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Une Lettre pour Laye : La FEDAP/BC et l’affaire Kossouka

Publié le vendredi 23 janvier 2009 à 16h23min

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Si dans l’administration, tant publique que privée burkinabè, on en est encore à des vœux à l’entame de l’année 2009, dans le pays réel, celui du monde paysan, c’est plutôt un refrain d’éternelles doléances qui est entonné en chœur.
Qui d’autres, en effet, que bon Dieu et les puissants du jour pourraient les soulager du calvaire de la crise alimentaire, de la maladie et de l’analphabétisme, leur seul héritage ? Car, dans le Burkina profond, l’austérité ne saurait être une trouvaille ministérielle, mais une constance.

Je comprends donc pourquoi, cher cousin, ton oncle Razougou se console par ce froid sibérique qui, depuis peu, semble venir nous mettre sur un pied d’égalité en ce pays dit des hommes intègres. En ce monde ici-bas, chacun doit certes porter sa croix, mais, à force de manger, si ce n’est de brouter, pendant que regarde la grande masse des damnés, on court le risque d’être leur cible idéal, servi sur un plateau d’argent. Mais, passons !

Au moment où te parvenait ma dernière lettre, cher cousin, l’actualité nationale s’enrichissait de deux événements majeurs : vendredi 16 janvier, en effet, la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) était délestée de deux pensionnaires de luxe.

Te rappelles-tu, en effet, le célèbre Nana Thibaut ? Oui, il s’agit bel et bien de l’enfant terrible de Samandin, jugé et condamné à une peine d’emprisonnement de 3 ans par le Tribunal correctionnel de Ouagadougou le 11 mars 2008, consécutivement aux manifestations contre la vie chère, dont il aurait été l’initiateur.

Depuis ce vendredi 16 janvier, disais-je, le fétiche de la capitale respire l’air libre du Faso, à la faveur d’une remise du reliquat de sa peine décrétée par le président Blaise Compaoré. A toute fin utile, d’ailleurs, je te propose la teneur dudit décret, signé le jeudi 15 janvier 2009.

Le président du Faso,
Président du Conseil des ministres

Décrète

Article 1 : En application des articles 1 et 3 du décret n°160/PRE/J du 18 avril 1961 réglementant le droit de grâce, il est fait remise du reliquat de sa peine privative de liberté à : Nana Thibaut, condamné par le jugement n°244/08 en date du 11 mars 2008 du Tribunal correctionnel de Ouagadougou.

Article 2 : le ministre de la Justice, garde des Sceaux est chargé de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel du Faso.

Ouagadougou, le 15 janvier 2009
Blaise Compaoré

Ainsi que tu l’auras constaté, cher cousin, en dépit de son séjour de quelques mois dans l’enfer carcéral, la popularité de Nana Thibaut est restée intacte. Il n’y a qu’à en juger par l’essaim de militants, d’amis, de parents et de connaissances qui l’a accompagné de « Nioko » à son fief de Samandin, secteur 7 de Simonville. Je me garderai de revenir sur l’audience que lui a accordée dès le dimanche 18 janvier Sa Majesté le Moogho Naaba, sans toutefois passer sous silence celle qu’il souhaite du grand sachem, celui-là même grâce à qui il a pu retrouver les siens.

Mais Blaise lui accordera-t-il cette énième faveur ?
Difficile d’y répondre, mais qui sait que la scène politique nous réserve parfois des surprises ne peut partager l’optimisme de Nana Thibaut, qui retient, comme si c’était hier, avoir été abandonné par ses amis de l’opposition durant sa traversée du désert.

Toutefois, si son élargissement semble faire l’unanimité, tel n’est pas le cas de celui du jeune milliardaire Salif Kossouka Ouédraogo, commanditaire présumé de la tentative d’assassinat de Bandja Travaly, représentant de British Americain Tobacco (BAT) au Burkina, dont on parle dans les gargotes de la capitale depuis octobre dernier.

