Lettre ouverte à Yssouf Kabré
Comme bon nombre d’internautes, nous sommes impatients de feuilleter du moins impatients de lire les éditions quotidiennes de la presse nationale. Chacun de ces moments, tous différents les uns des autres nous permet de partager le quotidien de nos compatriotes. Je voudrais saisir cette occasion pour remercier votre journal pour ce bonheur.
Des articles en particulier sur la situation en Côte d’ivoire (qui nous intéresse à plus d’un titre) nous en avons lu et on s’en est fait une opinion. Des réactions nous avons voulu en faire et à chaque fois c’est la même routine : ce n’est pas la peine. A chaque fois, nos écrits sont froissés et jetés à la poubelle.
Certes, ce n’est pas tout le temps qu’il faut réagir mais s’autocensurer continuellement relève d’une autre chose. A ce propos nous disait quelqu’un « nous sommes victimes de notre paresse intellectuelle » et il ajouta « qui ne dit rien consent ».
L’objet de notre écrit n’est pas de philosopher sur ces deux assertions (qui par ailleurs sont très intéressantes) mais de réagir sur une interview parue dans l’édition Internet « le pays » du 30 décembre 2004.
A la lecture du titre « un burkinabè chez les patriotes de Gbagbo » j’ai sursauté de ma chaise. Ne voulant pas jouer au « titrologue » comme le dit un artiste ivoirien, nous avons pris notre patience pour lire l’intégralité de l’interview et ce qui devait arriver arriva : un burkinabè effectivement chez les « patriotes » de Gbagbo, les SS d’autre temps.
Soyons direct :
L’acte est très grave d’autant plus que cette personne (qui prétend aller représenter le Burkina et non à son propre nom ou à celui de son parti politique) n’est pas aller discuter de sortie de crise mais aller pour soutenir et cautionner les tristement célèbres « patriotes ».
L’acte est très grave car imaginez en pleine deuxième guerre mondiale un juif aller féliciter Hitler pour sa générosité, sa bravoure et surtout pour son programme sur les juifs.
L’acte est très grave et c’est ce que vous avez fait M. Kabré. Vous êtes ce juif là.
L’acte est très grave car vous êtes allé dire aux Gbagbo(s) d’exterminer les vôtres.
L’acte est très grave parce qu’il ne relève pas de la naïveté mais d’une préméditation. On le pensait et vous venez de donner là des prémices de preuves. Vous et vos amis êtes prêts à tout même à cautionner l’extermination de vos compatriotes, vos frères. Mais qui allez vous gouverner après ?
L’acte est très grave M. Kabré car vous êtes allé pour un moratoire sur le thème « Etrangers de Côte d’Ivoire, quelle solution : Les exterminer ou les rapatrier ? »
L’acte est très grave M. Kabré car vous êtes, vous et vos amis, complices de crime contre l’humanité.
L’acte est très grave parce que rien, rien ne justifie et rien ne saura justifier votre présence à ce moratoire.
L’acte est très grave car vous déclarez que le régime Gbagbo n’est pas xénophobe.
L’acte est très grave parce que vous croyez être de bonne foi quand vous dîtes que le programme de Gbagbo ne veut que le bien des étrangers de côte d’Ivoire, des burkinabè en particulier.
L’acte est très grave car vous venez de dire aux burkinabè : nous sommes capables de faire comme Gbagbo pour arriver à nos fins.
L’acte est très grave puisque nous sommes en 2005 et je suis navré de voir que l’espèce humaine (vous et vos amis en particulier) ne tire pas leçon du passé.
L’acte est très grave parce que votre seul argument, je vous cite « cette conférence est organisée par des africains pour l’Afrique et en Afrique ». Non M. Kabré, l’Afrique n’a pas besoin de ce genre de conférences, elle souffre déjà trop.
L’acte est très grave M. Kabré, vous dîtes être allé donner un espoir à nos frères ivoiriens. Mais non M. Kabré, vous êtes allé agrandir la fosse commune. Non l’Afrique ne veut plus de ça, elle en connaît déjà trop. Non, vous n’aimez pas l’Afrique, non vous n’aimez pas la Côte d’Ivoire.
L’acte est très grave car vous venez de dire à travers votre déplacement que « l’ivoirité » ce n’est pas du nazisme. Vous êtes capable M. Kabré de nier l’existence des chambres à gaz.
