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Femmes et société : FAARF dans la gestion et la vente du beurre de karité

Publié le mercredi 11 août 2004 à 08h24min

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Le groupement Sugr-Noom-Wendé existe depuis cinq (05) ans. Avec plus d’une cinquantaine de membres, elle s’investit principalement dans la fabrication du soumbala et du beurre de karité.

Les objectifs de "Sugr-Noom-Wendé" sont notamment d’améliorer la situation économique de ses membres par la réalisation d’activités rémunératrices, d’aider à la réduction du chômage en milieu féminin et de participer activement au développement économique de la province du Kadiogo.

De ce fait, le groupement produisait initialement de la farine, de la patte d’arachide, du savon, en plus du beurre de karité et du soumbala. Mais les deux dernières activités sont toujours d’actualité. Le groupement a dû abandonner les autres activités à cause des difficultés d’écoulement et aussi du manque de moyens financiers et matériels. Toutefois l’association reste confrontée à ces mêmes problèmes rien qu’avec le soumbala et le beurre de karité.

"Pour le soumbala, nous avons des commandes mais nous n’avons pas les moyens nécessaires pour en produire en grande quantité. Nous en faisons tout juste trois (03) à cinq (05) assiettées", a souligné la présidente du groupement, Mme Téné Ilboudo/Sawadogo. En revanche, le fait que le soumbala soit prisé ne console pas pour autant le groupement face aux grandes difficultés que les femmes rencontrent quotidiennement dans la production du beurre de karité.

La nécessité d’un siège

"Nous avons cherché vainement une parcelle. Nous étions provisoirement dans une maisonnette où nous avons été expulsées à cause de l’odeur du beurre de karité en préparation. Les gens supportent mal cette odeur. Grâce à un bon samaritain, nous sommes actuellement dans une maison. Mais nous sommes confrontées au manque d’espace", déplore Mme Ilboudo.

Elle a alors émis le vœu que son groupement acquiert un siège où les femmes pourront travailler sans gêner les voisins et où elles pourront facilement écouler les eaux usées. Elle souhaite par dessus tout, un espace assez vaste pour abriter tout le matériel de son groupement. En effet le projet national karité (PNK) a offert à ce groupement du matériel pour l’appuyer techniquement. Cependant ce matériel ne surmonte pas les difficultés financières auxquelles est confronté le groupement. "Nous pouvons fabriquer deux barriques de beurre de karité en deux jours, mais nous n’avons pas de clients potentiels. Nous finissons à chaque fois par vendre moins cher rien que pour avoir des miettes. Et ça nous fait mal de produire et vendre à perte", a affirmé Mme Ilboudo. De son avis, les autorités gouvernementales devraient s’arranger pour instaurer un partenariat stable entre les productrices de beurre de karité et les fabricants de savon.

Elle estime qu’il est possible d’ouvrir un magasin pour stoker le beurre de karité et le revendre aux fabricants de savon. Elle pense que c’est le fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF) qui doit gérer ce magasin.

Le FAARF doit aider plus

La présidente du groupement a précisé qu’il serait mieux de pouvoir rembourser l’argent emprunté au FAARF en nature, particulièrement en produisant pour le FAARF une quantité de beurre de karité à hauteur de la somme empruntée. "Nous sommes disposées à travailler et nous aimons ce que nous faisons. Le FAARF pourrait alors récupérer l’argent que nous lui devons après avoir vendu le beurre aux fabricants de savon. Mais nous aimerions que le FAARF nous remette le bénéfice après avoir récupéré son argent". Tel est le cri de cœur de ce groupement décidé à toujours produire le beurre de karité même contre vents et marrés.

Aimée Florentine Kaboré (kaborette @ yahoo. fr)
Sidwaya

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