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SIAO : La styliste Diouma Dieng veut construire une maternité à Ouagadougou

Publié le vendredi 5 novembre 2004 à 07h32min

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Le Burkina Faso pourrait très prochainement bénéficier d’une maternité moderne Dial-Bass. C’est la styliste sénégalaise, Diouma Dieng qui en a fait l’annonce le mercredi 3 novembre dernier à Ouagagoudou où elle participe à la fête de l’artisanat africain.

Une infrastructure que Diouma voudrait réaliser au pays des Hommes intègres en témoignage de son attachement pour le Burkina Faso qu’elle considère comme la terre de ses ancêtres".

La maternité Dial-Bass devrait être édifiée à Ouagadougou et son coût dépassera la centaine de millions de nos francs.

Bamako pourrait aussi bénéficier d’une telle infrastructure aux dires de la styliste qui vient de mettre en place une fondation pour mieux gérer ses interventions sociales.

Les motivations de cette grande dame de la mode et de la couture sénégalaise, habilleuse de personnalités (Présidents de république, Premières dames) sont à rechercher du côté de ses origines modestes.

"Je ne suis pas issue d’une famille riche. Je viens d’une famille modeste. Je n’ai donc pas tout eu durant mon enfance même si mes parents étaient formidables.

Ils ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui par leur éducation, leurs prières et leurs soutiens.

C’est pourquoi je leur rends hommage en baptisant toutes mes maternités Dial-Bass qui vient des diminutifs Diala, nom de ma mère et Bassirou, celui de mon père. Au regard de mes origines qui font que je suis très sensible à la souffrance humaine, je me devais donc surtout que j’ai réussi dans ma vie de donner un peu de joie d’espoir à ceux qui ont peu de moyens" indique Mme Diouma Dieng.

"Maman Thérèsa ? "

Ces interventions en faveur des couches vulnérables, particulièrement les enfants et les femmes ont conduit nombre des compatriotes à la qualifier de "Maman Thérèsa" , cette religieuse qui était au service des pauvres à Calcutta en Inde.

Elle a à son actif plusieurs dons de cadeaux aux enfants malades lors des fêtes de fin d’année.

Elle a construit également des morgues et des mosquées. Mais sa plus grande réalisation, c’est sans conteste la maternité Dial-Bass de Ruffisque (ville de 300 000 habitants environ).

D’un coût de 135 millions de F CFA, l’infrastructure est appelée à connaître des travaux complémentaires de l’ordre de 145 millions de CFA pour accroître sa capacité d’accueil et ses performances. En s’intéressant aux maternités, elle veut lutter contre la mortalité maternelle et infantile. Les maternités Dial-Bass qui seront semble-t-il identiques seront implantées dans les prochains mois dans toutes les régions du Sénégal en commençant par la capitale de la région de Casamance (Zinguinchor) pour ensuite concerner Ouagadougou et enfin Bamako.

"Il arrive un moment dans la vie, surtout lorsque l’on a réussi de ne plus accorder beaucoup d’importance à l’argent. J’ai beaucoup vendu et je continue de faire de bonnes affaires ; Dieu merci, il faut aussi savoir rendre une partie de ce que l’on gagne aux communautés qui sont à la base de mon succès. Cela porte d’ailleurs chance" soutient Mme Dieng.

Cette dame profondément religieuse est allée jusqu’à casser les prix de ces produits pour le présent SIAO. Elle propose ainsi des tissus à 5000 F CFA, 10 000 et 25 000 F les 7 mètres.

"C’est une façon de soutenir le Salon en permettant aux visiteurs moyens d’accéder à des produits de qualité. Je veux surtout permettre aux Burkinabè de s’habiller shalimar (c’est le nom du label que Diouma a lancé). Habituellement, mes prix ne sont pas très abordables.

"Je reconnais que je vends cher."

Mais chaque chose à son temps.

"J’ai cassé les prix en lançant par la même occasion une nouvelle collection. J’espère que les Burkinabè sauront profiter de cette occasion et que cela m’encouragera à continuer dans cette démarche", précise Mme Dieng.

Elle trouve que le Salon a grandi pour devenir international.
Ce qui est de son avis , à l’honneur du Burkina.

Le SIAO, dit-elle, "est devenu grand. Il appartient désormais à l’Afrique toute entière. Il est devenu si grand que les exposants peinent à avoir des stands. Le commissariat général s’est néanmoins battu pour que dès le 2e jour, tout le monde soit satisfait" ;

Aussi salue-t-elle l’équipe de Jean-Claude Bouda pour la bonne qualité organisationnelle de cette édition. "L’organisation est parfaite. Le site est propre.

Le service d’ordre est correcte et l’anarchie que l’on connaissait avant a disparu". Martèle Mme Dieng.

Ses regrets, les artisans moyens ne profitent pas correctement du Salon.

"Il faut du temps, de la patience pour fabriquer les objets d’art que nous trouvons sur le site. Malheureusement, les acheteurs préfèrent attendre la fin pour acheter à vil prix et augmenter ainsi leurs marges bénéficiaires. C’est inhumain car ils profitent de la pauvreté des artisans qui bazardent alors leurs œuvres au lieu de repartir avec", affirme Mme Dieng.

Elle préconise alors le regroupement des artisans africains afin d’organiser leur secteur mais surtout disposer d’une politique de prix à même de leur permettre de vivre décemment de leur travail.

En attendant elle prie pour que les guerres finissent et que la paix soit au Burkina, en Afrique et dans le monde.

Pour mémoire, Mme Dieng est présidente nationale des couturiers et créateurs du Sénégal et vice-présidente nationale de la coalition culturelle de son pays. Elle préside aussi le jury de Miss SIAO 2004. Des Miss qui pourraient bénéficier de cadeaux de sa part.

Les autres fois où elle était à Ouaga, elle avait fait des dons à des œuvres sociales. Elle rassure que cette fois-ci encore , la tradition sera respectée.

Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)
Sidwaya

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