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Bagrépôle : La grand-messe des investisseurs avant le début des travaux

Publié le jeudi 20 septembre 2012 à 22h27min

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Bagrépôle : La grand-messe des investisseurs avant le début des travaux

Convaincre les acteurs économiques à investir dans le pôle de croissance de Bagré. Tel est l’un des objectifs de la 1ère conférence des investisseurs de Bagrépôle qui se tient du 19 au 21 septembre 2012 à Ouagadougou. Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a donné, ce jeudi 20 septembre 2012, le top de départ des travaux. Conférences, rencontre B to B et visites sur le site de Bagré vont meubler le programme de ces trois jours d’échanges.

Situé à plus de 240 km au Sud-est de Ouagadougou, Bagré est le 1er pôle de croissance du Burkina Faso à entrer en activité. Lancé en avril 2012, le projet Bagrépôle entre dans une nouvelle phase de sa mise en œuvre avec la conférence des investisseurs. Venus de plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe, ces hommes d’affaire découvriront les potentialités qu’offre Bagré.

Avec le plus grand barrage hydroélectrique du Burkina, 1,7 milliards de mètres cube d’eau et une capacité de production de 16 MW d’électricité, Bagré dispose de plus de 60 000 hectares de terres irrigables dont environ 7400 hectares par irrigation gravitaire. La région du Centre-Est dont relève Bagré reçoit une pluviométrie de 950 millimètres entre juin et octobre. Il s’ouvre aussi sur les frontières avec le Togo, le Ghana et le Bénin.

Zone d’immenses potentialités, Bagré offre, de l’avis de Alizèta Ouédraogo, présidente de la Chambre de Commerce et représentante du privé, des opportunités d’affaires au secteur privé. Pour cela, la réussite du projet nécessite l’implication de tous les acteurs. « Bagrépôle ambitionne d’accroître l’activité économique de la zone de Bagré avec des impacts notables sur l’économie nationale. L’atteinte de cet objectif commande une union d’action de tous les acteurs et partenaires du développement de l’économie burkinabè », a-t-elle ajouté.

Propice à l’agriculture, à l’élevage et à la pisciculture, Bagrépôle va certainement créer des emplois pour la population burkinabè. C’est donc convaincue de cela que la Banque mondiale s’est engagée au côté du gouvernement dans la mise en œuvre de ce projet en misant 115 millions de dollars américains soit plus de 57 milliards de francs CFA. « On estime qu’entre 75 000 et 100 000 jeunes arrivent sur le marché du travail par an au Burkina et moins de 10% trouvent un emploi stable. Bagrépôle permettra certainement de résoudre en partie le problème du chômage au Burkina », a indiqué Paul Noumba, représentant de la Banque mondiale.

Le site du pôle de croissance a besoin d’importantes infrastructures et d’exploitation. Pour sa part, la Chambre de Commerce s’est engagée à construire des infrastructures de stockage et une gare routière pour accompagner le projet.

Pour faciliter les investissements, le gouvernement a adopté des réformes structurelles de nature à créer « les conditions propices d’une dynamique économique féconde dans la zone ». Ces mesures sont entre autre la création d’une société d’économie mixte en tant que nouvelle autorité de gestion de la zone, l’adoption d’un schéma directeur d’aménagement de Bagrépôle et le déploiement d’unités spéciales de forces de l’ordre pour sécuriser davantage l’activité dans le pôle.

Le Premier ministre a, pour sa part, appelé les acteurs économiques à investir à Bagré car toutes les conditions seront réunies pour garantir la sécurité des investissements.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 septembre 2012 à 06:42, par ORAN En réponse à : Bagrépôle : Une grand-messe des investisseurs avant le début des travaux

    Questions ?

