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Université de Ouagadougou : Les étudiants exigent la réouverture et le départ des forces de l’ordre du campus

Publié le vendredi 4 juillet 2008 à 11h30min

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Réunis en assemblée générale, le 3 juillet 2008 à la Bourse du travail de Ouagadougou, les étudiants de l’Université de Ouagadougou, ont exigé la réouverture immédiate du campus et le départ des forces de l’ordre ainsi que le rétablissement des prestations sociales.

L’université de Ouagadougou, les résidences universitaires et le siège de la Coordination des organisations démocratiques d’étudiants (CODE), étant fermés depuis le 28 juin 2008, les étudiants sous la bannière de l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), ont trouvé "refuge" à la Bourse du travail, pour une assemblée générale, le 3 juillet 2008. Evidemment, la situation que connaît actuellement l’université a été au centre des échanges.

Après avoir dénoncé les mesures "répressives" du gouvernement ayant conduit à la fermeture des différents lieux de convergence des étudiants, ceux-ci ont exigé la réouverture immédiate de l’université et le départ sans condition des forces de l’ordre du campus. Autre décision des étudiants, le rétablissement des prestations sociales ayant trait aux bourses, aides, prêts d’études, aux soins de santé, ainsi que le restaurant universitaires et les chambres universitaire. Les résidents des cités universitaires ayant été effectivement "chassés", l’assemblée générale a appelé à la solidarité entre étudiants et à l’esprit de sacrifice.

Le président du comité exécutif de l’ANEB, Moumouni Derra a, en effet, exhorté ceux qui peuvent héberger leurs camarades en difficulté à le faire et a salué ceux qui le font déjà. "C’est par la solidarité que nous pouvons amener l’autorité à fléchir", a indiqué le président de l’ANEB. Dans la même dynamique, des initiatives sont développées à l’endroit des étudiants qui ont des difficultés à se loger. Ainsi, des commissions auprès desquelles ces étudiants pourront se confier, seront installées dans trois endroits de la ville : la Bourse du travail, le Centre national de presse Norbert-Zongo, la boutique du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP).

Afin de protester contre les mesures répressives, (fermeture de l’université, du restaurant, des résidences universitaires...), le président de l’ANEB a annoncé une marche, le 10 juillet prochain, sur le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS). La fermeture des universités de Ouaga I et Ouaga II est intervenue, suite à la marche des étudiants des UFR Sciences exactes et appliquées (SEA), et Sciences de la vie et de la terre (SVT) le 17 juin 2008, qui s’était soldée, par un affrontement entre étudiants et forces de l’ordre, avec à la clé, des blessés de part etutre. Depuis lors, jugeant que "l’environnement ne permettait plus de travailler à l’UO", le gouvernement a procédé à la fermeture des universités, des restaurants et des résidences universitaires. Des "mesures répressives", clament pour leur part, les étudiants.


"L’espion" des étudiants

Dans une ambiance de suspicion, ne pas montrer patte blanche à un rassemblement d’étudiants peut coûter cher. Hier à l’assemblée générale des étudiants, un "inconnu" présenté comme un espion par les étudiants l’a échappé belle. En pleine AG, des étudiants remarquent un "inconnu" prenant des notes. Interrogé sur son identité, ce dernier a confié être journaliste. De quel organe ? a voulu savoir l’un des interlocuteurs. Le prétendu journaliste refuse de répondre et soudain prend la fuite. Il est vite rattrapé par une foule d’étudiants en colère.

Mais pour des raisons de sécurité, l’infortuné est conduit dans le bureau du président du mois des organisations syndicales, Jean Mathias Liliou. Là, il marque tout refus catégorique de décliner son identité, cachant son visage, refusant de se faire photographier et se plaignant de maux de ventre. Il a fallu que les responsables syndicaux fassent appel à la gendarmerie, pour lui faire quitter des lieux. Le capitaine Mamadou Boukouma, commandant de la compagnie du Kadiogo, qui y est parvenu, assisté d’éléments des sapeurs-pompiers, n’a pas voulu donner d’information sur "l’espion" des étudiants qui l’a échappé belle.

G.S.

Sidwaya

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