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LES ETALONS ET LA CAN : L’éternel recommencement

Publié le lundi 30 janvier 2012 à 00h45min

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Une fois de plus, le Burkina n’ira pas au deuxième tour d’une phase finale de la CAN. En effet, après avoir subi deux défaites devant l’Angola (2 à 1) et la Côte d’Ivoire (2 à 0), les Etalons se voient dans l’obligation de rentrer plutôt que prévu à la maison. En dehors de la CAN de 1998 à domicile où ils ont atteint les demi-finales et occupé un quatrième rang honorable, les Etalons n’ont plus jamais franchi le premier tour de la CAN en huit participations. Certes, on ne doit pas faire de cette élimination un drame ni se comporter en procureur, mais il y a comme un mal à exorciser parce qu’on ne peut pas comprendre que le Burkina réalise de beaux parcours dans les phases éliminatoires sans parvenir à faire mieux en phases finales.

A l’issue de chaque échec, les premiers responsables de notre football ont toujours déclaré ; « nous allons tirer les enseignements et voir comment mieux nous préparer pour aborder les prochaines échéances », mais la suite, on la connaît. Il n’y a jamais rien eu si ce ne sont que des paroles en l’air parce que tout simplement, lorsque l’équipe nationale se qualifie avec brio pour une CAN, les uns et les autres se permettent des déclarations avec beaucoup de légèreté comme si en face, il n’y a que des adversaires de paille qui viennent en victimes résignées. Nous n’avons pas encore compris que la coupe d’Afrique brûle même si nous en avons déjà fait les frais.

Il est temps que nous nous ressaisissions pour affronter les réalités parce que tant que nous continuerons avec les mêmes méthodes, nous récolterons les mêmes résultats. A cette CAN du Gabon et de la Guinée Equatoriale, nous ne pouvons pas affirmer que notre équipe manquait d’expérience et de maturité comme l’ont laissé entendre certains joueurs. On ne peut pas jouer, voire être titulaire dans une équipe nationale depuis au moins cinq ans et nous faire croire qu’on n’a pas d’expérience et qu’on n’est pas mature. Que des nouveaux venus en parlent, on peut comprendre mais lorsqu’il s’agit de joueurs qui jouent ensemble depuis des années et qui sont professionnels, c’est à se poser des questions. Il y a des joueurs qui sont professionnels mais qui ne sont pas encore parvenus à l’être dans la tête, comme l’a relevé le sélectionneur national Paulo Duarte.

La discipline et la rigueur dans le groupe ont souvent fait défaut parce qu’on ne peut pas admettre que des joueurs trainent très tard la nuit dans le hall de leur hôtel en train de s’adonner à certaines aventures de mœurs. Il faut reconnaître tout simplement que nous n’avons pas été à la hauteur et nous remettre sérieusement et rigoureusement au travail pour corriger nos insuffisances et faiblesses parce que les prochaines échéances frappent déjà à la porte.

Propos d’après-match


Jonathan Pitroïpa (attaquant des Etalons)

« Il faut avouer qu’en compétition, nous manquons de maturité parce que cela fait deux CAN de suite que nous n’arrivons pas à franchir le cap du premier tour. Aujourd’hui, nous avons une bonne équipe qui a bien travaillé, mais notre élimination est due à la défaite face à l’Angola parce que nous savions que le match contre la Côte d’Ivoire allait être très difficile. Nous avons voulu faire plaisir au peuple burkinabè que nous savons très déçu, mais qu’il comprenne que l’équipe a tout essayé et il faut continuer à nous soutenir parce que nous avons un bon groupe qui va refaire surface. Nous arrivons à rivaliser avec les autres équipes sur le plan du jeu mais c’est souvent des erreurs défensives qui nous font perdre. Si nous parvenons à corriger nos erreurs, c’est sûr que nous deviendrons une grande équipe et nous allons pouvoir honorer les attentes du peuple burkinabè. »

François Zahoui (entraîneur des Eléphants)

« Nous étions heureux d’avoir obtenu le gain de la rencontre parce qu’il s’agit pour nous de terminer premier du groupe même si la manière n’y est pas totalement mais nous montons en puissance. C’était un derby face au Burkina qui est une belle équipe motivée, disciplinée et n’avait rien à perdre. Nous avons su gérer la partie sans trop nous mettre la pression même si l’équipe n’a pas développé un grand football. Mais nous avons une grosse maîtrise mentale qui nous a permis de faire la différence.


