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Campagne agricole 2008-2009 : Produire plus de 4 millions de tonnes de céréales

Publié le vendredi 4 juillet 2008 à 12h15min

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Au cours d’une conférence de presse, animée hier jeudi 3 juillet 2008 par le directeur général des productions végétales et son collègue du Fonds de l’eau et de l’équipement rural, ceux-ci ont déballé un ensemble de mesures devant permettre d’accroître la production céréalière à 4, 232 millions de tonnes.

Comment passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture moderne tournée vers la sécurité alimentaire ? C’est le pari que le ministère chargé de l’Agriculture entend relever dans un contexte mondial marqué par une crise alimentaire et eu égard à la faiblesse de la mécanisation agricole (moins de 1%) et de l’utilisation de semences améliorées. Pour ce faire, il a initié une opération de distribution de semences améliorées dans toutes les régions, de vente d’engrais subventionnés et de 700 tracteurs à crédit afin de booster la production agricole.

En tout, 7 000 tonnes NPK, et 3 000 tonnes d’urée seront vendus pour la production rizicole. Face à la flambée des prix de denrées alimentaires en 2007, le Burkina espère aussi doubler sa production rizicole de 123 000 tonnes à 247 000. Ainsi, des engrais subventionnés sont vendus au prix de 13 500 F le sac de 50 kg NPK et 12 500 F celui de l’urée contre 25 à 30 000 F CFA sur le marché réel. Depuis le démarrage de la campagne agricole le 30 avril dernier, on note un taux de distribution des semences céréalières (mil, sorgho, maïs, etc.) à 98% contre 82 % pour le riz, a indiqué le directeur général des productions végétales, Dr Robert Ouédraogo. Dans chaque village, 46 ménages ont reçu ou recevront 25 kg de semences améliorées.

L’opération concerne 10 villages dans chaque commune. Pour M. Ouédraogo, la présente opération permettra de doubler les surfaces emblavées par des semences améliorées passant de 6 à 12 %. L’appui-conseil au monde rural va s’intensifier ainsi que la gestion des risques. Mais, le clou de la volonté d’augmenter la production céréalière au cours de la présente campagne de 13%, concerne sans doute l’octroi d’équipements agricoles à crédit. 700 tracteurs Team 9 et des motopompes seront ainsi rétrocéder à ceux qui désirent moderniser, mécaniser leurs exploitations agricoles. Subventionnés à 50 %, ces tracteurs coûtent entre 5,6 à 9,160 millions de F CFA.

Pour le directeur général du Fonds de l’eau et de l’équipement rural, Martin Joseph Kaboré, les producteurs individuels, les coopératives agricoles, les organisations faîtières, les salariés peuvent prétendre à ces équipements. "Nous comptons sur les revenus tirés de l’exploitation agricole du matériel pour le paiement des annuités. Notre objectif n’est pas de vendre ces équipements mais de faire produire avec ce matériel", a-t-il expliqué. M. Kaboré a aussi indiqué que le choix d’ouvrir l’acquisition du matériel à plusieurs catégories participe du souci d’injecter de nouveaux acteurs (les agro-business men et les salariés notamment) dans la production agricole.
D’ores et déjà, la campagne agricole présage de bonnes perspectives. En effet, le cumul pluviométrique du 1er avril au 30 juin varie entre 65 mm dans le Bam à 400 mm au Sud-Ouest et dans les Cascades.

Comparée à la campagne écoulée, le DGPV, Robert Ouédraogo se veut confiant. "C’est pas aussi alarmant même si on observe un déficit dans les parties ouest. Si la pluie est au rendez-vous, si nous apportons les mesures annoncées et qu’il n’y a pas de fléau (attaque acridienne par exemple), on peut alors rêver à une abondance", a-t-il laissé entendre. Son optimisme s’appuie d’autant plus sur le fait que les semis ont été entrepris dans toutes les régions avec une bonne levée dans la Boucle du Mouhoun, les Hauts-Bassins, l’Est, le Sahel et le Centre Ouest. De même, la situation phytosanitaire est calme. Les activités culturales sont au sarclage et à l’épandage des engrais.

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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