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Une Lettre pour Laye : Qui a volé le bébé de Maître Pacéré ?

Publié le vendredi 3 avril 2009 à 02h00min

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Il n’est pas jusqu’à Bakata où les fidèles lecteurs de la presse burkinabè ne soient tombés dans la nasse de l’Observateur paalga en ce mercredi 1er avril 2009. « Quand Blaise rend visite à Mariam Sankara ». Il n’a pas fallu plus qu’une telle manchette à la une de son édition n° 7352 pour que l’on s’arrache les milliers d’exemplaires de ce quotidien, tels de petits pains.

Car, à moins d’un miracle ou d’une divine inspiration, une telle démarche présidentielle venant de Kossyam, pour nombre de citoyens et pour les raisons que l’on sait, ne saurait être envisagée pour l’instant, même un quart de siècle après la disparition tragique de l’illustre époux de Mariam. Comment donc l’enfant terrible de Ziniaré a-t-il pu faire ce pas de géant ?

Hélas, cher cousin, comme vous vous en serez rendu compte en page intérieure du journal, l’Observateur paalga sacrifiait ainsi, à sa manière, à cette tradition séculaire du Poisson d’avril, quand même très gros, celui-là. De poisson d’avril donc, parlons-en, cher cousin, puisqu’il y a encore des milliers de Burkinabè à s’interroger sur son origine. A propos donc, je préfère m’en remettre à Internet qui te fera bénéficier de ses lumières.

Lis plutôt :
« Jour saint pour tous les blagueurs, le 1er avril est traditionnellement synonyme de farce. Les professeurs sont souvent les victimes d’élèves ingénieux, les médias diffusent allègrement des canulars et tout le monde y va de son piège. Petit retour sur la plus rigolote des traditions. A l’origine était Charles IX.
Si l’origine du poisson d’avril est controversée, l’hypothèse la plus courante le fait naître au 16e siècle.

En 1564, le roi Charles IX a décidé que l’année ne commencerait plus le 1er avril, mais le 1er janvier. Un changement a également décalé les échanges de cadeaux et d’étrennes qui marquaient le passage à la nouvelle année. Pour semer le doute au sujet de la date réelle du nouvel an, certains ont persisté à offrir des présents en avril. Avec le temps, les petits cadeaux d’avril se sont transformés en cadeaux pour rire, en blagues, puis en stratagèmes pour piéger les autres.

Pourquoi le choix du « poisson »
Si les farces sont désormais connues sous le nom de « poisson d’avril », cela remonte là encore à ce cher 16e siècle. Les cadeaux que l’on s’offrait en avril étaient souvent alimentaires. Cette date étant à la fin du carême, période durant laquelle la consommation de viande est interdite chez les chrétiens, le poisson était le présent le plus fréquent.

Lorsque les blagues se développèrent, l’un des pièges les plus courants était l’offrande de faux poissons. Et dans les autres pays... La tradition de la blague du 1er avril, au départ occidentale, s’est peu à peu diffusée. Elle s’exprime de différentes manières en fonction des pays. En Angleterre, par exemple, le 1er avril est l’ »April’s fool day ». Les farces ne se font que le matin, et si vous êtes piégé, vous êtes « une nouille ».

En Ecosse, soyez deux fois plus vigilant qu’en France, car les farceurs peuvent également sévir le 2 avril. Au Mexique, l’unique tour consiste à subtiliser le bien d’un ami. La victime aura en échange des bonbons et un petit mot lui indiquant qu’il s’est fait avoir. Il existe même une version indienne du poisson d’avril : elle a lieu le 31 mars et se nomme la fête d’ »Huli ».

Quelques canulars célèbres de ces dernières années 1992 : une radio publique nationale américaine annonce que Richard Nixon est candidat à l’élection présidentielle. Son slogan de campagne : « Je n’ai rien fait de mal, je ne recommencerai pas ». 1999 : la radio BBC 4 affirme à ses auditeurs que l’hymne national anglais « God save the Queen » va être prochainement remplacé par un chant européen en allemand. Des milliers d’auditeurs appellent l’antenne, scandalisés.

2000 : le quotidien sportif portugais « A bola » publie un article selon lequel l’UEFA a décidé de retirer l’organisation de l’Euro 2004 à son pays. Un traumatisme pour certains lecteurs... 2002 : le site Internet canadien « Bourque Newswatch » annonce le départ du ministre des Finances, Paul Martin. Reprise par le bulletin financier britannique, « The Gartman Letter », la nouvelle aurait fait perdre 32 cents au dollar canadien.

