Il a fallu attendre 50 ans, pour que la Chaîne nationale ait enfin une petite sœur. Une naissance attendue depuis belle lurette par toute une région et qui a été consacrée à l’occasion de la 5e rentrée RTB. La conception de la nouvelle née, baptisée RTB2 s’est faite dans des circonstances particulières, voire difficiles : du lancement du projet à « la mise en route » de la 2e chaine, 6 mois seulement se seront écoulés.

Mais il a fallu, de l’avis du directeur de la chaîne-mère et président de la mise en route de la RTB2, Pascal Thiombiano, « mobiliser en plus des ressources financières, de l’énergie et de la créativité pour le concrétiser ». Selon le directeur de la télévision nationale, près de 300 millions de F CFA ont été mobilisés sur fonds propres et sur le budget de l’Etat pour l’acquisition du matériel.

Les premiers pas de la deuxième chaîne vont être guidés par une quarantaine d’agents issus d’écoles nationales de formations nationales et d’un redéploiement du personnel en interne. M. Thombiano a indiqué que la RTB2, avec ses programmes de proximité en langues locales, vient compléter l’offre de la chaîne nationale entre 18 heures et 23 heures.

Une tranche horaire et des programmes qui sont appelés à s’étoffer progressivement. Pour le président du comité d’organisation de la rentrée RTB 2011, Alexis Konkobo, il fallait que le Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso qui aura lieu le 11 décembre prochain à Bobo-Dioulasso « soit marqué par une pierre blanche ». Et cette pierre est la RTB2 dont l’avènement a volé la vedette à la rentrée RTB proprement dite. Le président du comité d’organisation a néanmoins souhaité une bonne année 2011 aux télespectateurs sur les antennes de la RTB et celles de la RTB2.

Le gouverneur des Hauts-Bassins Temai Pascal Benon, qui avait à ses côtés pour la circonstance, ses homologues du Sud-Ouest et des Cascades, a demandé aux populations de la région de réserver « un accueil chaleureux » à la nouvelle née dont il attend déjà qu’elle participe au développement socio-économique de tout l’Ouest.

Dans le même ordre d’idée, la marraine de la rentrée RTB 2011, Mme Chantal Compaoré, a fait remarquer que l’inauguration de la nouvelle chaîne contribuera à donner un éclat particulier aux festivités du cinquantenaire. Elle a invité les populations à s’en servir pour l’émancipation de toutes les couches sociales et en particulier, les femmes. Mme Compaoré a expressément demandé qu’une accessibilité plus grande soit accordée aux dames dans les émissions.

Elle a aussi « exhorté » le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Savadogo, à fournir davantage d’efforts pour doter les autres régions du pays d’une chaîne du même genre. Dans son intervention, le ministre a d’abord le pris le soin de savourer sa joie de voir enfin le Burkina Faso rattraper un retard avec la naissance de la RTB2.

En effet et selon Filippe Savadogo, la télévision Haute-Volta de l’époque a été pionnière devant toutes ses sœurs d’Afrique subsaharienne, mais n’a pas su préserver son avance à cause de « péripéties » dont elle a souffert. Le ministre en charge de la Communication pense que « Nous sommes sur de bons rails » avec la nouvelle née à qui il prédestine un long voyage dans son rôle de vecteur de développement de l’Ouest tout entier.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

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