Avant son départ à Malabo en Guinée Equatoriale pour le tirage au sort de la 28e édition de la CAN, il nous est revenu que le président de la FBF a eu un entretien avec Antoine Zoungrana et Armand Béouindé, respectivement président du Conseil d’administration de l’ASFA-Y et président du Comité central dudit club. Ils ont évidemment parlé de la crise au sein de l’équipe dirigeante, qui fait grand bruit.

Zambendé aurait écouté religieusement les deux parties, et il semble qu’au cours de cette rencontre d’information, il a noté de bonnes dispositions de part et d’autre à trouver une issue heureuse au conflit. Pour permettre à la structure qu’il dirige d’apporter sa contribution à la résolution de cette crise, il a demandé, dit-on, aux deux antagonistes de lui faire parvenir, dans un bref délai, les documents suivants :

 les différents textes du club (statuts, règlement intérieur et tout autre document modificatif y afférent) ;

 un mémorandum faisant la genèse de la crise et des différentes démarches engagées dans le sens de sa résolution.

Les protagonistes du conflit, en quittant la FBF ce jour-là, auraient promis de s’y atteler. Ce sera donc au vu des documents que la Fédération tentera de concilier les positions sans prendre parti pour l’un ou l’autre. L’instance du football burkinabè jugera en fonction de ce qu’on lui présentera. Mais si la conciliation n’aboutissait pas, elle se tournerait vers sa Commission de litige.

Comme la FBF, une autre structure n’a pas hésité à entreprendre des démarches pour apporter sa contribution au dénouement de la crise : c’est l’Association burkinabè pour la non-violence dans le sport et pour le fair-play (ABNVS/fair-play) qui a pour président Aboubacar Ouédraogo. Dans une lettre adressée au président du CA et à celui du CC, il écrit que l’ASFA-Y, à 64 ans d’existence (elle a été créée en 1947), se doit de donner l’exemple, de convaincre et de séduire par sa sagesse.

Le linge sale, dit-il, se lave en famille, et seuls la concertation et le dialogue paient. « Rien ne vaut la paix, la sérénité et la bonne collaboration, qui sont conditionnées à la tolérance, au respect des règles, au fair-play et aux relations saines. Le sport est, par excellence, un lieu de rencontres joyeuses », a-t-il ajouté en substance

Le président de l’ABNVS/fair-play estime que tous les dirigeants du club, avant de le devenir, tissaient entre eux de bonnes relations, voire des rapports bien cordiaux. Alors, à quoi sert-il de briser tout cela et de pénaliser en même temps le club de son cœur ? Championne du Faso foot pour la troisième fois consécutive, l’ASFA-Y ne devrait pas disperser ses forces alors que la Ligue africaine des champions, c’est dans quelques mois, conclut-il.

Sancho va-t-il remplacer Béouindé ?

Après l’annulation de l’assemblée générale ordinaire du samedi 15 octobre 2011 par le Haut-Commissariat du Kadiogo, certaines sources indiquent que des irréductibles du Conseil d’administration auraient programmé une autre réunion, qui devrait aboutir à l’éviction de Béouindé. Son successeur serait alors Gabriel Béréwoudougou, bien connu sous le sobriquet de Sancho et ancien président de l’Association sportive des fonctionnaires de Bobo (ASFB).

Ce nouveau Comité central aurait pour secrétaire général Jacques Balima (ancien membre du protocole au ministère des Sports et des Loisirs) ; et le président de la section football devrait être Soumaïla Ilboudo, le premier président du comité national des supporters des Etalons (CNSE). Ces derniers, paraît-il, ne voudraient plus du Comité central présidé par Armand Béouindé, lequel aurait de bonnes relations avec Antoine Zoungrana. Zacharie Yanogo, membre dudit Conseil, serait l’un des adversaires farouches du président du Comité central.

Le nouveau bureau qu’on prépare aurait l’onction du patron du protocole d’Etat, Léon Yougbaré, membre d’honneur également du CA. Tous ceux-ci n’apprécieraient pas les méthodes de travail du Comité central, qui recrute des joueurs sans les consulter. Le Comité central, de son côté, reprocherait au CA d’intervenir de façon intempestive dans ses affaires et de ne point faire preuve de professionnalisme dans la mobilisation des ressources financières ; une situation proche du dialogue de sourds. A quelques semaines de l’ouverture de la saison sportive 2011-2012, la vieille dame réussira-t-elle à ramener la cohésion dans l’antre de Zempasgo ?

Justin Daboné

L’Observateur Paalga