    1. Combien d’emplois (permanents ou temporaires) espère-t-on si pour 600 ha on a besoin de 6 employés ?
    2. Ne peut-on envisager faciliter l’accès aux outils et moyens de production (tracteurs, etc.) pour inciter des investisseurs nationaux comme le gouvernement l’a fait pour les taaxis et autres véhicules de transport ? Surtout lorsqu’on sait que les nationaux partent avec un handicap financier certain.
    3. Comment protéger nos terres lorsqu’on sait que les étrangers sont attirés par leur propore intérêt ? Au Bénin, toute l’exploitation de canne à sucre (6000ha) est exportée en chine.

    Bonne chance mais....

  • Le 21 septembre 2012 à 12:01, par Compatriotes bien-aimés En réponse à : Bagrépôle : La grand-messe des investisseurs avant le début des travaux

    Je partage le scepticisme de monsieur "Oran" parce que pour on ne voit nul part poindre une stratégie claire ciblant directement l’intérêt des populations. Et pourtant, chacun sait que le développement ou la fameuse émergence ne sera jamais possible avec une population majoritairement pauvre et inculte de génération en génération parce que les parents ont toujours manqué des moyens de propulser leurs enfants dans la compétition nationale et internationale. Il est difficile de penser un Burkina se développer tant que le travail des paysans ne sera pas l’objet d’une stratégie de croissance, pour que ce travail-là devienne une voie de réussite sociale et économique (un ascenseur social) au lieu de réduire et cantonner le paysan burkinabè au rang de simple ouvrier agricole, taillable et corvéable à merci.

    Si nous Burkinabè n’élaborons pas préalablement une telle stratégie clairement adoptée par toute la nation comme cause nationale quelque soit la couleur et les ambitions des régimes politiques (partis au pouvoir) et gouvernants successifs, il est évident que nous subirons toujours la logique des intérêts de bailleurs de fonds, et la cupidités des traitres à la patrie (ne soyons pas dupes, il y en a qui confondent l’intérêt de la nation à l’arbitraire de leur toute petite personne). Les fameux pourvoyeurs d’investissements tant "courtisés" quant à eux, savent très bien ce qu’ils veulent ; ils savent se faire désirer par ceux qui ne savent pas ce qu’ils veulent ou qui veulent de leurs sous à tout prix ; ils ont l’art de se faire supplier pour faire monter les enchères quand ils se rendent compte que l’interlocuteur d’en face décide de manière isolée (sans la participation réelle des populations exclues de faite au partage du gâteau) ; ils savent comment faire avaler des couleuvres à des gens naïfs qui vont les supplier comme s’ils étaient là pour faire le bonheur d’autrui ! Les loups de la finance internationale se méfient toujours des appétits et des contrôles populaires (vraiment démocratique si vous voulez !)

    Quelle croissance voulons-nous pour notre pays ? Devenir de plus en plus, et très rapidement l’appendice des grandes firmes et des puissances mondiales ? Ou bien grandir tout doucement, à notre propre rythme, en prenant et en tenant fermement en main (maîtriser) notre propre destin face et avec le monde qui nous entoure ? Quelle autonomie et quelle indépendance alimentaire voulons-nous pour notre pays ? Comment ne pas vendre notre dignité (tout ce qui reste au pauvre et même au riche avant la mort) dans une agriculture de rente, tributaire d’un commerce extérieur dans lequel nous sommes, pour le moment, trop fragile pour compétir ? Avant d’aller à la course (faire venir des investissements étrangers par tous les moyens), il faut d’abord bien s’entrainer hors-compétition (donner davantage de privilèges et d’occasions d’enrichissement aux plus faibles pour que leurs enfants aussi deviennent costauds et aptes à la rivalité nationale et internationale).

    Honnêtement, sans une politique simple (clairement et facilement lisible) d’enrichissement des populations (comme la Chine a fait) je ne serai pas surpris que dans quelques années, on constate que cette fièvre pour Bagré n’aura fait que rendre les riches (surtout les étrangers appelés investisseurs) plus riches et les pauvres (la majorité des Burkinabè) plus pauvres. Si c’est pour l’intérêt de quelques riches Burkinabè, alors à quoi bon ?

    - Il est de plus en plus difficile de nous faire rêver les yeux ouverts ; la faute à la vie de plus en plus chère !

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