Des échos de Malabo

- Dans les tribunes du stade de Malabo, on a constaté la présence de Sika Kaboré, l’épouse du président de l’Assemblée nationale qui est venue soutenir les Etalons. Cette dame intervient dans plusieurs activités surtout dans le social à travers son association « Kimi » et avait organisé, on se rappelle encore, un gala de football à Ouagadougou qui avait opposé une sélection des professionnels africains évoluant en Europe et les Etalons. Elle était à la loge officielle en compagnie du ministre des Sports et des Loisirs, le colonel Yacouba Ouédraogo qui est à Malabo depuis le premier match des Etalons. On enregistrait également la présence du président de la section handball de l’EFO, Ibrahim Cissé, directeur général de IBC consulting.

- A la veille du match Etalons – Eléphants, le ministre des Sports et des Loisirs, le colonel Yacouba Ouédraogo, a rendu visite à Mahamoudou Kéré et ses partenaires pour leur témoigner tout son soutien pour un match qui était capital. A cette occasion, il a fait savoir aux Etalons qu’en cas de victoire, ils recevraient en plus de la prime de 4,5 millions de F CFA, la moitié de celle-ci soit 2,250 millions de F CFA. Une façon de les motiver davantage. Malheureusement, le message du colonel Yak n’a pas porté fruit.

- Les Etalons ont quitté Malabo dans la mi-journée du vendredi 27 janvier dans le même vol que l’équipe du Soudan pour Bata, la capitale économique de la Guinée Equatoriale. Les deux formations doivent s’y affronter ce lundi 30 janvier pendant que la Côte d’Ivoire sera face à l’Angola dans le cadre des derniers matchs du groupe B qui se joueront à la même heure, soit 16h T.U. Il faut noter que l’équipe ivoirienne a une fois de plus joué et gagné par 5 buts à 1 contre l’équipe championne de Guinée Equatoriale, Soni Ela Nguema en match amical le vendredi 27 janvier dernier, une formation qu’elle avait déjà battue par 3 buts à 0 le 23 janvier.

- Les supporters des Etalons qui ont quitté Ouagadougou pour Malabo n’effectueront pas tous le déplacement de Bata pour suivre le dernier match de leur équipe nationale prévu ce lundi 30 janvier. Les premiers responsables de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE) avaient déjà pris contact avec les ressortissants burkinabè vivant dans ladite localité pour soutenir les Etalons puisque le déplacement se faisant par avion, ils ont décidé de réduire les dépenses, avons-nous appris. Mais certains ont payé leur titre de transport pour s’y rendre pendant que d’autres ont vite déchanté après s’être engagés. La raison est que le vol, qui doit ramener les supporters à Ouagadougou, est programmé pour le mardi 31 janvier à 14h alors que ceux qui s’y sont rendus doivent quitter Malabo le même jour autour de 10h et avec les imprévus, ils pensent qu’on peut rater le vol spécial et bonjour les conséquences puisqu’il faudra se débrouiller soi-même pour rentrer à Ouagadougou.

- Le capitaine des Eléphants, Didier Drogba, s’est quelque peu emporté dans la zone mixte (une zone où attendent les journalistes pour interviewer les joueurs qui vont rejoindre leur bus). En effet, il se prêtait aux questions des hommes de médias lorsqu’un confrère l’a interpellé en lui posant la question : « Deux matchs et un seul but, est-ce que vous êtes satisfait ? » Didier Drogba n’a pas répondu à la question et s’est dirigé vers le bus, lorsque quelques secondes après, il revient et demande : « Quel est le journaliste qui a posé la question ? Vous êtes Ivoirien ? » Avant de retrouver ses camarades dans le car.

- Combien doivent gagner les Eléphants pendant cette CAN ? Pour le premier tour, chaque joueur doit empocher la somme de 4 millions de F CFA par match gagné, 7 millions de F CFA pour les quarts de finale, 9 millions de F CFA en demi-finale et 12 millions de FCFA en cas de victoire le 12 février prochain. L’entraîneur François Zahoui s’en sortira chaque fois avec le double.


Finissons-en avec ces histoires de « wackman » !

