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Sécurité alimentaire au Burkina : Les Américains satisfaits de leur appui au monde rural

Publié le mercredi 22 février 2012 à 01h03min

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L’administratrice adjointe de l’Agence du gouvernement américain pour le développement international (USAID), Nancy Lindborg, a séjourné au Burkina Faso du 19 au 21 fevrier 2012. Le but de cette visite était, entre autres, de constater les réalisations des projets financés par l’USAID dans le domaine de la sécurité alimentaire. D’où son déplacement dans la région de l’Est, précisément à Diapangou, Fada N’Gourma, Manni et à Tougouri.

Le gouvernement des Etats-Unis et le peuple américain s’engagent à combattre l’insécurité alimentaire au Burkina Faso. Ainsi se justifie la visite de terrain de l’administratrice adjointe de l’Agence du gouvernement américain pour le développement international (USAID), Nancy Lindborg. Lors de son passage au Burkina, elle a fait un tour sur le site de maraîcher-culture de Tougouri . Satisfaite de l’effort des populations qui y travaillent, elle n’a pas caché ses émotions à la vue de l’immense jardin-potager. Cette initiative a été mise en œuvre par le Cathwell (CRS), en partenariat avec l’Organisation catholique pour le développement de la solidarité (OCADES).

« Le projet qui a permis la mise en place du jardin a pris fin il y a deux ans, mais ces braves hommes et femmes continuent de travailler toute l’année pour assurer leur autosuffisance alimentaire. C’est la raison pour laquelle la rareté des pluies durant l’année écoulée, ne les a pas trop affectés. Ils s’en sortent et c’est exactement ce que nous visons à travers nos projets », a confié Nancy Lindborg. Le sourire aux lèvres, elle a félicité les producteurs pour leur détermination à vaincre la famine. En effet, les membres du groupement Wend-panga assurent par cette activité, leur repas quotidien et vendent une partie des produits de leur jardin pour se faire de l’argent. Grâce à l’irrigation, ils ont toutes sortes de légumes en saison sèche et sèment le maïs pour leur consommation propre en hivernage. Le site couvre huit hectares et demi que partagent cent soixante-dix (170) bénéficiaires notamment quatre-vingt-neuf (89) femmes et quatre-vingt et un (81) hommes.

Ils ont été formés à la technique de production agricole, au marketing, à la gestion des eaux et au renforcement de capacités. Selon le président du groupement Wend-panga, Pascal Damiba, par récolte, chacun peut avoir au moins six (06) sacs de 100 kg d’oignons, à raison de 20 000 à 35 000f CFA le sac. « Parfois, il m’arrive d’empocher cent cinquante mille (150 000 CFA) à la période des récoltes et c’est un soulagement pour ma famille », a-déclaré M. Damiba, d’un ton rassurant. A en croire le directeur adjoint des affaires culturelles et de la presse de l’ambassade des Etats-Unis au Burkina, Chad W. Morris, ce jardin est le fruit de l’un des projets de l’USAID dont le financement a pris fin en 2010. Cinq cent millions de dollars sont prévus pour appuyer le domaine agricole pour une nouvelle période de cinq ans.

Une solution locale de prévention de la malnutrition

A Manni, une commune rurale de la Gnagna, Nancy Lindborg, a encouragé une association de femmes luttant contre la malnutrition des enfants de 0 à 59 mois, à travers la production de la Farine YONHANMA. C’est un complément nutritionnel à base de produits locaux obtenus à partir du mélange de niébé, sorgho, d’arachide, du sucre et de vitamine. « Nous sommes très fièrs de ce que vous faites ici. Nous parlerons de vous au président Barack Obama et votre expérience servira d’exemple partout », a dit, la visiteuse américaine d’un soir. Quant à l’animatrice villageoise du Groupe de recherche et d’échange technologique du programme FAO (GRET), Djingri Gayeri, elle a souligné que les activités de sensibilisation à l’achat de cette farine se poursuivent régulièrement. Cette farine est conditionnée en sachet de 60 g à 50 F CFA, pour la ration d’une journée et de 400 g à 250 f CFA pour toute la semaine.

« Le GRET intervient depuis plus de cinq ans et cela a contribué à faire régresser la malnutrition. Il y a aussi un complément alimentaire destiné aux femmes en âge de procréer pour prévenir la malnutrition chez les adultes », a-t-elle expliqué. Elle a en outre indiqué que de grandes quantités sont en train d’être produites à la demande de l’ONG Action contre la faim (ACF) pour des enfants sinistrés.
Dans les villages de Kouloungou et de Balga, dans le Gourma, la prévention de la malnutrition se fait autrement. Les trente-sept bénéficiaires de la ferme-école ont en plus du jardin potager, deux poules à élever dont les œufs de l’une sert aux besoins alimentaires des nourrissons et les œufs de l’autre à la commercialisation. Une partie des légumes et la patate douce du jardin sont également vendues en vue de subvenir à leurs besoins.

