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Ils veulent cuire du policier, alors qu’ils y aillent !

Publié le jeudi 17 mars 2011 à 00h21min

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que le policier n’est pas en odeur de sainteté depuis les évènements de Koudougou. Du moins chez certains élèves et étudiants qui ne rêvent que d’en découdre avec les policiers. Si ce ne sont pas les commissariats qu’on brûle, ce sont des policiers qu’on veut occire pour se faire plaisir. Où allons-nous ? Le policier est-il devenu l’ennemi n°1 des Burkinabè ou du moins des manifestants ?

Un adage moaga dit que « c’est un seul âne qui bouffe la farine et ça blanchit le museau de tous les ânes ». Cet adage semble être aujourd’hui plus que vérité. Et pour cause, depuis que deux policiers ont été mis en cause dans le décès de l’élève Justin ZONGO, les policiers sont obligés de faire profil bas dans notre pays. La presse rapporte que les manifestants à Poa sont allés tuer un policier alors même qu’il était en soin dans un dispensaire. On en veut à toute la police et à tous les policiers.

Sans même attendre les conclusions de l’enquête, on a brulé plusieurs commissariats, trois gouvernorats, et bien d’autres édifices publics. Pour dit-on protester contre la police. Les manifestants sont même allés jusqu’à libérer des prisonniers. Parce que dit-on, on est dans un Etat de droit. Pour tenter de calmer la situation, les autorités, à la demande de certaines organisations de la société civile ont demandé à la police de battre en retraite. Si bien qu’aujourd’hui, ils sont devenus presqu’invisibles.

De plus en plus, dans certaines localités, ce sont des citoyens qui s’organisent pour dire non aux incendies. Mieux certains manifestants refusent de suivre les traces des pyromanes. A Bobo les élèves ont marché, mais n’ont pas brûlé, il en a été de même à Banfora, à Tenkodogo, à Kaya, à Manga, à Tougan, etc. Ont-ils plus de mérite que ceux qui ont brûlé ? Oui. Ils ont assurément beaucoup plus le sens de la patrie et de la dignité.

Si la police devient la cible d’incendies criminels parce que, deux de ses membres auraient commis une bavure, où allons-nous ? Pourtant, chaque jour que Dieu fait, des policiers risquent leur vie face aux bandits, pour la sécurité des Burkinabè. Beaucoup d’ailleurs sont tombés sous les balles de ces bandits sans qu’aucune organisation de la société civile n’organise une marche de soutien à leur mémoire. Aujourd’hui on veut « manger » du policier, et ces organisations de la société civile qui luttent pour l’exercice des doits des uns et des autres ne pipent pas un seul mot.

Il y a des enfants de policiers parmi les marcheurs. Pensez-vous qu’ils sont d’accord avec ceux qui brûlent l’outil et le lieu de travail de leur géniteur ou qu’ils seraient heureux de voir leurs géniteurs tabassés ? Pas sûr. Il est temps que les protestataires se ressaisissent. Aucun de ceux qui brûlent ou cassent ne vit la douleur du père ou de la mère de Justin ZONGO. Pourtant, malgré sa douleur, ils ont appelé à l’apaisement.

Il est temps de poser balle à terre. Le Burkina nous appartient tous. Qu’il soit à feu et à sang, nous incombe tous.o

Frédéric ILBOUDO

L’Opinion

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