Et maintenant que tu as bien dégusté ton poisson, cher Wambi, voyons ensemble le menu de l’actualité nationale et sous-régionale. Tu t’en rappelles comme si c’était hier, le jeudi 26 février dernier, des actions conjuguées du service régional de la police judiciaire (SRPJ), du commissariat de l’arrondissement de Boulmiougou et de la Brigade du commissariat central de Ouagadougou permettaient d’exhiber, dans l’enceinte de la Maison des jeunes et de la culture de la capitale burkinabè, une trentaine de bandits. A leur actif, 91 engins et 15 bouteilles de gaz volés.

Mais quelle ne fut notre indignation en apprenant qu’un des malfrats est un étudiant en 4e année de médecine ! Hélas, cher cousin, pour se donner bonne conscience, les sages du village en ont conclu que le chien n’attrape jamais le gibier qu’on lui montre.

Quel gâchis donc pour les pauvres parents, qui promettaient à cet enfant un avenir radieux ! Hélas, mille fois hélas, dirais-je, sous l’arbre à palabres, on n’a pas encore fini de se lamenter sur un tel sort et de nourrir des regrets sur cet odieux palmarès, que la triste réalité nous rattrape depuis Dakar, la capitale sénégalaise.

Là encore, à l’université Cheick-Anta-Diop, un étudiant burkinabè en 5e année de médecine vient de se faire prendre dans une sale affaire de détention et de trafic de chanvre indien. A. B., puisque c’est de lui qu’il s’agit, tel que nous le relate Lasquotidien.com, a été surpris lors d’un contrôle inopiné des forces de sécurité, en plein dans son élément.

Les fouilles minutieuses entreprises dans sa chambre n’ont-elles pas d’ailleurs permis de retrouver 100 grammes de « l’herbe de la mort » ? De fil en aiguille, les flics mettront la main sur son fournisseur, Ibrahima Diallo, lui aussi étudiant, en IIIe année de lettres modernes.

Un troisième larron, lui, boutiquier en face de l’université, chez qui l’on a récupéré 650 g de chanvre indien, s’appelle Issa Diallo. Si au cours du procès qui s’ensuivit le sieur Issa Diallo a été relaxé au bénéfice du doute, car ignorant tout du contenu du colis à lui confié, notre compatriote, A. B., et son facilitateur, Ibrahima Diallo, s’en seraient tirés respectivement avec 2 mois et 4 mois ferme pour « offre et cession de « l’herbe qui tue » ». Un verdict sans doute clément afin de leur éviter l’année blanche.

A.B. a certainement compris la portée du message, puisque, après avoir avoué être un adepte de l’herbe, il a promis de ne plus y toucher. Une faute avouée est mille fois pardonnée certes, cher cousin, mais il y a lieu de s’interroger sérieusement sur la dérive actuelle de la jeunesse burkinabè. Bien entendu, cher cousin, je te dispense de l’identité de notre compatriote en raison de la peine que subissent aussi bien ses parents que ses amis d’ici et d’ailleurs. Dans quel monde sommes-nous ?

Aujourd’hui, à mille lieues de son Burkina natal, puisqu’exerçant au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha en Tanzanie, le Bâtonnier Titinga Frédéric Pacéré n’en finit pas moins de léguer à ses compatriotes l’image du maître de la parole, défenseur de la veuve et de l’orphelin, géniteur de la bendrologie, qui s’inscrit en lettres d’or dans les annales de la culture burkinabè.

Et depuis la Tanzanie, Me Pacéré vient de nous administrer la preuve de la fertilité de son esprit, à travers son dernier bébé qui vient de naître chez l’Harmattan, sur les origines africaines d’Avocats sans frontière. Ce livre, cher cousin, est en guise de réponse à ceux qui lui dénient aujourd’hui la paternité des avocats sans frontières.

Pendant que tu me lis, certainement que le fondateur du musée de Manéga, après un bref séjour au Pays des hommes intègres, est en train de regagner le TPIR ; mais, en attendant de pouvoir le rencontrer à toutes fins utiles à son retour en mai, voici ce qu’il m’a confié pour toi, cher Wambi : « Ces dernières années, et je me permets d’être franc, j’apprends par des rumeurs en provenance de Belgique qu’on a fait disparaître des archives des Avocats sans frontière tous documents faisant référence au Bâtonnier Pacéré parce que ce serait péjoratif et humiliant qu’on sache que c’est un Noir qui a initié et lancé Avocats sans frontière.

