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Projet sectoriel des transports : le désenclavement du Burkina en marche

Publié le lundi 17 novembre 2003 à 12h26min

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Le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli a officiellement lancé, jeudi 13 novembre 2003 à Tougan dans la province du Sourou, le Projet sectoriel des transports (PST). Cet ambitieux projet de 5 ans (2003 - 2008) marque la volonté du gouvernement burkinabè de désenclaver notre pays pour le bien-être des populations.

Dans 5 ans, le paysan de Battié dans la province du Noumbiel n’éprouvera plus de difficultés pour écouler ses vivres à Ouahigouya dans le Yatenga. En effet, les plus hautes autorités du Burkina, en lançant le PST, entendent faire de ce projet un véritable tremplin du développement économique et social du pays des Hommes intègres. Le haut-commissaire de la province du Sourou, Jean Gustave Tapsoba a situé d’emblée l’importance du PST pour sa localité en ces termes : "le Sourou souffre énormément de l’état des voies routières et de communication. En effet, quelques tronçons de routes nationales totalisant 137 km relient le Sourou aux autres provinces voisines et permettent l’accès à certains départements.

Mais ces voies qui sont en terre ne sont réellement praticables qu’une partie de l’année". Par ailleurs, entre chefs-lieux de départements, il n’y a que des pistes rurales ne bénéficiant que de quelques rares entretiens "les emprunter à l’heure actuelle constitue une véritable épreuve d’endurance", a-t-il ajouté. Pourtant des potentialités économiques et commerciales remarquables existent dans cette province. Les exemples de la production agricole et halieutique de la vallée du Sourou et le flux nourri des échanges commerciaux avec le Mali et les grandes villes du Burkina Faso sont illustratifs.

Ainsi, à terme, le PST résoudra un tant soit peu les "tracasseries" causées par l’état des routes dans cette province, et dans beaucoup d’autres à l’intérieur du Burkina.

D’un coût d’environ 92 milliards de F CFA, le PST s’inscrit dans la stratégie d’assistance de la Banque mondiale (B M) au Burkina et surtout dans le cadre stratégique de réduction de la pauvreté. Il s’articule autour de deux composantes techniques. Il s’agit de la composante institutionnelle et celle concernant l’amélioration du réseau routier.

La composante institutionnelle, d’un coût d’environ 7 milliards de F CFA vise entre autres la réorganisation et le renforcement des capacités du secteur à travers la consolidation des compétences, l’amélioration de l’information statistique et économique, la mise en place d’outils performants de gestion et de suivi des activités du secteur.

Elle vise également la promotion de l’industrie des transports routiers à travers la mise en œuvre de mesures d’appui au développement des transports routiers et la promotion des opérateurs privés. Elle entend aussi améliorer la gestion des infrastructures routières, renforcer les capacités de la direction générale de l’aviation civile et de la météorologie, améliorer la sécurité routière et contribuer au programme sectoriel de lutte contre le VIH/Sida. La composante amélioration du réseau routier financé à hauteur de 85 milliards de F CFA va réhabiliter et entretenir périodiquement 4 227 km de routes en terre sur le réseau classé.

Elle va également réhabiliter 1 580 km de routes d’accès aux chefs-lieux de départements, aménager 1 000 km de pistes rurales, réhabiliter 250 km de pistes cotonnières, réaliser des bornes routières, mettre en œuvre des mesures d’accompagnement pour améliorer les conditions socio-environnementales des populations riveraines des axes concernés. Pour assurer une cohésion d’actions, ces deux composantes seront soutenues par une composante administrative qui assurera la supervision et la coordination de l’ensemble des activités du projet.

"La mise en œuvre effective de ce projet prévue pour se dérouler sur la période 2003 - 2008 constituera un acquis inestimable pour le secteur des transports dans son ensemble qui connaît un certain nombre de faiblesses institutionnelles, humaines et matérielles" a souligné le ministre des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat, Hippolyte Lingani.

Le projet sectoriel des transports participe de la mise en œuvre des activités du deuxième programme sectoriel des transports et surtout de la politique de développement humain durable dans lequel notre pays s’est engagé. En effet, dans le cadre des vastes réformes économiques entreprises par l’Etat les plus hautes autorités ont consacré dès 1992, un programme spécifique au secteur des transports, au regard de son caractère primordial dans le processus de production et de distribution des biens et des services.

