Et son équipe dans tout cela ? Sera-t-elle remaniée en profondeur ou Blaise va-t-il tout simplement procéder à un recadrage des actions tout en déplaçant quelques ministres ? Pour les uns, on ne change pas une équipe qui gagne. Car l’équipe de Tertius Zongo a fait des avancées notables. En bousculant les habitudes préétablies. Autrement, elle aura réussi tout au long de son mandat à faire introduire et respecter des principes innovants de bonne gouvernance et de gestion qui n’étaient pas gagnés d’avance. Pour cela, cette catégorie de Burkinabé estime qu’il ne faut pas changer dans le fond une telle équipe. C’est de bonne guerre et ce sera une récompense faite à cette équipe qui, contre vents et marées, est restée soudée et a fait de bonnes choses.

Cependant, le programme de Blaise Compaoré pour les cinq prochaines années est si ambitieux qu’il ne peut s’accommoder avec certaines habitudes qui risquent de tirer les efforts des uns et des autres par le bas. Estiment une autre catégorie de Burkinabé. Un Burkina Faso émergent recommande des hommes et des femmes émergents. Autrement, des hommes et des femmes qui ont en tête et dans les faits rien d’autre que de faire avancer les véritables chantiers du développement. Des hommes et des femmes qui se couchent tard parce qu’ils étaient au bureau et qui se réveillent tôt parce qu’ils doivent aller au bureau pour travailler. Des hommes et des femmes innovants, aussi ambitieux que le programme présidentiel ; qui créent chaque jour que Dieu fait, mais qui ont la tête sur les épaules. Car, convaincus qu’ils doivent laisser des résultats aux générations futures. C’est pourquoi, le prochain gouvernement qui ne doit pas être nécessairement un gouvernement de récompenses et de copains, encore moins de parents, doit refléter les aspirations profondes du peuple burkinabé qui aspire de façon général au mieux-être.

Blaise Compaoré à toutes les cartes dans les mains. D’abord, il connaît mieux que quiconque le milieu et la contenance qu’il veut donner à son programme qui est bâti autour des reformes institutionnelles et politiques, de l’investissement dans le capital humain, du développement des secteurs de production et de la préservation des acquis en matière de santé, d’éducation, de culture tout en améliorant ces acquis-là. Ensuite, le président de tous les Burkinabè sait aussi que le Burkina Faso est pluriel, mais un et solide. C’est d’ailleurs ce qui fait sa force. Si bien que le prochain gouvernement doit être celui des Burkinabé. Mais techniquement et politiquement représentatifs ; et aptes à propulser le développement.
Enfin, de toutes les façons c’est lui Blaise Compaoré, en premier qui aura à rendre compte au peuple dans cinq ans de ce qu’il a fait. Il lui revient donc de choisir des hommes et des femmes compétents et capables de travailler à réaliser correctement son programme.
Pour un Burkina émergent. Il semble que c’est en début d’année qu’on en saura davantage.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso