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Niger : Leçon d’élégance républicaine

Publié le vendredi 18 mars 2011 à 02h02min

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Laissant ainsi l’ex-Premier ministre de Mamadou Tandja, Seini Oumarou, 60 ans, s’incliner avec 1,3 million de voix, soit 42,05 % dans ce duel à qui mobiliserait le mieux, pour des finalistes aux profils et à l’entregent différents. En effet, pendant que l’un, ingénieur des mines de son état et politique par vocation, passait pour un éternel opposant avec tout ce que cela comporte comme heurts et malheurs, l’autre, Seini Oumarou, ancien opérateur économique en faillite et reconverti en politicien professionnel, n’a pas eu trop à se fouler la rate dans cette douillette attente à l’ombre de Tandja, pour hériter des rênes d’un parti–Etat, le MNSD–Nassara.

Si donc cette présidentielle est à saluer en ce qu’elle a été unanimement cachetée de sceau de crédibilité et de bonne organisation, en dépit de l’immensité du territoire et de la rareté des moyens financiers dont dispose le Niger, il faut d’abord tirer son chapeau au général Salou Djibo et à ses camarades d’armes pour ce respect scrupuleux de la parole donnée.

Et il ne faut aucunement aussi passer sous silence le fair-play qui a prévalu avant, pendant la campagne et après la proclamation provisoire des résultats entre les finalistes. En effet, quelque 48 heures après la proclamation provisoire des résultats ,l’ex- Premier ministre Seini Oumarou, devant une foule de militants, a reconnu sa défaite et a présenté ses sincères félicitations, ainsi que ses vœux de bonne chance et de succès au nouvel élu, pour tout ce qu’il entreprendra de bien pour le Niger.

« J’ai décidé a-t-il poursuivi, de n’ouvrir aucun dossier en contentieux électoral et de ne saisir le Conseil constitutionnel d’aucun recours en annulation, malgré les insuffisances constatées et ce, pour ne pas entraîner notre pays dans une spirale de difficultés interminables ». On croirait entendre un certain Cellou Dalein Diallo, en Guinée, à l’issue des résultats du second tour qui s’était dit avoir été floué de sa victoire et qui pourtant n’a pas jeté ses militants dans la rue pour autant !

Et si Laurent Koudou Gbagbo s’était engagé sur cette même voie, la Côte d’Ivoire ne serait pas ainsi dangereusement reléguée au creux de la vague. Répondant à Seini Oumarou, le prochain magistrat suprême du Niger (il prêtera serment sauf report de dernière minute, le mercredi 6 avril 2011) de saluer ce geste « qui prouve que les adversaires politiques ne sont pas des ennemis » et de s’engager au strict respect des droits de l’homme. Il est des moments décisifs dans la vie d’une nation où il faut savoir aller à l’apaisement, afin de préserver l’intérêt général. Ce qui est loin de compter pour du beurre.

Par Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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