Les buts de l’ASFA-Y, sont 100% ghanéens. La filière ghanéenne de l’ASFA-Y a fait parler la poudre. Tout commence par ce magnifique échange de « une-deux » dans un mouchoir de poche entre Usman Mohamed et Salomon Asanté. Le troisième Ghanéen, l’inévitable Mandela Ocansey attendait pour une conclusion forcément parfaite.

1à 0 pour l’ASFA-Y. Et dire que les Burkinabé sont passés à deux, voire à un poil de la correctionnelle. Dans ce match, les locaux servent, en plat d’entrée, une étouffante pression à la formation burkinabè. Les occasions se ramassent à la pelle. Sur les côtés, les milieux centraux gabonais donnent des solutions de jeu à leur équipe. L’ASFA-Y souffre. La défense se laisse constamment prendre dans les longs ballons donnés dans son dos. Jusqu’à là pause, le match était indécis.

A la reprise, le club burkinabè va mieux. La preuve, Ocansey (69e mn) signe le doublé. Là encore, c’est l’œuvre d’un trio ghanéen où Adamah Plange qui venait de rentrer a joué le rôle de Usman dans le trio. La dernière passe est une offrande de Salomon Asanté. Mission accomplie. Ishola est étincelant au milieu du terrain. Sur son côté, le défenseur Ali Zoungrana trouve le boulevard.

A chaque montée, il aligne les adversaires comme des brochettes. Le match est plié. Le sixième sens de l’entraîneur le pousse à sortir Ocansey et Asanté pour un « standing ovation » du stade. Et pourtant les choses avaient mal commencé déjà pendant le voyage. A l’escale technique de Cotonou, Air Burkina coupe la climatisation et enferme les voyageurs, y compris les sportifs dans une chaleur étouffante.

Alors que les joueurs se vidaient de leurs pores, les hôtesses passablement gentilles les obligeaient à garder leur siège ! A l’aéroport international Léon-Mba de Libreville, on découvre que personne n’attendait la délégation. Comme des grands garçons, sous l’égide des responsables, la délégation entame le remplissage des formalités.

Evidemment, il faut débourser 45 000 F CFA par tête des 28 membres de la délégation. C’est après cette étape que le volumineux directeur technique de la Fédération gabonaise de football dont la parution simple a fait peur au coach adjoint de l’ASFA-Y, Gabriel Gnimassou, s’est pointé. La délégation est conduite à l’hôtel. Hôtel ? Laissez-nous rire. C’est un vieux local qui accueille les équipes de l’intérieur en déplacement à Libreville.

Les chambres puent. L’eau y coule comme les larmes de chien. « Si moi ji dors ichi g njoue pas », lance Ocancey Mandela dans un français-ghanéen. La révolte est sonnée. Boly, le représentant de la Fédération fait remarquer au gérant que son site n’est pas dans les normes de la CAF pour recevoir une équipe pour la campagne africaine.

La CAF exige un hôtel 3 étoiles. Là, c’était un site « nuit-noire », sans aucune étoile ! Il est minuit déjà, la délégation attendait depuis 19h dehors. Mais qui attendait-on. Personne ! La Fédération locale est injoignable. Les Burkinabé finissent par faire mauvaise fortune bon cœur. Ils passent la nuit dans ce site voisin de l’enfer, espérant que demain, « est mieux » pour parler comme l’autre.

Mais le jour suivant, les membres fédéraux affichent clairement leur mauvaise foi. Ils consentent d’offrir trois autres hôtels au choix à leurs invités. Mais ils y renoncent après que l’ASFA-Y ait fait son choix. Motif avancé, le coût comme si on le leur avait imposé. Pourtant, ils voulaient loger le corps arbitral dans ce même hôtel. Mais les officiels ont opposé un niet catégorique soutenant que son standing est bas.

Finalement, le président de la section football de l’ASFA-Y, Emmanuel Traoré, parvient à joindre le commissaire du match. Mais ce dernier était logé à la même enseigne. Négligemment logé, il a dû payer de sa propre poche pour passer la nuit à Laïco hôtel ! Le ton est bien donné, c’est le sauve-qui-peut. L’équipe restera là, dans cet hôtel indigne.

Mais la première séance d’entraînement de l’ASFA-Y apporte un petit réconfort aux joueurs. La pelouse annexe du site du match, le stade City’s Bank est d’une qualité européenne. Idem pour celle du stade de la compétition. Au moins, l’état des pelouses est bon. Et comme l’équipe a d’abord fait le voyage de Gabon pour jouer et non pour « dormir », on s’en contentera. A peine digérée cette difficulté, un autre mouvement d’humeur lié au non paiement des perdiems des joueurs vient plomber le morale du groupe.

Fort heureusement, la vieille du match, le président central, Armand Béouindé est arrivé avec la solution. Les nuages ainsi balayés, l’ASFA-Y pouvait se concentrer sur son match. Les joueurs ont joué leur partition. L’ASFA-Y rentre avec une importante victoire. Le retour se jouera dans deux semaines à Ouaga. Mais déjà, le représentant burkinabè a passé un pied et demi au tour suivant.

Jérémie NION : Envoyé spécial à Libreville

L’USFA s’incline 1-2 à Abidjan

Toujours dans les préliminaires des coupes d’Afrique des clubs, notamment en Coupe de la confédération, l’USFA du Burkina s’est inclinée 1-2 à Abidjan contre l’US Sewè de San Pedro.

En réussissant à marquer 1 but à l’extérieur, on peut dire que le résultat n’est pas aussi mauvais que ça, pour le match de retour dans deux semaines à Ouagadougou. Notre envoyé spécial reviendra en détail sur le match dans notre parution de demain.

Sidwaya