“...Si la répartition à la proportionnelle n’a pas été remise en cause, la fraction de temps de parole alloué aux groupes parlementaires telle qu’arrêtée n’a jamais fait l’objet de débats en conférence des présidents. Notre remise en cause des 15 mn de temps de paroles ne signifie pas remise en cause du principe de la répartition de ce temps de par le à la proportionnelle, prévue par le Règlement de l’Assemblée nationale”, telles sont les précisions apportées dès le début de la rencontre avec les journalistes par le président du groupe ADJ, Fidèle Kientéga.

Le groupe ADJ affirme également que ses députés ont été “harcelés des jours durant pour que nous adressions nos questions au Premier ministre, sur un discours qui ne nous avait pas encore été livré. C’est un mélange total des genres”. Enfin pour le groupe, le DSN ne saurait être “un compilé laudatif et inutilement long”.

Cette protestation, qui a pris la forme d’un départ de l’hémicycle, est-elle opérante ? Que reproche au juste le groupe au président de l’Assemblée nationale ? Une telle politique de la chaise vide est-elle payante ? “Ce sont les 15 mn, jugées insuffisantes, qui nous ont poussé à agir ainsi de façon véhémente. Nous ne contestons pas le principe de la proportionnelle, mais 15 mn, c’est peu, il nous fallait au minimum 30 mn. C’est un mode de protestation pour marquer le coup.

Ailleurs, ce genre de comportement est fréquent”, répondra Fidèle Kientéga. Et Etienne Traoré, un autre député, d’ajouter : “C’est un processus de bâillonnement, au Mali un tel discours prend 2 jours, c’est du sérieux, ici on nous demande de donner nos questions à l’avance ; tous les groupes l’ont fait sauf ADJ. Et puis, c’est une première, donc ce n’est pas une politique de la chaise vide, qui, parfois, est payante, j’enseigne la philosophie. Ce n’est pas dans l’abolue que ce n’est pas payant”.

Qu’est-ce que vous aurez voulu dire pour juger que 15 mn sont insuffisantes pour le dire ? “Nous contestons ces 15 mn, on ne peut pas laisser parler le Premier ministre pendant 4 à 5 heures et nous, pendant 15 mn... Ne nous plaignez pas, nos militants nous ont félicités”.

Que pense le groupe ADJ du fond du discours de Tertius Zongo ? “C’est un discours aérien, on ne sait pas s’il parlait du Burkina, ce sont des chiffres, il n’a pas prononcé une seule fois le mot corruption, or aujourd’hui, c’est une seule personne qui a monopolisé toute l’économie du pays, la famille présidentielle... Il y a des commerçants et des Libanais, qui sont des protégés de François Compaoré, s’il touche à ces gens-là, le lendemain, il part...”, a martelé le député Etienne Traoré.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’ire d’Etienne contre l’Obs.

“Les récriminations du député Fidèle Kientéga et Cie sont-elles fondées ? Les partis de l’opposition ont quitté l’hémicycle de façon fracassante, curieusement, pour les subventions, ils n’ont jamais fait de même...”. Ces propos de notre Billet craquant de l’édition du 29 mars 2010 ont provoqué une vive colère du député Etienne Traoré qui, à l’occasion de la conférence de presse, a laissé entendre :

“Je tiens à le dire publiquement, le terme Fidèle Kientéga et Cie est détestable, c’est du mépris et c’est inacceptable, je suis déçu de l’Observateur paalga, est-ce que vous traiteriez des députés du CDP ainsi ? En plus, vous faites des amalgames ; qu’est-ce que les subventions que nous recevons viennent faire ici ? C’est vrai que nous sommes un petit groupe parlementaire, mais il faut nous traiter avec respect !”.

La presse d’Etat aura aussi pour son grade : “Nous sommes un des rares pays où il n’y a pas de débat politique dans la presse d’Etat, ni à Sidwaya, ni à la Télévision nationale (TNB), ni à la radio : il n’y a plus Tirs croisés, Médiascopie, etc., je félicite Canal 3 qui fait ce genre de débat avec les journalistes, mais comme elle n’émet pas loin”, ajoutera l’homme de Bomborokui.

Z.D.Z.

L’Observateur Paalga