Les Etalons sont éliminés de la CAN 2012 avant même la fin des matchs de poule et ce ne sont pas les moyens mis à leur disposition par les autorités du pays pour leur permettre de réussir qui ont fait défaut et les Burkinabè étaient même convaincus que leur équipe irait loin cette fois-ci sans chercher à savoir ce que valent leurs adversaires. Alors, pourquoi dans ces conditions s’attacher les services d’un marabout, d’un féticheur ou wackman, peu importe l’appellation, quand on sait que son équipe peut réaliser des performances sur le terrain ? Pour cette CAN, les supporters burkinabè se sont déplacés avec un wackman qui s’est isolé, même s’il logeait avec une partie de la délégation. Mais voilà que le Burkina perd son premier match face à l’Angola (2 buts à 1) et pour justifier cette défaite, le wackman aurait fait savoir que le gris-gris en question a perdu sa puissance parce qu’il a traversé l’eau. Et pourtant, les uns et les autres savaient bien qu’on ne peut pas arriver à Malabo, qui est une île, par la route si ce n’est par avion ou par bateau. Une autre explication, c’est que le pantalon d’une supportrice burkinabè serait descendu à deux reprises au stade, avons-nous appris, et cela ne pouvait qu’être fatal pour nous.

On continuera à trouver des justificatifs pour dire qu’on a pas respecté ceci ou cela afin de donner raison au wackman, mais peut-on nous dire combien a coûté ce business ? Si la magie noire permettait de gagner, eh bien, le pays du grand vaudou, le Bénin, aurait déjà remporté la CAN et participé à des coupes du monde et bien d’autres pays réputés forts dans cette magie, comme l’Inde, auraient été performants. Certaines personnes nous parleront du vaudou brésilien dont l’origine viendrait du Bénin mais là encore, faut-il savoir que le pays du roi Pélé est une terre naturelle de footballeurs talentueux ? Qu’on arrête ces inepties, ces superstitions de petits malins qui ressemblent à la limite à de l’escroquerie et mettons-nous au travail. Nous ne franchirons le premier tour d’une CAN ou nous ne réussirons de bons résultats qu’à partir d’un travail bien organisé, méthodique, rigoureux, planifié avec des objectifs précis.

Antoine BATTIONO (Envoyé spécial)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 30 janvier 2012 à 01:34, par SANS RANCUNES En réponse à : LES ETALONS ET LA CAN : L’éternel recommencement

    VOUS AU MOINS VOUS ETES UN BON JOURNALISTE AVEC UNE BELLE ANALYSE DE LA SITUATION ACTUELLE DES ETALONS.MERCI MR BATIONO.
    IL FAUT CASSER CETTE EQUIPE ACTUELLE DES ETALONS ET FAIRE SURCLASSER L’EQUIPE CADETTE POUR LES ECHEANCES FUTURES.
    IL FAUT EN PLUS CHASSER DUARTE ET FAIRE DEMISSIONNER LA FBF.

  • Le 30 janvier 2012 à 01:55 En réponse à : LES ETALONS ET LA CAN : L’éternel recommencement

    Ramenez nous Honoré N traoré on peu tout lui reprocher mais c`est lui qui a eu les meilleures poliyiques et les meilleurs résultats de notre football.

  • Le 30 janvier 2012 à 03:35, par Way tid togs sida En réponse à : LES ETALONS ET LA CAN : L’éternel recommencement

    Un wackman !!! Cela me surprends. Même s’il s’avérait vrai que le wack pouvait donner la victoire au Burkina, il faut savoir que cela ne se fait pas sans prix. Je ne parle pas de l’argent qu’on paye au wackman. Il y’a d’autres conséquences qui accompagnent ces pratiques, conséquences qui peuvent apparaîtrent floues mais vraies quand même. Comme le disait quelqu’un dans un des commentaires sur un article publié la dernière fois, le wack c’est le domaine des démons. Et sa pratique ne se fait pas sans payer chère (même loin au delà du prix sur le quel les deux parties s’accordent). Peut être même que les deux défaites du Burkina suites aux soi disant erreurs défensives sont les conséquences de ces pratiquent noires. Cela pourrait même causer des blessures graves des joueurs. De plus, On nous appelle pays des hommes intègres, et l’implication de ces choses dans le sport ne fait pas notre fierté. Même si on gagnait dans ces conditions là, quelle serait la fierté, sachant que ce n’est pas par l’effort, mais par des pratiques obscures ? Il faut que cela arrête !

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