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Contre la pratique transfrontalière de l’excision : Une riposte à l’échelle communautaire

Publié le mercredi 15 octobre 2008 à 02h23min

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Hier, au deuxième jour de la rencontre sous-régionale sur la pratique transfrontalière de l’excision, les ministres des pays invités ou leurs représentants ont appelé à la nécessité d’harmoniser leurs actions contre les Mutilations génitales féminines (MGF). Un appel qui trouvera sans doute un écho au conclave des Premières Dames aujourd’hui 15 octobre 2008 dans la salle de conférences de Ouaga 2000.

Les experts ont balisé le terrain, les ministres ou leurs représentants ont indiqué la voie à suivre et les Premières Dames mettront en marche le rouleau compresseur contre la pratique de l’excision.

C’est le scénario en trois temps de la rencontre sous- régionale de Ouagadougou sur la pratique transfrontalière de l’excision. Réunis trois jours durant autour de la même cause, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger, le Togo et bien sûr le Burkina Faso, pays organisateur, préparent la riposte collective contre les Mutilations génitales féminines (MGF) dans leur espace commun.

Avant-hier, après la séance de travail des experts, ce fut, hier, le tour des ministres des pays concernés par la présente conférence de se pencher sur le type de synergie d’actions pour éradiquer une pratique socioculturelle considérée comme « problème de santé publique » dans le continent noir.

En effet, selon les statistiques livrées par le ministre burkinabè de l’Action sociale, Pascaline Tamini, devant ses deux homologues (de la Côte d’Ivoire et du Niger) qui ont effectué le déplacement de Ouagadougou, 140 millions de filles et de femmes, principalement en Afrique, ont subi une forme quelconque de mutilations génitales féminines. Les mêmes chiffres font état d’un rapport annuel d’au moins trois millions de victimes de cette pratique en Afrique subsaharienne avec une prévalence de 96% en Guinée, 85% au Mali et 50% en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.

« La mise en cohérence des dispositions et normes juridiques réprimant la pratique de l’excision dans nos pays apparaît aujourd’hui comme une des stratégies novatrices et pertinentes pour accélérer la marche vers l’élimination de la pratique des MGF dans la sous-région », a conclu Pascaline Tamini. Face au fléau, chaque Etat y est allé de sa propre stratégie de lutte.

En vain. Car les partisans de l’excision vont exploiter les discordances des actions au niveau sous-régional : « En effet, a reconnu le ministre burkinabé, l’application de la loi dans les pays pris individuellement a entraîné des effets pervers, telle la pratique transfrontalière. Les enfants sont, de plus en plus, déportés vers les frontières des pays, car les lois qui existent sont perméables à cette pratique aux frontières ».

Au préalable, la directrice régionale du Fonds de développement des Nations unies pour la femme (UNIFEM), Cécile Mukaruguga, a plaidé pour une allocation de ressources suffisantes aux plans et programmes nationaux de lutte contre l’excision.

Tout en appelant à une réflexion critique des actions déjà entreprises, elle a souhaité que les recommandations de Ouagadougou puissent être étendues, pour leurs mises en œuvre, sur toute la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), un espace communautaire de 15 Etats.

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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