Pour la première fois de l’histoire des changements climatiques les Etats- Unis d’Amérique (USA) et la Chine, les plus grandes pollueuses du monde selon l’ambassadeur de France au Burkina Gilles Thibault, participeront à la conférence de Paris sur les émissions de gaz à effet de serre. La conférence réunira près de 2000 participants qui viendront de tous les pays du monde. La rencontre, à entendre, les diplomates revêt une grande importance. En effet, la conférence de Copenhague a été un échec parce que deux acteurs à savoir les deux puissances suscitées n’ont pas répondu à l’appel. Ils seront cette fois- ci présents à Paris avec des engagements fermes et/ou des propositions de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.
Il en sera de même pour chaque pays. C’est pourquoi des rencontres sont organisées avec toutes les composantes de la société pour recueillir les préoccupations. Ces préoccupations seront toutes amassées pour être étudiées à la conférence de Paris. A terme, un accord sera signé par tous les pays. Cet accord, explique Gilles Thibault, Paris le souhaite inclusif. « Notre ambition est que l’accord soit inclusif, loyal et juste », précise-t-il. A l’en croire, l’accord de Paris doit prendre en compte la situation particulière de chacun des peuples de la planète. Aussi, Paris fonde t- il l’espoir d’en arriver à un accord véritablement universel et juridiquement contraignant. Juridiquement contraignant pour dire qu’il ne sera pas question que des pays, notamment les plus pauvres, soient comme des laissés pour compte. « Il faudra que chaque Etat fournisse des efforts avec des propositions concrètes qui s’adaptent à sa situation particulière », souligne M. Thibault. C’est ce que Paris appelle la contribution déterminée nationalement.

L’humanité menacée, l’Europe inquiétée…

Paris, à entendre l’ambassadeur, se réjouit de l’implication de l’Amérique dans la lutte contre les changements climatiques. Pour rapidement y venir à bout, un fonds vert sera mis en place pour aider particulièrement les pays pauvres dans leurs actions de réduction de gaz à effet de serre. « Les pays riches seront sollicités pour aider les pays pauvres gracieusement » souligne-t-il. C’est un fonds de 100 milliards de Dollars qui permettra aux Etats de mettre en action leur engagement. Certaines mesures, faut-il le reconnaitre, sont facile à prendre, contrairement à d’autres qui exigent de lourds investissements.

L’UE, le petit pollueur au monde

L’union européenne est fortement engagée dans la préservation de l’environnement. C’est ce pourquoi en 1990, elle avait pris l’engagement de réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. « A l’intérieur de l’Institution internationale, les discussions sont souvent très sérieuses » confie Thierry Barbé de la délégation de l’Union Européenne au Burkina. Il faut toutefois signaler que l’Union européenne est le premier grand groupe à avoir signalé ses intentions de réduction de gaz à effet de serre. Si en 2030, elle atteint une réduction de 40%, cela suppose un changement dans bien de domaines, à savoir l’énergie, le bâtiment, le transport. Aujourd’hui, l’UE se retourne vers les pays les moins avancés parce qu’à l’échelle de la planète, elle n’a que 9%, ce qui montre clairement qu’elle est un petit pollueur.

Bassératou KINDO
Lefaso.net