Fort des résultats positifs de ce premier programme, le gouvernement s’est engagé dès 2000, avec le soutien technique et financier de partenaires à poursuivre ces efforts de développement du secteur des transports, par la mise en œuvre d’une stratégie décennale couvrant la période 2000 - 2010. La mise en œuvre de cette stratégie a permis d’engager un programme prioritaire d’investissement évalué à plus de 500 milliards de F CFA, bénéficiant du concours financier d’une vingtaine de bailleurs de fonds dont la Banque mondiale, désignée par ses pairs comme chef de file. La fin de la cérémonie a été sanctionnée par la remise d’antirétroviraux au comité provincial de lutte contre le Sida du Sourou et d’une convention de financement d’activités socio-économiques au comité de gestion environnementale et sociale.

Charles OUEDRAOGO


Les réalisations du PST-2

La mise en œuvre de ce programme prioritaire, exécuté à travers le deuxième Programme sectoriel des Transports et du Tourisme (PST-2), permettra à terme, fin 2010 l’entretien courant de la totalité du réseau classé soit 15 271 km, l’entretien périodique de 4 030 km de route en terre et de 2 185 km de routes bitumées, la réhabilitation de 5 387 km de route en terre et le bitumage de 1 341 km de nouveaux tronçons routiers. Sur le réseau de désenclavement rural, les prévisions d’investissements couvriront la construction de 12 000 km et l’entretien d’environ 20 000 km de pistes rurales.

Par ailleurs, ces investissements physiques seront soutenus par des actions d’appui institutionnel, dans le cadre du renforcement des capacités des administrations et des opérateurs privés du secteur.


Le Premier ministre Yonli apprécie le PST

Je voudrais commencer par saluer la grande mobilisation des populations du Sourou mais aussi celle de l’ensemble de nos partenaires qui sont venus s’associer à nous pour lancer ce projet dont le but essentiel est de contribuer de façon significative à notre vaste programme national de lutte contre la pauvreté. C’est une contribution de la Banque mondiale (B. M) de 92 milliards de F CFA pour consolider les acquis de ce qu’on a appelé dans les années 1990 le Programme d’ajustement sectoriel des transports (PASEC-T).

Consolider les acquis du PASEC-T veut dire tout simplement faire en sorte que les grandes infrastructures routières que nous avons réalisées à travers ce premier programme puissent être renforcées, améliorées et élargies par la construction de pistes rurales pour permettre un désenclavement des départements et des villages, condition sine qua non de l’amélioration des revenus des paysans grâce à l’accroissement du niveau des échanges entre les villages, entre les départements et d’une province à l’autre.

Toute chose qui permettra à nos populations de pouvoir aussi, au niveau des travaux qui vont être menés, bénéficier d’opportunités d’emplois, notamment les jeunes. Il y a une composante essentielle dans ce projet. C’est la composante institutionnelle qui consiste à faire en sorte que d’une part l’administration de l’Etat qui s’occupe du secteur des transports routiers puisse être consolidée dans ses capacités à gérer au mieux toutes les activités liées au développement du transport, d’autre part, aux professionnels privés d’avoir un meilleur encadrement pour effectivement mener qualitativement les activités de façon à les rentabiliser.

Enfin, c’est un projet intégré puisqu’il prend en compte les mesures d’accompagnement de type social, notamment concernant la lutte contre le VIH/Sida. Au cours de la durée du projet nous accompagnerons les paysans des zones concernées dans cette lutte à travers la prévention, la protection et l’amélioration des conditions sanitaires. Nous demandons la mobilisation des populations bénéficiaires pour la réussite de ce projet, toute chose nécessaire au développement et au bien-être.

Nos partenaires à travers le chef de file qui est la Banque mondiale a salué la qualité de la mise en œuvre de la première phase du programme d’ajustement sectoriel des transports.

Le lancement de ce projet a été précédé pendant 2 jours à Ouahigouya d’un atelier qui a regroupé tous les acteurs directement impliqués dans sa mise en œuvre pour atteindre deux objectifs. Il s’est agi premièrement, de l’appropriation pour chaque acteur des tenants et les aboutissants du projet et deuxièmement de faire en sorte que le suivi-évaluation soit de rigueur. Je pense qu’on ne pouvait pas faire mieux pour montrer à la face des populations bénéficiaires et des partenaires au développement, et mettre en confiance le gouvernement pour dire que ce projet sera conduit de façon participative avec en toile de fond un suivi permanent et rigoureux de chaque acteur impliqué dans sa mise en œuvre.

C. O.
Sidwaya

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