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Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

Publié le lundi 9 février 2009 à 03h17min

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Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

L’auteur de ces lignes s’en souvient : lorsqu’il lui arrivait de rendre visite à Gérard Kango Ouédraogo (GKO), il y a quelques années de cela, ce dernier l’accueillait sous la paillote de son domicile à Nemnin et lui remettait souvent plusieurs feuillets manuscrits ou saisis et lui disait : « Mon fils, lis et dis-moi ce que tu en penses ». Ces écrits ont donné naissance à la chronique de soixante années de lutte politique que GKO a dédicacée le 7 février dernier au Centre national des archives.

Pour la circonstance et devant une brochette de personnalités du monde politique, économique et de la société civile, c’est Adama Fofana, patron de la « Petite Académie » qui a joué au modérateur. Selon ce dernier, trois caractéristiques collent à GKO :
- la grandeur, le sens du respect et l’esprit et l’intelligence. Pour la première qualité, GKO fait penser à certaines descriptions d’Anatole France, la seconde qualité est une seconde nature, selon le mot de Balzac, et enfin, la troisième est un des leitmotiv de Napoléon pour qui l’esprit donne le sabre.

Que retenir de cette dédicace ? La réponse réside dans trois questions fondamentales que le modérateur a posées à l’illustre auteur qui, comme à son habitude, avec son aisance proverbiale et légendaire, ne s’y est pas dérobé : Le présent ouvrage ne constitue pas les Mémoires de GKO qui promet, si Dieu lui prête vie d’en écrire. Qu’est-ce qu’il n’a pas dit dans ces 520 pages et qu’il compte léguer à la postériorité ?

GKO : « J’avais un devoir de mémoire vis-à-vis des générations montantes, leur dire ma part de vérité, des faits que j’ai vécus en tant que témoin et acteur. Alors, avant de quitter ce monde ou nous ne sommes que des étrangers, des parents, amis m’ont demandé de laisser quelque chose. Et j’ai écrit. Mais si Dieu me donne vie, j’arriverai aux Mémoires, car dans ce présent ouvrage, je ne dis même pas le millième de ce que je détiens ».

Pourquoi ce sous-titre de « Un combat pour l’Afrique ? »

GKO : « Lorsque je dis combat pour l’Afrique, cela ne signifie pas que Gérard a fait beaucoup pour l’Afrique. Mais il y a 3 dates qui me tiennent à cœur : octobre 1946 où des femmes et des hommes aux mains nues ont été fiers de se retrouver sur les bords du fleuve Djoliba pour former le RDA ; le 15 juillet 1956 où des cadres et jeunes ont estimé qu’il fallait former une fédération, enfin en juillet 1958, date à laquelle le Parti du rassemblement africain (PRA) a demandé l’indépendance de l’Afrique ».

Pourquoi GKO s’est toujours désisté en ce qui concerne la course à la présidence, pour une autre personne (Maurice, Sangoulé, etc.) ? Est-ce parce que la présidence ne l’intéressait pas ?

GKO : « Nous avons juré de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
Quel est l’homme qui ne veut pas être président de la République ? Il n’y en a pas. Gérard voulait être président. Je l’ai dit même si c’est pour 5 mn, je voulais l’être. Mais pas à n’importe quel prix. Dans mon livre, beaucoup le savent, les relations qui me liaient à Maurice Yaméogo. Je ne regrette rien de tout cela. GKO n’était pas un faiseur de roi. Mais à chaque fois que je sentais qu’en me présentant je risquais de passer, mais qu’il ne devait pas avoir la paix, je reculais immédiatement ». Il citera l’exemple de 1978, c’était le cas, « mais moi GKO a préféré la cohésion du pays ».