Après quelque deux jours d’incarcération, Kossouka a, lui aussi, bénéficié d’une liberté provisoire ce même 16 janvier 2009. Est-ce à dire qu’il est maintenant lavé de tout soupçon et que le dossier peut-être classé ?

Difficile de ne pas y croire quand on sait la tradition de justice burkinabè sur certaines affaires, et la qualité des accusés. D’ailleurs, peut-on penser autrement eu égard au pèlerinage effectué dimanche dernier, à la résidence de Salif Kossouka Ouédraogo, par les militants et sympathisants de la Fédération associative pour la paix avec Blaise Compaoré (FEDAP-BC) pour lui présenter leurs vœux et le soutenir dans son épreuve ?

Ce, d’autant plus que selon le procureur général, Abdoulaye Barry, et le directeur de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion, Leger Kinda, l’affaire suivrait son cours, même si bien de citoyens ne manqueront pas d’épiloguer sur l’intrusion du politique dans les dossiers judiciaires. Messieurs et mesdames de la FEDAP-BC, votre initiative est la plus inopportune qui soit, car exposant à tort ou à raison votre champion.


Cela dit, cher Wambi, la précarité alimentaire nous oblige à la prudence, même dans cette conjoncture de vie chère et de crise financière généralisée. Ça y va de notre santé ainsi que de notre survie, et les faits parlent d’eux-mêmes.

Chaque jour que bon Dieu nous offre, des cas d’intoxication alimentaire sont signalés aux quatre coins du Faso. Pour l’instant, j’en ignore les causes, mais des doigts accusateurs n’hésitent pas à indexer l’alimentation de rue et la qualité douteuse de certains produits destinés à la consommation.

D’ailleurs, y a-t-il une ville burkinabè qui en soit épargnée ? Après Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, Koudougou et Pô qui ont eu leurs lots d’intoxiqués, le département de Guiaro dans le Nahouri comptait ses morts il y a une dizaine de jours. Trois personnes de la même famille y sont mortes, après avoir consommé du « baabènda », ce bouillon qui nous rappelle encore les temps anciens de disette.

La liste commence donc à s’allonger, et il importe de tirer la sonnette d’alarme, ne serait-ce qu’en menant une campagne de sensibilisation. Même si le ministère de la Santé semble briller par l’éloquence de son silence, les parents, enseignants, restaurateurs et restauratrices devraient relever le défi de la promotion de l’hygiène alimentaire. Voilà un thème d’utilité publique que les conseils municipaux pourraient s’approprier, si tant est avéré que les services d’hygiène en relève. Mais enfin...


Et maintenant, cher cousin, je t’ouvre le carnet secret de Tipoko l’Intrigante en t’invitant à faire ton baluchon pour Yako.

- Dans la capitale du Passoré, le champagne coulera à flots ce samedi, 24 janvier 2009 à partir de 12 h 00. Si tu l’ignorais encore, c’est ce jour-là que le chef d’état-major de l’Armée de terre (CEMAT), Dominique Djindjéré, a choisi d’arroser ses nouvelles étoiles de général de brigade. Tu comprends maintenant pourquoi le Tout-Yako est en ébullition depuis des jours pour réserver à son illustre fils et à ses invités un accueil des plus chaleureux.

Pour mémoire, et sauf erreur ou omission, cher Wambi, l’Armée burkinabè compte aujourd’hui cinq généraux en activité que sont Kwamé Lougué, Robert Guiguemdé, Ibrahim Traoré, Ali Traoré et... Dominique Djindjéré, qui sera heureux de t’accueillir dans son Yako natal.


- Après sa première édition, réussie et unanimement saluée, le deuxième marathon Ouaga-Laye se coura le 30 mai 2009. Ainsi en a décidé le Comité d’organisation, en concertation avec l’Observateur paalga, l’initiateur de cet événement sportif, qui entend l’instituer pour en faire un rendez-vous annuel.

