LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

MARCHE DU BUTANE AU BURKINA : Ça ne gaze pas du tout

Publié le mardi 24 août 2010 à 01h09min

PARTAGER :                          

Depuis plusieurs années, le Burkina est entré de plain-pied dans le libéralisme. Le marché du gaz n’a pas échappé à la règle. Pour les autorités, il s’est agi d’abord de promouvoir l’utilisation du gaz par les Burkinabè, par la subvention des prix, qui dure depuis des années. Cependant, selon le ministère de l’Environnement et du cadre de vie, 80% des ménages burkinabè utilisent encore le bois de chauffe. Et ce n’est pas bon signe pour ce pays sahélien parce que c’est la désertification qui poursuit allègrement son chemin avec ces milliers d’hectares de forêt qui partent en fumée chaque année. Le gaz est donc une alternative crédible pour le Burkina, écologiquement et économiquement parlant.

Seulement, voilà. Dans le domaine du gaz, on semble nager dans une libéralisation incontrôlée. Les bouteilles de gaz se vendent partout dans les rues et on arrive presque à oublier qu’il y a des sociétés agréées. Et, ne cherchez pas loin pour en connaître la cause. D’autant qu’on n’est pas toujours en sécurité. Ce sont les fruits des vols et autres escroqueries qui ont atteint un niveau record. Avant, c’était des escrocs à la petite semaine qui réussissaient à tromper la vigilance des domestiques pour emporter les bouteilles de gaz de leurs employeurs.

Aujourd’hui, ce sont des gangs bien organisés et lourdement armés qui sont à l’œuvre. C’est la preuve que malheureusement, le marché est très florissant. Si de plus en plus de Burkinabè veulent utiliser du gaz, il y a hélas un autre prix à payer. En effet, les difficultés d’approvisionnement sont courantes. Si bien qu’on assiste bien souvent à des pénuries, obligeant les ménages à parcourir de longues distances pour avoir du gaz. Il n’est pas facile de retourner au bois de chauffe quand on s’est habitué au "confort" du butane. Mais, à cette allure, certains Burkinabè penseraient à retourner à la vieille méthode du bois de chauffe qu’on les comprendrait. En effet, à plusieurs reprises, des voleurs leur ont rendu visite et ont emporté des bouteilles de gaz. Pour ceux-ci, cela devient source d’insécurité. C’est dire s’il y a urgence à agir. Mais comment ? En premier lieu,

il faut mettre des garde-fous dans la libéralisation du marché du butane. Pour des impératifs de sécurité, le secteur de la téléphonie mobile a pris des mesures idoines pour identifier tous ceux qui possèdent des numéros. On peut trouver une méthode proche de cette formule ou, à défaut, encourager les ménages à ne s’adresser qu’aux structures agréées. Et puis, pourquoi ne pas prendre des mesures appropriées pour, si possible, arriver à ce que la bouteille de gaz n’ait plus une valeur marchande ? L’Etat pourrait, dans ce sens, poursuivre sa politique de promotion du butane en initiant d’autres actions à côté de la subvention. En tout état de cause, les bouteilles exposées dans les rues et vendues par n’importe qui, représentent un danger potentiel qu’il convient de limiter absolument, au regard de la volatilité de ce produit. Toutes choses qui devraient militer en faveur d’un meilleur contrôle du secteur.

SIDZABDA

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)