EVENEMENTS DE KOUDOUGOU : Le Comité d’initiatives récusé
L’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB) et l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB), section de Koudougou, ont manifesté à Koudougou le lundi 28 février 2011. Ils ont battu le pavé pour exiger que justice et vérité soient faites sur la mort de Justin Zongo, décédé le 20 février dernier ainsi que sur celle de leurs camarades lors des manifestations antérieures. Ils ont aussi récusé le Comité d’initiatives mis en place pour résoudre la crise.
"La mort met fin à la vie d’un homme valeureux et non à sa réputation. Dors en paix ! Repose en paix ! Tu es mort en martyr (en citant les noms des défunts) pour nous Burkinabè." Ce sont des chansons fredonnées par les élèves et étudiants sortis massivement le 28 février 2011 à Koudougou pour exiger justice, lumière et vérité sur la mort de leurs camarades. Partis de l’université de Koudougou à travers une marche pacifique, les manifestants se sont retrouvés devant le haut- commissariat de la province du Boulkiemdé pour donner lecture de leur déclaration avant de la remettre aux représentants des autorités provinciales et communales venues à leur rencontre.
Il s’agit de Justin Balima, secrétaire général du haut- commissariat ; de Hugues Landry Hien, secrétaire général de la mairie et de Saïdou Saoura, préfet de Koudougou. Ces derniers leur ont promis de transmettre à qui de droit la déclaration. Après la remise de la déclaration, Francis Nikièma de l’ANEB, section Koudougou a fait savoir que le limogeage du gouverneur du Centre-Ouest, Seydou Banworo Sanou, ne résout pas le problème tant qu’il ne répondra pas en justice. Les élèves et les étudiants ont aussi dit qu’ils récusent le Comité d’initiatives mis en place à l’issue des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, les 22 et 23 février derniers. "Ce comité est vomi de tous et particulièrement des étudiants", ont-ils fait savoir.
Ils ont décrété 72 heures de grève renouvelables tant que leur plate-forme revendicative ne sera pas satisfaite. Les manifestants se sont dispersés par la suite dans le calme.
Quelques revendications des manifestants 1 - L’identification, l’arrestation, le jugement et la condamnation des commanditaires et meurtriers de nos camarades.
2 - Le respect strict des franchises scolaires et universitaires (départ sans condition du Service de sécurité universitaire (SSU) du campus, abrogation pure et simple de la délibération n°2008-0006 /MESSRS/SG/UK/CFVU du 09 décembre 2008.
3 - La prise en charge totale et immédiate de tous les blessés.
4 - La libération sans condition de tous les détenus avec l’engagement de ne poursuivre aucun manifestant en justice.
5 - Satisfaction de la plate-forme d’action des étudiants transmise à la présidence de l’université".
Source : Déclaration des élèves et étudiants
Le Commissariat de police de Léo incendié
Les élèves de Léo, dans la province de la Sissili (région du Centre-Ouest), n’ont pas voulu eux-aussi être en marge des manifestations qui ont cours ça et là depuis la mort de l’élève Justin Zongo de Koudougou. Le 28 février 2011, ils sont sortis dans la matinée pour manifester afin que la lumière sur la mort de leur camarade soit faite. Sur leur route, ils ont rencontré les forces de l’ordre. Selon nos informations, il y a eu des affrontements au cours desquels un agent des forces de l’ordre a été grièvement blessé.
Les élèves s’en sont aussi pris au Commissariat de police de Léo qui a été entièrement brûlé. Idem pour les locaux de la police municipale dont un véhicule a aussi fait les frais des flammes. Le calme est revenu en fin de matinée. Mais le sera-t-il pour combien de temps, étant donné que les élèves, selon toujours nos informations, annoncent une autre manifestation aujourd’hui 1er mars ?
S.
Placide ZOUNGRANA