En attendant son règlement, qui ne tardera pas à tomber, on apprend que dès cette deuxième édition, l’épreuve sera ouverte aux athlètes de la sous-région. Que ceux donc qui espèrent détrôner Charles Neboua se réveillent tôt, car âpre sera la lutte sur la route de ce marathon Ouaga-Laye.


- Depuis son interview historique accordé à l’Observateur paalga dans sa première livraison de l’année 2009 le 05 janvier, le nom de Zéphirin Diabré revient sur toutes les lèvres. L’nterview fait toujours des gorges chaudes au regard des sujets abordés : crise financière ; lutte contre la corruption ; Alternance démocratique au Pays des hommes intègres ; Forum citoyen...

Sur ces thèmes et sur bien d’autres, l’ancien ministre de Blaise Compaoré, aujourd’hui Shairman Afrique & Moyen-Orient du Groupe français AREVA, reviendra en direct sur Savane Fm le lundi 26 janvier 2009 à partir de 06 h 00. Un grand rendez-vous à ne pas manquer pour les auditeurs en langue mooré.


- A en croire certaines langues, le ministère du Commerce pourrait décerner la médaille du courage et de la patience à Paul Sawadogo. L’agrément à lui décerné depuis maintenant deux ans pour donner vie à sa société GPL-Services commence à prendre de la moisissure, du fait d’un veto d’une puissante compagnie qui n’approuve pas la moindre concurrence dans le secteur du gaz, et pourtant.

Les millions de francs CFA investis, et l’expérience accumulée par Paul Sawadogo sont aujourd’hui réduits à néant. Rien ne semble lui autoriser un quelconque optimisme dans ce monde de requins.

Mais montera-t-il en justice, comme le susurrent certaines langues ? En tous les cas, un règlement amiable de cette affaire s’avère judicieux, pour peu que l’on veuille encourager les bonnes initiatives au Faso.


- Sâaba en fête !

Le cinquantenaire du juvénat Saint-Joseph, tant annoncé, sera effectivement commémoré ce samedi 24 janvier 2009 dans l’enceinte dudit établissement. Depuis le début de l’année, le comité d’organisation, piloté par le commissaire de police Paul Sondo, s’y attelle. Ce vendredi 23 janvier, veille de l’événement, une conférence sera donnée sur le passé de la province Sainte-Anne et sur les perspectives. Enfin, le samedi 24 janvier, une messe d’action de grâce et une cérémonie de décoration réuniront la grande famille des frères du Juvenat de Sâaba.


- A quand le renouvellement du comité local de jumelage de Banfora, qui défraie la chronique depuis un certain temps ? C’est la question que se pose plus d’un à Banfora depuis la suspension du bureau sortant il y a quelques mois. Plusieurs raisons expliqueraient cette situation, et les différents candidats qui étaient déjà en campagne pour la présidence dudit comité sont obligés de prendre leur mal en patience. Suite à des plaintes, les autorités auraient voulu voir clair dans la distribution des cartes de membre, qui donnent droit au vote. Des pratiques suspectes avaient motivé cette option pour donner la chance à tous les candidats.

Aussi, l’on n’est pas passé par quatre chemins pour suspendre le bureau en place, dont le mandat est expiré il y a belle lurette. Depuis le 5 janvier 2009, c’est un comité de 6 membres, représentant la mairie, le gouvernorat des Cascades, la préfecture, la gendarmerie et la police, qui serait aux affaires. Ce comité a la charge de conduire les activités jusqu’au renouvellement du bureau. Déjà, les autorités sont claires : aucun membre du bureau sortant n’aura voix au chapitre.

