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Une lettre pour Laye : Fermeture du cycle des assistants de police

Publié le vendredi 25 septembre 2009 à 21h49min

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Même si les nuages semblent avoir déserté le ciel burkinabè, les sinistrés du déluge du 1er septembre se comptent toujours par milliers. Certes, passé les premiers jours, certains ont pu trouver refuge qui chez un parent, qui chez un ami, mais le gros de la troupe reste cantonné dans des centres d’hébergement, prospectant anxieusement l’horizon.

De quoi, en effet, demain sera-t-il fait si un éventuel retour sous son propre toit demeure hypothétique ? Question sans réponse pour nombre de familles disloquées pendant que, dans leurs larmes, biens d’autres puisent du beurre pour leurs épinards. Car, et peut-être l’as-tu déjà appris, il s’en trouve sous nos cieux qui, toute honte bue, n’hésitent pas à se décréter sinistrés, espérant secrètement bénéficier de l’aide que la générosité tant nationale qu’internationale nous apporte depuis l’appel solennel au secours lancé par le gouvernement dès le lendemain de la catastrophe. Que diras-tu alors de ceux-là qui ont choisi de bafouer leur “burkindlim”, pour ne pas dire leur intégrité, dépêchant leur progéniture en colonnes couvrées sur les centres d’hébergement, où l’on mange aux frais de la princesse ?

Voilà, en tout cas, qui finit de nous convaincre, cher Wambi, que le malheur des uns fait bien le bonheur des autres. Mais si tous ces vautours qui planent sur les sinistrés n’y prennent garde, la situation pourrait se retourner contre eux ; car les portes de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou pourraient leur être ouvertes pour avoir tout bêtement choisi de faire les larrons. Mais dans quel monde sommes-nous donc ? Sur le quotidien des sinistrés, l’Observateur paalga reviendra dès le mercredi prochain à travers un grand reportage, réalisé après quelque 48 heures de séjour dans un centre d’hébergement. Rendez-vous à ne pas manquer.

Bref, cher cousin, en campagne où, malgré tout, le mil a commencé à porter, l’optimisme est permis chez nos braves paysans, que certaines prévisions avaient complètement affolés dès l’entame de la campagne agricole. A les entendre, en tout cas, il ne manquerait que quelque trois ou quatre pluies, après l’épiaison, pour qu’autour des concessions et dans les fermes, les greniers poussent par dizaines. En attendant, voyons les relevés pluviométriques de la semaine du jeudi 17 au mercredi 23 septembre, que les sorciers du ciel ont bien voulu nous communiquer : Dori = 12,8 mm ; Ouahigouya = 26,5 mm ; Ouagadougou-aéro = 1,9 mm ; Dédougou = 3,6 mm ; Fada N’Gourma = 35,4 mm ; Bobo-Dioulasso = 61,1 mm ; Boromo = 4,7 mm ; Pô = 11,3 mm ; Gaoua = 39,7 mm ; Bogandé = 0,5 mm.

Restons tout de même, cher cousin, dans la rétrospective de la semaine écoulée pour évoquer la sortie punitive des élèves-policiers dans la nuit du 21 au 22 septembre à Gounghin au secteur 9 de la capitale. D’emblée, je me dois de joindre ma voix à celles de tous ces innocents qui ont vécu cette folle nuit où des poulets d’une nouvelle race ont pris sur eux de bafouer l’honneur du corps de la police, à l’exemple de leurs devanciers qui, il y a quelques années, avaient mis un terme à la tradition, occupant la voie publique pour revendiquer.

On se souvient encore, comme si c’était hier, que sans l’intervention de la société civile et du Moogo Naaba Baôgho, certains seraient aujourd’hui au nombre des râleurs professionnels de la cité. Mais qu’on se comprenne bien, cher cousin, je suis de ceux prompts à défendre les policiers quand ils sont injustement pris à parti. Mais je ne serai jamais de leur côté quand ils viendront à s’ériger en hors-la-loi. Que ceux censés protéger les civils en viennent à se tromper sciemment de cibles donne à réfléchir.

Je n’irai pas jusqu’à épouser l’idée de ce boutiquier amer qui a crié haut et fort que personne aujourd’hui n’a le monopole de la violence, mais je comprend aisément la grève du dolo que tous les vieux du quartier ont observée au cabaret de tantie Gomkoudougou le lendemain des événements. Heureusement que le ministère de la Sécurité a été très bien inspiré en s’indignant, condamnant et promettant des sanctions exemplaires dès les minutes qui ont suivi, mais il convient dans l’urgence de situer les responsabilités face aux blessés et aux nombreux dégâts matériels. Qui donc supportera les ordonnances et les factures, puisque toutes ces victimes innocentes espèrent être dédommagées ?