Ainsi, mon discours du lancement des Avocats sans frontière a disparu de ces archives ; faits plus graves, le dauphin Bâtonnier en question, le Bâtonnier Pierre Legros, celui qu’on a choisi la veille pour me présenter à l’auditoire, a écrit un livre pour dire que c’est lui qui a lancé Avocats sans frontière, aidé en cela par le ministre Bernard Kouchner... ». Tu comprends aisément donc, cher cousin, l’état d’âme de Me Pacéré qui s’est cru le devoir de te livrer sa part de vérité. En tout cas, rendez-vous est pris pour mai, et certainement que tu en sauras davantage.

En attendant, et avant de t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, je te fais part de la réponse des locataires des immeubles A & B de la cité An IV secteur 05/SONATUR, consécutivement à la décision de réajustement des prix du loyer des bâtiments SONATUR. En voici la tenir : « C’est avec plaisir que nous avons reçu votre note nous faisant part de votre intention d’augmenter les prix du loyer des bâtiments de 75 000 à 150 000 F CFA, et ce, à compter du 1er avril 2009.

Nous pensons que cela s’inscrit dans la logique des relations entre un bailleur et son preneur et témoigne de la volonté de la SONATUR de coopérer loyalement avec ses locataires. Tout en ne réfutant pas cette décision, nous pensons que ces nouveaux prix seraient un peu élevés, au regard des difficultés consécutives aux conjonctures économiques et financières nationale et internationale, car nous passons du simple au double.

Par conséquent, eu égard à cette conjoncture, nous vous prions d’accepter des négociations entre nos deux parties afin de vous imprégner des réalités des uns et des autres. Par ailleurs, un recul du délai du 1er avril serait souhaitable. Tout en espérant une suite favorable, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Directeur général, l’expression de notre considération ».

Les représentants des locataires
M. Héma Ardjouma
M. Lingani Issaka
M. Koïta Ousmane
M. Ouédraogo Honoré

Le premier avril est, certes, derrière nous, mais je ne désespère pas de voir les différents protagonistes trouver un terrain d’entente, cher cousin, en dépit de la crise financière internationale qui dicte sa loi.

- Les gérants de parkings veulent-ils, eux aussi, revoir leurs tarifs à la hausse ? En attendant une éventuelle réponse de leur syndicat, il se susurre dans la cité qu’une hausse de 100% s’imposerait de nos jours eu égard à la cherté de la vie et à la voracité des malfrats. Pour nombre de citoyens, en tout cas, oui à la hausse si et seulement si les honorables gérants de parkings peuvent s’engager à rembourser illico presto pour tout engin volé ou endommagé dans leur empire. Car il ne fait point de doute que, de dossiers pendants, leurs tiroirs regorgent.

- A peine a-t-il regagné l’Hexagone après un bref séjour aux deux Congo et au Niger la semaine dernière, que Nicolas Sarkozy reprend son bâton de pèlerin pour l’Afrique. Ce lundi 06 avril, il pourrait en effet fouler le sol ivoirien, en compagnie de Christine Ockrent (France-Monde). Sarko débarque à Abidjan au moment où on l’y attendait le moins, lui qui avait conditionné sa venue à la tenue de l’élection présidentielle au pays d’Houphouët. Selon la Lettre du Continent dans son édition du 1er avril, cette visite aurait été dictée par certains hommes d’affaires, dont Martin Bouygues et Vincent Bolloré.

- Ce samedi 04 avril, c’est un véritable pèlerinage qui s’imposera aux férus de la culture burkinabè à Simonville. Cap d’abord sur le palais du Baloum au secteur 2 où le maître des lieux, Naaba Tanga II, commémore sa fête coutumière du Nabasga. A une dizaine de kilomètres de là, à Zagtouli, son cousin Naaba Saaga sacrifiera, lui aussi, à cette tradition ancestrale ce même samedi. Retour ensuite au secteur 07 où le Samand Naaba leur emboîtera le pas. En attendant, les troupes folkloriques y ont devancé les uns et les autres pour réserver à tous un accueil à la hauteur de ces trois événements.

- Ce dimanche 05 avril, dans la région des Cascades, le point de convergence sera, sous conteste, Banfora où la famille Tou commémore le 30e anniversaire du rappel à Dieu de Tou Baba Roger. En cette circonstance, une messe pour le repos de son âme sera dite à partir de 9h00 en l’église Saint-Pierre de Banfora, suivie d’un rafraîchissement à l’hôtel Fara. Pour ceux qui l’ignoreraient encore, le regretté Tou Baba Roger n’était autre que le père de notre ancien ministre Tou Alain Ludovic.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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