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Vision Express sur… : La mangue au Burkina Faso

Publié le vendredi 27 juillet 2012 à 00h49min

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A côté du coton et du sésame, la mangue est une filière agricole des plus « porteuses » au pays des hommes intègres. C’est probablement le premier fruit pourvoyeur de devises. Selon le Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP), la « filière mangue » a un potentiel de production d’environ 120 000 tonnes/an, sur une superficie entre 10 000 à 12 250 ha. Avec 75 % des superficies consacrées à la mangue, les régions des Hauts-Bassins et des Cascades constituent le « fer de lance » de la mangue au Burkina Faso. D’où l’attention toute particulière dont elle doit faire l’objet tant de la part des populations que des responsables de ces régions.

Déjà en 2008, la production nationale était évaluée à 71 000 tonnes de mangues fraîches, et la filière avait alors apporté 30,4 milliards de francs CFA aux producteurs et plus de 6 milliards de FCFA aux commerçants. L’ouverture de l’usine de transformation DAFANI ayant apporté un « souffle nouveau », après de longues années d’angoisses pour les producteurs de mangue. Bon nombre d’associations se sont lancées dans la transformation de mangues, le séchage notamment.

Cela en soi est une bonne chose, dans la mesure où cet engouement peut permettre de dynamiser davantage la filière. Mais, à la condition de respecter certaines règles d’hygiène pour s’ouvrir les marchés extérieurs. Car le marché intérieur est assez faible. En amont, des exportateurs de mangues fraîches et des transformateurs, il y a les producteurs. Eux aussi ont une grande responsabilité quant à la qualité du label Burkina. En effet, les producteurs doivent fournir des produits exempts de traces de pesticides pour assurer à la mangue « made in Burkina », l’accès aux marchés extérieurs, occidentaux notamment. Parce qu’en cas de rejet d’une marchandise, à l’entrée de l’Europe pour défaut de qualité, elle est détruite aux frais de l’importateur, donc de l’exportateur burkinabè.

Outre les problèmes de qualité, nos transformateurs de mangues qui sont généralement de petite taille doivent pouvoir se regrouper pour pouvoir bénéficier du facteur « économie d’échelle ». Une nécessité absolue pour supporter l’augmentation du coût du transport due à la flambée des cours du pétrole.

En tout cas, les enjeux semblent compris. En témoigne, l’appui structurel et technique de l’Etat à la filière, à travers le PAFASP. Et, en 2009, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) a élaboré et mis à la disposition des transformateurs de mangues, un guide pratique de 112 pages sur le séchage de mangues au Burkina Faso. Il reste aux principaux bénéficiaires de la filière que sont producteurs, transformateurs et commerçants de jouer pleinement leur partition. En misant sur la qualité de leurs produits.

Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 27 juillet 2012 à 02:02, par Marcellin En réponse à : Vision Express sur… : La mangue au Burkina Faso

    Pourquoi chercher forcément le marché européen alors que le marché UEMOA ou CEDEAO à lui seul peut absorber toute la production à des prix très intéressants pour les producteurs et à moindre coût. Renseignez-vous sur le prix d’une mangue au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Niger ou au Nigéria, vous verrez que l’on perd de l’énergie et de l’argent en cherchant forcément à aller à la conquête de marchés internationaux. C’est là que réside le problème de l’économie africaine. Il ne faut pas forcément emprunter le chemin que nous ont tracé les organisations internationales et les pays dits développés. Réfléchissons sur la base de ce qui est à notre disposition immédiate. ces normes et exigences de qualités qui constituent des barrières déguisées à l’accès aux marchés occidentaux sont assez souples entre nous, pourquoi ne pas mettre tout cela dans la balance et mener notre propre analyse pour voir où sont nos intérêts ?

    • Le 27 juillet 2012 à 06:01, par XD En réponse à : Vision Express sur… : La mangue au Burkina Faso

      Connaissez-vous le prix d’une mangue sur les marchés européens ?

    • Le 27 juillet 2012 à 07:33, par L’Africain En réponse à : Vision Express sur… : La mangue au Burkina Faso

      Vous touchez là un problème sensible, nos dirrigeants ne sont pas encore prêt pour une intégration régionale, ils sont seulement prêts à miser sur l’exportation de nos richesses locales, même pas à leur transformation, ils veulent l’argent tout de suite et maintenant et n’ont donc aucune visiond e long terme.
      Voilà pourquoi le développement ne profite qu’aux riches.
      Si vous voulez un tel développement, il faudrait qu’on crée une carte de nationalité, Afrique de l’Ouest. Mais comme nos dirrigeants ignorent ce que siginifie gouverner pour le peuple, on peut attendre 100 ans.

    • Le 27 juillet 2012 à 08:43, par philo95 En réponse à : Vision Express sur… : La mangue au Burkina Faso

      Voila une expression originale par les temps qui courent, faire preuve d’une réelle indépendance et d’une vision originale st certainement plus porteur d’avenir que de se laisser aller à n’obéir qu’aux dictats des bailleurs internationaux

  • Le 27 juillet 2012 à 08:19, par Kiswendsida En réponse à : Vision Express sur… : La mangue au Burkina Faso

    Il est effectivement illusoire de croire qu’on puisse exporter vers les pays développés, notamment de l’union européenne,sans au préalable s’organiser pour conquérir des parts importantes de marché au niveau sous-régional, africain : c’est une loi élémentaire d’expansion économique. le calibrage et autres mesures prises par l’union européenne sont autant de barrières douanières qu’il faut savoir contourner en traitant directement et spécifiquement avec chaque pays !
    Comment accepter qu’on détruise à destination vos produits et de surcroît à vos frais pour non conformité ? N’est-il pas plus judicieux de négocier un prix de vente bord champs et se faire payer avant d’exporter !

  • Le 27 juillet 2012 à 08:46, par autre-façon-de-voir En réponse à : Vision Express sur… : La mangue au Burkina Faso

    Salut Konaté et merci pour cet article.

    je voudrais juste déplorer qu’il n’y ait pas en ce moment de recherches sur la mangue au niveau de l’INERA ou autre centre de recherche. si vous échangez avec les exportateurs, ils vous diront qu’ils ont des problèmes pour obtenir en quantités suffisantes les mangues des variétés recherchées à l’extérieur. cela est valables pour la plupart des arbres fruitiers. pour y exceller, il faut une recherche permanente. alors qu’ici, on laisse les producteurs se débrouiller comme ils peuvent et on attend d’eux la qualité. la qualité commence depuis la semence au champs.

    je sais qu’il y a 30 ans, les Ivoiriens raffolaient de nos mangues, mais aujourd’hui, ce n’est pas forcement le cas, car depuis les années 80, FHB a mis l’accent sur les recherches sur la mangue et aujourd’hui, si je ne me trompe, les Ivoiriens exportent mieux que nous, ceux qui sont du domaine pourront le confirmer.

    le BF est particulier sur une chose : on commence bien et on se fait dépasser. ça veut dire que ça cloche quelque part.
    merci

    • Le 27 juillet 2012 à 13:50, par Marcellin En réponse à : Vision Express sur… : La mangue au Burkina Faso

      C’est exactement comme notre équipe nationale de football. Alors que l’on arrête de crier sur les étalons et chercher honnêtement l’origine du mal au sein de notre société et de nos habitudes quotidiennes.

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