Le péché de ce bureau est sa gestion catastrophique des finances allouées par la ville jumelle de Chauvigny en France, qui porte sur plusieurs millions de francs. En effet, une partie de la somme de plus de 4 millions et demi doit être collégialement remboursée par tous les membres sortants. En tout cas, ainsi en ont décidé les autorités du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, du fait d’une certaine complicité. Ces membres, conformément aux instructions du gouverneur des Cascades du 12 janvier 2009, auraient déjà reçu du maire des lettres les invitant à se prononcer sur le mode de remboursement.

De son côté, le tout nouveau comité a convoqué une assemblée générale pour le 22 janvier 2009. Cette rencontre devrait déterminer les grandes options sur l’avenir du jumelage, qui, après plus de deux décennies, est franchement dans le creux de la vague.


- Pour les 50 ans de leur admission en classe de 6e au Collège moderne et classique de Ouagadougou, les élèves de la promotion 1958 de ce qui est devenu aujourd’hui le lycée Philippe- Zinda-Kaboré, regroupés au sein de l’association « Asso Promo 58 LPKZ », veulent marquer le coup : à cet effet, ils organisent différentes manifestations du 23 au 25 janvier 2009 au lycée Zinda et au domicile de SEM Jean-Baptiste Ilboudo, sis à la SOCOGIB Ouaga 2000, villa n°48. Au programme, il est prévu, entre autres, un doa, une messe d’action de grâce, un culte pour la promotion 58, une conférence-débat, un tournoi de pétanque et de belote, un repas communautaire…


- Après la première édition, qui a connu un grand succès et drainé de nombreux acteurs, exportateurs et autres acteurs de la filière sésame, les producteurs de cet oléagineux dans la boucle du Mouhoun, avec l’appui de l’OCADES Caritas Burkina et du CRS/Burkina, organisent la deuxième fois la Journée promotionnelle du sésame sous le thème : « Intensification de la culture du sésame ».

Ladite journée, qui s’inscrit dans le cadre du projet de production et de marketing du sésame, se tiendra le 31 janvier 2009. Pour encourager les producteurs de la boucle du Mouhoun à promouvoir la culture du sésame, le soutien technique, matériel et financier de toute bonne volonté pour l’organisation de la journée est attendu au secrétariat exécutif de l’OCADES.


- L’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) présente ses vœux du nouvel an à la presse nationale et internationale ce dimanche 25 janvier 2009. La cérémonie, prévue pour 16 heures, aura lieu au siège du parti, sis villa n°208 des 1200 logements.


- Assemblée générale de l’Association Sourou Nafa à Tougan le samedi 31 janvier 2009 à partir de 9 h 00. Les Samo de la province du Sourou décident de se réunir au chef-lieu, Tougan. A l’ordre du jour de cette importance rencontre des filles et des fils du Sourou : le bilan des actions entreprises depuis l’assemblée constitutive du 1er janvier 2009 de l’association et les perspectives. Toutes et tous à Tougan le 31 janvier 2009 pour participer à la première assemblée générale de l’Association Sourou Nafa. Tous ensemble, développons notre province .

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.

Ton cousin,
Passek Taalé.

L’observateur

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Vos commentaires

  • Le 26 janvier 2009 à 01:09 En réponse à : Une Lettre pour Laye : La FEDAP/BC et l’affaire Kossouka

    Opposition, se mefier tres serieusement de ce Thibaut Nana. C’est l’ homme du pouvoir. ceux qui ne sont pas les hommes du pouvoir sont vraiment en prison a la MACO. On se sait dans ce pays. Arretez votre jeu, Thibaut. Il est devenu transparent.

    • Le 26 janvier 2009 à 12:15, par sidzabda En réponse à : Une Lettre pour Laye : La FEDAP/BC et l’affaire Kossouka

      Ce qui est sûr, partout dans les rues du Faso, tout le monde sait qui est qui maintenant.Dire que l’opposition l’a lâché, fais rigoler les hommes intègres...Il a tout fait pour saboter le peuple.Que l’opposition ne dise rien sur ce type.Autrement dit, répondre l’imbécile par le silence

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