La réponse pourrait tarder à venir, cher Wambi, mais des nouvelles rassurantes me convainquent que le ministre de la Sécurité, le colonel Emile Ouédraogo, pourrait frapper fort dans les rangs de cette nouvelle race de poulets. De sources dignes de foi, en effet, j’apprends qu’il aurait décidé de la fermeture du cycle des assistants de l’Ecole nationale de police (ENP) pour compter de ce vendredi 25 septembre, et ce, jusqu’à nouvel ordre, suite à la descente punitive des élèves-policiers contre les populations du secteur 9 de Ouagadougou le lundi dernier. Et pour ne point rester en si bon chemin, une commission d’enquête aurait été mise sur pied pour déterminer le niveau d’implication des uns et des autres afin de faciliter les sanctions administratives assorties de poursuites judiciaires. Serait-ce là un début d’application des termes du communiqué de presse que tu as pu lire mardi dernier ? Wait and see.

Comme abondamment annoncé dans mes précédentes lettres, cher Wambi, ce jeudi 24 septembre sont effectivement ouvertes dans la ville de Sya les journées parlementaires du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Journées qui interviennent quatre jours, exactement, après l’officialisation de la liste des commissaires politiques régionaux du mégaparti. Tu l’as certainement déjà appris, le nouveau gourou du parti présidentiel dans la région des Hauts-Bassins a pour identité Soungalo Appolinaire Ouattara, aujourd’hui ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat.

Les journées parlementaires du CDP ne pouvaient que bien tomber pour lui qui attendait l’occasion de prouver sa popularité dans la région. Dans l’attente que j’y revienne, cher cousin, on m’apprend qu’il aurait effectué un retour triomphal à Sya ce mercredi 23 septembre, à la tête d’une forte délégation partie de Ouagadougou. Soungalo et les siens auraient été accueillis et ovationnés dès l’entrée de la ville. Un signe majeur et éloquent pour ceux pour qui une autre page du CDP vient d’être tournée dans les Hauts-Bassins, surtout à Bobo-Dioulasso.

S’il est un candidat à la présidentielle ivoirienne qui trône sur un nuage ces jours-ci, cher Wambi, c’est bel et bien Laurent Koudou Gbagbo, que tous les sondages semblent donner favori avant même l’échéance hypothétique du 18 novembre 2009. Selon la lettre du Continent, un dernier sondage, réalisé à la demande de Voodoo Communication qui gère les relations médiatiques du candidat Alassane Dramane Ouattara du RDR, donnerait en effet Laurent Gbagbo vainqueur au premier tour avec 43% des voix, et gagnant au second tour avec 52% contre 48% pour Henri Konan Bédié du PDCI, et 58% face à Alassane Dramane Ouattara (42%). Mais une chose est sûre, cher cousin, les sondages ont leur vérité, et les urnes la leur aussi. Alors ... !

Et puisque tu piaffes d’impatience, voyons maintenant ce que contient cette semaine le carnet secret de Tipoko l’Intrigante :

- Depuis le mois de février 2009, le directeur général de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), Lamoussa Salif Kaboré, a entrepris des tournées dans toutes les directions régionales pour des échanges directs avec le personnel déconcentré, surtout celui de terrain et de contact. Après Bobo-Dioulasso, Koupéla et Koudougou, la Direction générale part ce vendredi 25 septembre 2009 à la rencontre des agents en charge du relevé des compteurs, des coupures, de guichet, des caissiers, du contrôle des abonnés et de liaisons de Ouagadougou après l’étape de Ouahigouya intervenue mercredi 23 septembre dernier.

La nationale de l’électricité entend, à travers ces fora, insuffler une dynamique d’actions à tous ses travailleurs, notamment ceux ayant des relations directes avec la clientèle. Il s’agit également et surtout de partager le Plan stratégique de la société, qui vise à améliorer l’accès des populations à l’électricité, à fournir des services de qualité à ses clients et à accompagner le développement économique à travers la lutte contre la pauvreté. L’occasion est offerte à ce personnel du front office de faire part de ses préoccupations, étant donné l’assurance à lui donnée par le premier responsable qu’aucun sujet n’est tabou.

Le directeur général, Salif Kaboré, n’a pas manqué de saisir cette opportunité pour dénoncer certains mauvais comportements et appeler l’ensemble des travailleurs à œuvrer à une bonne image d’une entreprise qui se veut citoyenne. Souhaitons que ce dialogue direct permette d’accorder les violons et d’améliorer le service en tout temps et en tout lieu en vue d’une conjugaison harmonieuse des joules, des watts et des ampères pour un meilleur rendement de tous les agents de la SONABEL et pour la satisfaction totale de sa clientèle.

- Ainsi qu’on le sait déjà, une délégation du Réseau des parlementaires burkinabè anticorruption BURKINDI (composé des députés Maurice Dieudonné Bonanet et Norbert Michel Tiendrébéogo) participait du 18 au 21 septembre 2009 à Luzaka (Zambie) à l’Assemblée générale du Réseau des parlementaires africains contre la corruption (APNAC). Au cours de cette assemblée, le bureau a été renouvelé. Notre compatriote le député Maurice Dieudonné Bonanet, Coordonnateur du Réseau BURKINDI, a été élu à l’unanimité au poste de vice-président de l’APNAC. La présidence est revenue à la Zambie à travers le député Lubinda Given. Rappelons que l’APNAC regroupera des réseaux parlementaires d’une vingtaine de pays africains.