Nous terminerons sur cette note en vous demandant d’aller voir les mânes, ou l’imam de votre quartier, ou le curé de votre paroisse, ou le pasteur de votre temple (selon votre religion, si vous êtes croyant bien sûr) pour vous confesser et demander pardon pour vous et vos amis.
De toute façon, nous vous exhortons à présenter publiquement vos excuses à tout ceux et à toutes celles qui souffrent de la situation en Côte d’Ivoire, aux hommes et aux femmes qui croient encore en la renaissance de l’Afrique. Ça sera peut être le début de votre sens politique.
L’acte est très grave et les mots nous manquent pour le dire.
Sidkièta ZABRE
Vos commentaires
1. Le 20 janvier 2005 à 21:16, par Zarata (Ouaga) En réponse à : > Lettre ouverte à Yssouf Kabré
Je pense que vous avez la trouille quand quelqu’un ne pense pas comme vous et c’est bien dommage pour notre pays le Burkina.
Pour ma part je voudrais feliciter Mr Yssouf Kabre pour son courage.
Vous jetez nos compatriotes burkinabe en pature dans une rebellion mal inspiree en cote d’Ivoire et vous vous en lavez tranquillement les mains.Aujourd’hui vous voulez comparer la cote d’ivoire a un etat nazi alors que nos freres y retournent vivre par milliers malgre les difficultes que traverse ce pays.Alors quand on a un minimum d’esprit de responsabilite ,on doit opter pour l’apaisement de part et d’autre.C’est le sens qu’il faut donner au geste de Mr Kabre qui a pris soin de rencontrer certains compatriotes sur place.
Meme si par pure irresponsabilite vous ne pouvez pas soulager la souffrance de nos parents qui vivent en cote d’ivoire ,c’est inutile d’essayer d’exploiter leur douleur en versant des larmes de croccodile.
Les Burkinabe savent desormais faire la part des choses dans ce pays.
Arretez de vous moquer des gens.
Le 21 janvier 2005 à 13:35, par Ahmed Koné En réponse à : > Lettre ouverte à Yssouf Kabré
Si l’acte de Kadré relève du courage alors je pense qu’il n’a pas eu besoin de beaucoup de courage pour faire ce qu’il a fait parce que c’est ce que Gbagbo attendait depuis de la part d’une certaine frange de la jeunesse burkinabè : Dénoncer ce qu’il appelle un complot de quelques chefs d’état, valets de l’impérialisme internationale contre son pays et contre...l’Afrique. On croit encore entendre un discours d’une autre époque !!! Que Kadré soit allé en RCI au nom de son parti cela n’engage que lui et son parti mais ce que je ne supporte pas personnellement c’est de dire qu’il y est allé au nom des jeunes du Faso. On peut souhaiter (et je pense que c’est le voeux de tous) que la paix revienne vite en RCI parce que nous y avons des intérêts et une forte communauté mais cela ne veut pas dire qu’au nom de ce souhait on accepte volontairement de fermer les yeux sur des dérives qui n’honorent pas les dirigeants de ce pays. Mon propos ici n’est pas de tirer à boulets rouges sur le régime ivoirien ni de jeter des fleurs à la rébéllion mais je souhaite simplement que nous les burkinabès nous de transportons pas ce conflit ivoirien dans l’arène de nos confrontations politiques au Burkina. Nous avons d’autres combats à gagner et d’autres arguments à faire valoir dans nos débats politiques. Notre peuple de toutes les façons est assez clairevoyant et saura sanctionner politiquement ceux qui les jetent en pâture au nom de certains intérêts politiques. Monsieur Kadré peut aller en Mauritanie et en Guinéée comme il le veut c’est la preuve que nous vivons dans un pays démocratique qui respecte le droit d’opinion et de circulation mais de grâce qu’on arrête de nous dire qu’il est allé en RCI au nom de la jeunesse burkinabè.
