win En réponse à : Phénomène de la Corruption : Les jeunes du secteur informel apportent leur contribution à la lutte

    La corruption c’est bien le mal du Burkina actuellement. A tous les niveaux, ceux qui ont une petite parcelle de pouvoir en profitent pour extorquer à tout vent. Police Municipale, Agents du BBDA, Agents des mairies et impôts pillent les petits bars restaurants et autres boutiques. Sur nos routes, ce sont Police nationale, Gendarmerie et Douane qui extorquent nos petits commerçants. Il suffit d’une petite enquête avec caméra caché pour débusquer et chasser tous ces vautours de la république mais personne (REN-LAC, ASCE et Autres institutions et ONG e lutte contre la corruption) n’ose réellement s’attaquer frontalement cette gangrène. C’est le futur nid d’une nouvelle insurrection qui se prépare lentement mais surement. Wait and see.

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