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QUEL CINEMA POUR QUELLES POLITIQUES PUBLIQUES EN AFRIQUE ? : Le boiteux qui veut conduire l’aveugle

Publié le jeudi 28 février 2013 à 22h19min

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Cinéma et politiques publiques en Afrique. C’est le thème de la 23e édition du FESPACO, le festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, qui se tient depuis le 23 février 2013 au Burkina. Sauf qu’au FESPACO, les thèmes des éditions semblent se suivre sans que rien ne change vraiment dans le fond.

La problématique du lien entre le cinéma et les politiques publiques en Afrique. C’est autour de ce sujet que les participants au 23e Fespaco ont décidé de se pencher. Ils entendent se servir d’un canal approprié, le grand ou le petit écran, pour mieux affiner les stratégies de gouvernance à l’échelle locale, sous régionale voire continentale.

C’est la conviction de Michel Ouédraogo, Délégué général du Festival. Il estime que plus de quatre décennies après sa création, la biennale du cinéma africain doit entrer dans une nouvelle dimension de modernité et d’actualisation.

D’où cette volonté de mettre en avant les possibilités offertes par les technologies de l’information et de la communication dans le domaine de l’image et du son.

Quelles politiques publiques pour quel cinéma ?

La thématique du 23e Fespaco peut- elle réellement influer sur la gouvernance en Afrique ? La question se pose dans un contexte ou, comme l’a d’ailleurs révélé une participante sénégalaise sur lefaso.net, les pouvoirs publics africains ne soutiennent pas véritablement le développement d’une industrie cinématographique dans leurs pays respectifs.

Du reste, le cinéma en Afrique ne fait plus beaucoup rêver. Sauf de manière épisodique
Salles de projections fermées ou transformées en lieu de culte ou en commerce, débrouillardise des créateurs, manque de suivi par rapport à la qualité, absence de circuits réels de distribution. En un mot, la situation n’est pas reluisante….

Mieux encore, dans un contexte où la qualité du service public laisse à désirer, comment ce cinéma clopinant pourrait-il aider à améliorer les politiques publiques de manière satisfaisante ?

En plus de cela, il est évident que l’Afrique souffre d’un déficit d’image sur le plan extérieur, dû le plus souvent, à des crises à répétition. Il est donc primordial, à mon avis de commencer par asseoir les bases d’une gouvernance plus responsable, plus juste et équitable sur le plan social.

Obligé d’avoir un thème ?

Le cinéma est un fait social. Il s’intègre dans un environnement précis. En cela l’on peut s’interroger sur les thèmes des éditions antérieures du Fespaco. Que ce soit sur la question du marché, des acteurs ou autres, ils n’ont pas véritablement changé beaucoup de chose dans le quotidien cinématographique africain.

Il y a donc lieu de s’interroger sur cette manière de procéder. Car à l’évidence un thème pour un thème ça ne sert pas. Bien au contraire le sentiment de lassitude s’installe à la longue. Certains grands festivals de renommée internationale l’ont bien senti. Et c’est pour cela qu’ils refusent de s’enfermer dans des logiques trop institutionnelles. Lesquelles finissement pas prendre le dessus sur le fond du débat.

Juvénal SOME

Lefaso.net

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