- Qu’est-ce qui a bien pu arriver à Djamila Carole Compaoré, la petite présidente ? En tout cas, on l’aurait aperçue il y a quelques jours assistant en spectatrice aux séances sportives de ses camarades de classe du Saint-Ex. Pire, elle avait un bandage à un pied et se déplaçait avec des béquilles. Selon certaines indiscrétions, elle aurait glissé en descendant des escaliers du palais de Kosyam. Prompt rétablissement, la bienheureuse héritière !

- Moins d’une semaine maintenant et les élèves du primaire et du secondaire rependront le chemin de l’école. Un peu partout dans les différentes circonscriptions, les enseignants, qui ont effectué leur rentrée administrative depuis le 15 septembre, même si certains font toujours de la résistance, mettent les petits plats dans les grands pour réussir cette réouverture des classes. Mais la sérénité ne semble pas à l’ordre du jour à “l’école CDR de Dassasgho A” au secteur 28 de la capitale, où le bureau de l’Association des parents d’élèves traverse une crise qui risque d’hypothéquer l’avenir des enfants. Ce n’est donc pas à tort qu’une conférence de presse est prévue ce samedi 26 septembre à ladite école à partir de 8 h afin de crever l’abcès. Peut-être pourra-t-on sauver ce qui peut encore l’être ?

- Pèlerinage des acteurs du développement au Bazèga, ce samedi 26 septembre, où se tient à l’hôtel Mitibkiéta, à partir de 9 h 30, un forum provincial. Thème : stratégie d’implication des forces vives dans le processus de décentralisation pour le développement du Bazèga. Placé sous la présidence du ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Justin Koutaba, et la coprésidence de son homologue du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougma, ainsi que du gouverneur de la région du Centre-Sud, Raymond Edouard Ouédraogo, ledit forum sera coparrainé par le P-DG de Planor Afrique, Appolinaire Compaoré, et le coordonnateur du Projet sectoriel des transports, phase 2, Jean Bertin Ouédraogo.

- C’est un secret de polichinelle, le Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO) a, lui aussi, fait les frais du déluge du 1er septembre dernier. C’est pourquoi, afin de faciliter sa réhabilitation, son service de pédiatrie avait précédemment été transféré au CHU Charles- de-Gaulle depuis ce même 1er septembre. Depuis le mercredi 23, il est porté à l’intention de tous les usagers que ledit service est désormais transféré au CMA du secteur 30.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 25 septembre 2009 à 22:13, par S.D.O En réponse à : Une lettre pour Laye : Fermeture du cycle des assistants de police

    la bienheureuse héritière !!!
    l’Obs est-il toujours bien inspiré ?

  • Le 26 septembre 2009 à 15:15, par Lincoln Six Echo En réponse à : Une lettre pour Laye : Fermeture du cycle des assistants de police

    "Les sinistrés pendent la crémaillère" Tel était l’un des grands titres de l’observateur du Jeudi/Mercredi peu importe. Je sais plus si la signification de l’expression à changer ou pas ? Mais je me demande si celui qui a mis ce titre : est ce de la provocation ou est ce de l’idiotie pur et simple. Chacun son travail mais respectons les autres également. C’est vraiment irresponsable qu’un grand journal sinon l’un des "best" des quotidiens burkinabé puisse en ces temps de désolation pour les sinistrés on puisse écrire un tel titre.
    Concernant la vie dans les sites d’accueils, il faut vraiment que le gouvernement veille sinon on verra du n’importe quoi. Il y a déja eu des cas de viols, je connais une dame qui a du quitter avec ses deux jeunes filles(15 et 17 ans) car elles risquaient d’être violées. En plus de d’être sinistré si tu dois gérer des grossesses...
    C’est vrai que le gouvernement à pris certaines mesures (infiltrations de gendarmes et policiers au sein des sinistrés) mais il faut sévir. Celui qui peut pas vivre en communauté avec les autres qu’on le décampe et qu’il perde en même temps les accommodations.

    • Le 27 septembre 2009 à 20:05 En réponse à : Une lettre pour Laye : Fermeture du cycle des assistants de police

      Tu as raison Lincoln. Certains journalistes n’ ont pas le sens des evenements. Ils emploient les mots plus pour leur sonorite que pour ce que ca veut vraiment dire. Croyant faire de l’esprit, ce journaliste a perdu le sens du decorum. Ils sont nombreux a travailler dans l’ information mais tres peu nombreux sont les journalistes, les professionnels, les vrais. Il nous dira, pour faire partir sa honte, que c ;etait pour rire. C’est dans une tente qu’ on pend une cremaillere ? Sont- ils alors heureux d’etre la ou ils sont sont ?
      Si on ne peuit etre intelligent, il faut imiter ceux qui sont intelligents.

      LOP

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