Selon une bénéficiaire, Jeanne Naba, il était interdit aux enfants de consommer des œufs avant l’avènement du projet USAID. « Nos enfants ont maintenant une santé de fer. L’année dernière, de nombreux nourrissons avaient été dépistés malnutris sévères. Actuellement leur état de santé s’améliore miraculeusement... », s’est-elle réjouie. Dans cette localité, en marge de la rencontre avec les populations, les femmes ont organisé une séance de dégustation de mets à base de patates. Au menu, des patates frites, du « gonré » à base de tubercule et de feuilles de patates douces, des patates séchées, etc. « Grâce au projet américain, nous savons transformer la patate en poudre pour en faire du zom-koom, deguè, couscous, des gateaux… Notre mode alimentaire et de vie a changé depuis 2011 » , a soutenu Louta Ouoba, une animatrice rurale du projet Helen Keller international (HKI).

Face à la crise alimentaire, le gouvernement américain s’engage à mener des actions pour répondre aux besoins des populations du Burkina Faso et à s’attaquer aux causes profondes de la mortalité infantile, la malnutrition aigüe et la pauvreté chronique. Il s’agit d’une part pour les Américains, de s’assurer de soutenir de manière proactive les premières interventions visant à atténuer l’impact de l’insécurité alimentaire et d’autre part, de positionner à l’avance les denrées alimentaires tout en conservant les circuits de distribution alimentaire à tous les niveaux. Cet appui vise, par ailleurs, à faciliter le dialogue politique avec les gouvernements bénéficiaires et à soutenir les organisations régionales dans leurs efforts d’ouverture des frontières pour faciliter la libre circulation des denrées alimentaires au plan régional. Les Américains veulent enfin s’assurer que la grande partie de la population vulnérable bénéficie de l’aide humanitaire. C’est pourquoi, ils coordonnent leurs actions avec celles des acteurs au développement pour répondre aux besoins des populations des zones menacées par la famine.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 22 février 2012 à 11:28 En réponse à : Sécurité alimentaire au Burkina : Les Américains satisfaits de leur appui au monde rural

    maraîcher-culture, Maraichéculture,... COMBIEN DE FOIS FAUDRA-T-IL DIRE AUX JOURNALISTES BURKINABE QUE CE N’EST PAS DU FRANÇAIS. On dit CULTURES MARAICHERES ou MARAICHAGE. OK ?
    Il en va de même pour COTON-CULTURE COTON-CULTEURS ...

    Article très interressant et bien écrit tout de même.
    Merci

  • Le 22 février 2012 à 15:13 En réponse à : Sécurité alimentaire au Burkina : Les Américains satisfaits de leur appui au monde rural

    Oulah, ça craint ! Des Américains pour nous nourrir, aider nos paysans, assurer notre sécurité alimentaire ?
    Oh Dieu ! Protège nous de tels bienfaiteurs derrière qui se cache MONSANTO : la multinationale des pesticides cancérigènes, des cultures OGM (organismes génétiquement modifiés) cancérigènes ; toutes sortes de saloperies que nos politiciens corrompus et prédateurs acceptent sans se soucier de notre santé. Ces politiciens criminels ne sont pas les seuls à semer la mort dans nos assiettes. Ces prédateurs véreux sont justifiés par des chercheurs locaux en mal de budgets de recherches. Par opportunisme et carriérisme réactionnaire, ces chercheurs mal dotés se prostituent auprès des organismes USA et occidentaux qui leur offrent des fonds de recherches bien orientées et destinées au final à empoisonner nos santés, nos cultures et à tuer l’indépendance ou l’autonomie alimentaire de nos sociétés. Face à de telles manigances, il importe pour nous de ne compter que sur nos propres forces.

    • Le 22 février 2012 à 20:27 En réponse à : Sécurité alimentaire au Burkina : Les Américains satisfaits de leur appui au monde rural

      Tu as tout compris mon frère. Pendant ce temps là, tu consommes de l’huile de coton OGM avec Monsanto et sans compter les nappes phréatiques contaminés par le Roundup de la même société. On a maintenant le Niébé Bt, le sorgho... OGM. Demain, les quelques légumes d’Usaid seront bien évidemment OGM, dopés par des produits chimiques de Monsanto. La seule alternative sérieuse reste les cultures selon les principes de l’agroécologie avec la production de ces propres semences par les paysans eux mêmes. Tout le reste est contraire aux intérêts des paysans et des consommateurs burkinabè.Monsanto s’appuie sur quelques personnes qu’ils achètent facilement (chercheurs, politiciens...).

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