Chronique de soixante années de lutte politique fourmille d’informations sur cet animal politique qu’est GKO, certains de ses compagnons politiques burkinabè comme étrangers, des faits et avènements de la Haute-Volta contemporaine, d’archives et de photos médités. Bref une mire de savoir que les jeunes générations devront visiter.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 9 février 2009 à 09:16, par Sabari san En réponse à : Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

    Encore une fois, des éléments clés manquent à ce brillant article : édition, lieu d’édition, (date) et surtout coût !
    Sans rancune !

  • Le 9 février 2009 à 11:09, par Nuée En réponse à : Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

    Mr le journaliste, dis moi que signifie "animal politique" ?

    • Le 10 février 2009 à 23:01 En réponse à : Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

      Vous avez raison. Le journaliste a voulu faire de l’esprit mais la comparaison est faible. Il voulait dire que le Grand Gerard que meme ses adversaires politiques respectent est un fauve politique, ce qui se comprendrait. Peut- on dire que quelqu’ un court comme un quadrupede pour vouloir dire qu’ il court beaucoup ? Ce serait dommage puisque la tortue aussi est un quadrupede mais n’est pas trop connue pour emerveiller en matiere de courir. Dire de ce monument politique que c’est un animal, c’est a peu pres ne rien dire. Puisque des animaux, nous en connaissons qui ne sont pas vraiment redoutables.Est- un lievre politique ou un levrier politique ou encore un hyppopotame politique ? Faites un effort dans le choix des mots car la propriete des termes, c’est sacre. Faites de l’esprit tant qu’ il vous plaira mais sachez que les lecteurs pour qui vous ecrivez veulent au moins qu’ il y ait un sens dans le choix de vos mots.

      LOP.

    • Le 22 mars 2009 à 20:53 En réponse à : Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

      Peut être qu’il fait allusion au grand mamifère "éléphant" qui est le symbole du parti.

  • Le 9 février 2009 à 13:09, par Raoko En réponse à : Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

    Attendons de lire le document pour apprécier. Mais à chaud, disons nous osons croire que l’esprit de la science prévaudrait sur l’habillage griotique propre aux hommes politiques et que la production serait digne d’être classée parmis les précis d’histoire de la Haute Volta ou du Faso.

    • Le 9 février 2009 à 16:02, par Wend-yam En réponse à : Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

      je trouve l’initiative digne d’encouragement et pense humblement que les hoes et femmes qui on pris part,d’une quelconque façon, à l’histoire du pays se doivent de laisser un écho à la postérité.Mes félicitations à GKO et bon courage pour les mémoires.

  • Le 9 février 2009 à 16:14, par koutou En réponse à : Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

    Comme l’a dit l’un des intervenants, le journaliste ne dit rien sur l’editeur, le lieu d’edition, encore moins où on peut avoir ce livre. Par contre comme d’hab il montre dans le chapeau de l’article qu’il a eu la primeur des tous premiers manuscrits et que GKO lui demandait ce que lui DZ en pensait. La modestie n’est vraiment pas le fort de ce monsieur et ça se ressent dans le travail. Dommage.

  • Le 10 février 2009 à 16:26, par diallo En réponse à : Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

    sauf que vous ne vouliez pas lire ou par paresse intellectuelle vous voulez tout dans un plateau bien doré.vous trouverez le livre dans les bonnes librairies comme dit l’autre.

    • Le 14 février 2009 à 00:12 En réponse à : Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

      Quelles sont ces bonnes librairies - la ? la question des precisions reste posee. Votre bonne laibririe est- elle ma bonne librairie. N’ oubliez pas qu’ on ne s’est pas entendu sur la liste de vos bonnes librairies. faites votre travail sans chercher a vous defendre contre le bon sens. C’est par la seule facon que vous allez vous ameliorer.

  • Le 12 février 2009 à 09:34, par Anitus En réponse à : Gérard Kango Ouédraogo : Un animal politique raconte son parcours

    Chers journalistes, un peu d’effort pour nous fournir tout au moins les éléments clé d’un article.
    J’en profite, avec l’avénement des TIC, vous nous présentez souvent des photos difficiles à dévisager. Veillez-y.
    Sans rancune

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