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Tai-Chi Chuan : Un art martial de plus en plus pratiqué au Faso

Publié le vendredi 10 janvier 2014 à 23h36min

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Tai-Chi Chuan : Un art martial de plus en plus pratiqué au Faso

Merveilleux a été le spectacle auquel nous avons assisté dans la matinée du dimanche 5 janvier 2014 au parc Bangr-weogo de Ouagadougou. En effet, il nous a été agréablement donné de voir, en plus des simples enchaînements à main nue, des démonstrations de techniques avec les armes (éventail, perche, épée) qui font aussi le charme de cette discipline sportive originaire de l’empire du milieu.

C’était à l’occasion de la clôture du stage de Yangjia Michuan organisé par l’Association de Tai-chi chuan et Arts énergétiques du Burkina Faso (ATCAE/BF) en partenariat avec l’Amicale européenne de Tangyia chuan et avec l’accompagnement du ministère des sports et des loisirs. Du 23 décembre 2013 au 5 janvier 2014, les participants au nombre de 27 ont bénéficié d’un stage de perfectionnement assuré par Maître Claudy Jeanmougin, membre du collège européen des enseignants du Yang Yangjia Michuan Taiji quan, et Madeleine Blanchard. Le stage a consisté à une formation théorique et à une formation technique.
« Lors de la formation théorique, on apporte des notions sur un paquet de textes classiques qui comportent les principes de la discipline et aussi des notions en énergétique chinoise et en biomécanique puis que nous nous occupons du corps », a précisé Maître Jeanmougin.

« Techniquement, il y a des outils que nous utilisons pour travailler. Après les enchaînements à main nue, il y a les armes que nous utilisons, notamment l’éventail, l’épée, le sabre et la perche. Mais, nous n’avons utilisé que trois armes pendant ce stage, à savoir l’éventail, l’épée et la perche. Il nous reste encore donc du chemin », a indiqué pour sa part Adama Traoré, directeur technique de l’ATCAE/BF).

Stage concluant

Le présent stage constitue, selon le président de l’Association de Tai-chi chuan et Arts énergétiques du Burkina Faso, Youssouf Ouattara, le quatrième d’une série qui vise à doter l’ATCAE/BF de formateurs compétents et à initier d’autres pratiquants de la discipline. Et à écouter les uns et les autres, tout s’est bien passé.

« La formation s’est bien passée et mes attentes ont été comblées », nous a confié Denis Banhoro, directeur technique de la fédération ivoirienne des arts martiaux. Et Mariam Schweizer, participante venue de la Suisse, de renchérir : « ça s’est très bien passé. C’était très intéressant. L’enseignant était très riche et très intensif. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec les Burkinabè qui sont des gens très accueillants et les participants au stage qui étaient très motivés ».

Tai-Chi Chuan

Le Tai Chi Chuan est une gymnastique née et pratiquée en Chine et qui consiste à exécuter lentement des mouvements déterminés. Il est à la fois un art martial, une méditation et une gymnastique douce pratiqué quotidiennement dans l’empire du milieu, tant par les vieux que par les jeunes. Le Tai-Chi Chuan est, nous explique Diana Katakou de l’ATCAE/BF et professeur de Yoga au Burkina, est un art martial interne en comparaison à d’autres arts martiaux dits externes tels le Vovinam Viet Vo Dao, le Kung Fu Wushu, le Karaté. En effet la plupart des pratiquants du Tai-Chi Chuan sont aussi des pratiquants des arts martiaux dits externes. Au fil des siècles, la pratique du Tai-Chi Chuan a dépassé les frontières de la Chine. Il s’est énormément développé en Europe et aux Etats-Unis, compte tenu de sa parfaite adéquation aux besoins actuels d’équilibre et de détente. Et à en croire les pratiquants, le Tai-Chi Chuan encore appelé boxe de l’accomplissement suprême, c’est aussi :
- une méthode efficace de relaxation pour surmonter les tensions de la vie moderne ;
- l’art de se mettre à l’écoute de soi-même ;
- un apprentissage qui commence dans le silence des mots, par une attention au surgissement du geste nouveau dans celui qui s’efface ;
- un moyen de transformation mentale qui cherche l’instant présent ;
- Un plaisir réel, une beauté, l’harmonie corps/esprit enfin réalisée.

Le Tai-Chi Chuan au Faso

Si la pratique du Tai-Chi Chuan a rapidement gagné l’Amérique et l’Europe, son apparition en Afrique est relativement récente. « Ma première intervention en Afrique, c’était dans les années 1995 en Côte d’Ivoire avec Denis Banhoro. C’est lui qui est venu apporter son style de Tai-chi chuan au Burkina Faso », se rappelle Maître Claudy Jeanmougin.


« j’avais dans l’esprit de faire du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, les deux locomotive du Yang Yangjia Michuan Taiji quan en Afrique », confirmera Denis Banhoro. Il ajoute : « Et aujourd’hui, quand je vois les choses se développer de cette manière au Burkina, je peux dire que j’ai atteint mes objectifs ». Le président de l’ATCAE/BF, Youssouf Ouattara, ne dira pas autre chose : « La discipline n’était pas très développée au Burkina Faso. Mais, ces derniers temps, on constate qu’il y a quand même une évolution ; comme c’est d’ailleurs dans les autres disciplines sportives de façon générale. De plus en plus les gens font du sport au Burkina Faso et cela se ressent aussi au niveau du Tai-Chi ». Ainsi, l’on dénombre au moins trois clubs de Tai-Chi Chuan à Ouagadougou. Les villes de Bobo, de Fada et Ouahigouya comptent chacune un club de Tai-Chi Chuan. Les acteurs du Tai-Chi Chuan au Burkina Faso sont placés sous la tutelle de Fédération burkinabè de karaté. La preuve que la discipline est de plus en plus pratiquée et reconnue par les autorités sportives nationales.

Véritablement, c’est autour des années 2000 que le Tai Chi Chuan a été introduit au Burkina Faso par l’ex-ambassadeur de France au Burkina Faso, Maurice Portiche. Sa pratique va plus tard se formaliser en 2005 avec la création de l’Association de Tai Chi Chuan et Arts Energétiques du Burkina Faso (ATCAE-BF) qui regroupe aujourd’hui plus d’une cinquantaine de membres actifs. Parmi eux Simon Soubeiga, ancien champion national de judo dans la catégorie de 78 kilogrammes. Soubeiga, qui fait partie des pratiquants pionniers du Tai-Chi Chuan au Faso, a eu à représenter par deux fois (1989 et 1994), en sa qualité de champion national en judo, notre pays aux jeux de la Francophonie.

Aujourd’hui, avec le quatrième stage de perfectionnement qui s’achève sur une note de satisfaction générale, c’est assurément un pas supplémentaire qui vient d’être franchi dans l’ancrage de la pratique du Tai-Chi Chuan au Burkina Faso. En effet, à l’issue du présent stage, ce sont au total 8 participants qui ont atteint le niveau requis pour pouvoir dispenser à leur tour une de formation de cadres.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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