Le 15 février 2005 à 16:41, par Sidzabda En réponse à : A Zarata
Je suis horrifié ! Je suis terrifié ! Une femme (je suppose que vous l’êtes vraiment) qui ne peut pas s’émouvoir devant tant d’horreurs commises sur des personnes humaines.
si blaise voulait nuire à gbagbo, il l’aurait laissé au "vieux" et aujourd’hui on n’en parlait pas ;
la chasse aux burkinabè a bien commencé avant l’éclatement de la rebellion. cette poudrière identitaire devait exploser nécessairement si... Malheureusement, c’est arrivé ;
les gens du nord qui ne peuvent même pas avoir de carte d’identité ivoirienne ne sont pas les premiers à prendre les armes pour une certaines reconnaissance, c’est plein à travers le monde ;
il n’y a pas ce burkinabè digne de ce nom qui pourra me convaincre que diner avec le "bukinabocidaire Gbagbo" et voyager dans les valises de la marraine des "ss" n’est pas aussi cynique que le juif cautionnant l’action d’Hitler.
Pauvre Zarata, nous savons que vous êtes un certain nombre qui vous arc-boutez sur la rebellion pour justifier toutes les accointances, tous les pactes inimaginables avec les nazis (gbagbo et sa cliquaille de "patriotes" (sic).
Je n’entrerai pas dans le débat qui ressemble à celui sur le sexe des anges, à savoir si oui ou non blaise soutient les rebelles. Cependant, il me plaît de rappeler à votre petite mémoire ceci :
Mme zarata, c’est très intéressant, ce cadre d’expression que s’échinent à garantir certaines personnes pour nous permettre de savoir que des gens comme vous existent et que malheureusement, au nom du droit à la différence, nous devons vous accepter. Vous savez qu’en d’autres temps (que j’en arrive souvent à regretter), de telles fréquentations compromettantes auraient été vite réglées. Mais hélas !
Personnellement, c’est sans état d’âme que j’étranglerai à mort, de mes propres mains, tous ceux qui, par le viol (ils étaient près d’une dizaine), ont infecté par le vih ma cousine, un jour de ces manifestations xénophobes des "patriotes".
Je n’hésiterai pas à en faire autant pour leurs complices, ivoiriens et burkinabè.
Le 21 janvier 2005 à 14:48, par Sidkièta Zabré En réponse à : > Lettre ouverte à Yssouf Kabré
Mme Zara, si c’est pour vous rassurer j’ai la trouille( le sentiment qui m’anime c’est plutôt de l’inquiétude) non pas parce que M. Kabré ne pense pas comme moi mais plus à cause de ces fréquentations.
Vous êtes peut être naïve mais sachez que Gbagbo et compagnie sont dangereux pas seulement pour les ivoiriens mais pour toute l’Afrique.
Mais bien sûr que le régime Gbagbo est un régime fasciste, xénophobe.
Apparemment vous êtes bien informé des faits et gestes de M. Kabré puisque vous déclarez sans gêne qu’il a même rencontré des burkinabè. Dîtes nous tout pendant que vous y êtes.
Et puis, Mme ne nous nous trompons pas de débat. Vous dîtes et je vous cite "Vous jetez nos compatriotes burkinabe en pâture dans une rébellion mal inspirée en cote d’Ivoire et vous vous en lavez tranquillement les mains". Mon propos n’avais pas pour but de légitimer la rébellion mais de dénoncer le pacte que vient de signer publiquement votre ami (ce ne reste que pour la circonstance) avec les "SS" de Gbagbo. Est ce pour autant qu’il faille encourager l’extermination des vôtres ?
Oh mon Dieu ! vous parlez d’apaisement pour justifier le déplacement de M. Kabré.
Mme Zara, c’est moi qui appelle à votre sens de responsabilité et je m’arrêterai là.
Le 23 janvier 2005 à 23:27, par Mme Zarata En réponse à : > Lettre ouverte à Yssouf Kabré
Cher frere, quand je salue le fait que Mr Kabre (que je ne connais du reste ni d’Adam ni d’Eve) ait rencontre des burkinabe en Cote d’Ivoire.Je le fais en toute objectivite en m’en tenant aux ecrits dans la presse concernant ce voyage.Je sais que vous etes prompts a attribuer des etiquettes a chaque citoyen mais de grace faites le avec un peu de discernement.
Au lieu de vous jeter a bras raccourcis sur tout ce qui bouche et parfois meme sur ce qui ne bouge pas aussi. Prenez un peu de votre precieux temps a lire tout le monde jusqu’au bout avant de porter un jugement quelconque.
Salut frere et a bientot