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Projet d’urbanisation de Ouagadougou : Une ville plus moderne dans dix ans

Publié le lundi 21 juin 2004 à 06h51min

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Au cours de la décennie 2004-2014, la ville de Ouagadougou changera de physionomie. L’ambitieux projet de la Zone d’activité commerciale et administrative (ZACA) voit sa mise en œuvre s’accélérer.

Après les dédommagements des résidents de la zone et le début des démolitions des concessions le 8 novembre 2003, un pas de géant vient d’être franchi. La maquette et le cahier des charges a affiché toutes les ambitions des autorités burkinabé : donner à notre capitale une image futuriste et adapter l’activité économique aux exigences du moment.

L’espace ZACA, jadis composé des anciens quartiers Kamsaoghin, Koulouba, Peuloghin, Tiendpalogho et Zangouétin est actuellement rasé. Nécessité de l’essor de l’activité économique de notre pays oblige, mais également aménager la zone pour débarrasser la ville de la pollution, de l’insalubrité et de l’insécurité était un impératif. La zone ZACA, au regard de la maquette, donnera à notre capitale un espace ultra-moderne pour l’exercice de diverses fonctions.

La maternité yennega échappera à la démolition dans
le cadre de la mise en oeuvre du Projet ZACA

Le lotissement de la zone prévu pour bientôt envisage dégager plus de 260 parcelles de 500 à 1000 m2.

Maquette futuriste, cahier des charges exigeant

De prime abord, la maquette de la ZACA présente une reconstruction futuriste de la zone. Mais des aménagements ont été effectués et certains bâtiments d’intérêts publics seront sauvegardés. C’est le cas de la maternité Yennenga qui sera agrandie en un complexe sanitaire.

L’ex-quartier "Camp Foctionnaire" ici en grava devant l’entrée
principale de la Cathédrale de Ouagadougou.

Le lycée Gal-Yam également conservera son emplacement. De nouvelles avenues seront tracées et certains équipements socio-économiques seront affectés en fonction de leur zone de destination.

Plus rien ne sera construit au hasard et obligation est faite à tout bénéficiaire de parcelle d’obtenir une autorisation de construction.

Le cahier de charges a subdivisé l’espace ZACA en trois zones dont chacune obéira à une particularité définie :

- La zone 1 qui est limitée au Nord par l’avenue Nelson-Mandela et à l’Est par l’avenue Yennenga et les environs, sera exclusivement réservée :

* au commerce exclusif au rez-de-chaussée,

* aux commerce et activités tertiaires à des niveaux supérieurs. Dans cette zone, le logement est interdit.

- La zone 2 comprise entre :

- le tronçon de l’avenue Nelson-Mandela allant de la station Shell Mme Zagré à la place des Nations unies.

- le tronçon de l’avenue Kwamé-N’Kruma allant de la place des Nations -unies aux feux tricolores de Zabredaaga, jusqu’aux feux de l’entreprise Kanazoé (côté Est du collège de la Salle) et environ verra se dresser des immeubles à caractère commercial et tertiaire au rez-de-chaussée et au niveau supérieur.

Dans cette zone les logements sont interdits au rez-de-chaussée. Quant aux bâtiments déjà existants ils doivent être améliorés avant le début de tout chantier. Quant au marché de Zangouétin, il sera réhabilité dans la zone ZACA mais à un autre endroit.

Dans l’espace ZACA, en plus des bâtiments administratifs (siège de sociétés, banques, hôtels,….) et commerciaux beaucoup d’infrastructures socio-culturelles et sportives seront dressées.

Par exemple des restaurants populaires, un complexe culturel polyvalent ; un théâtre de plein air ; une esplanade culturelle (où chaque région du Burkina, aménagera un espace selon son art et son esthétique à travers des tableaux, panneaux etc…).

A cela s’ajoutent de grandes aires de stationnement et d’espace vert qui donneront à la zone son décor pittoresque.

Dans le respect de l’esprit originel du projet ZACA, qui est un projet participatif, les résidents ou les propriétaires de titres fonciers qui désirent rester dans la zone sont prioritaires dans l’attribution des parcelles, mais dans l’obligation de respecter le cahier des charges.

Dans le souci d’accroître le trafic en périphérie de la zone 1, il sera créé dans la zone 2 une circulation piétonne autour du marché.

Enfin la zone 3 qui est comprise entre :

- le tronçon de l’avenue de l’Indépendance allant de la place des Nations jusqu’au carrefour de l’Hôtel Indépendance

- le tronçon de l’avenue Ouézzin-Coulibaly allant du carrefour de l’Hôtel Indépendance jusqu’aux feux tricolores de Boulgou Bar et environs sera une zone à dominante tertiaire. Le commerce ne sera admis qu’en rez-de-chaussée et les logements strictement admis sur autorisation spéciale.

- Cette zone est un carrefour administratif et commercial où on verra bâtir des banques, des sociétés d’assurances, les sièges d’organismes, des représentations commerciales, etc.

Cependant, quelle que soit la zone, l’accent doit être mis sur la recherche d’une bonne qualité architecturale. Et les bâtiments doivent avoir une hauteur minimale de R+2 (Rez-de-chaussée + 2 étages minimum).

Ce fameux cahier de charges de la ZACA, n’est que l’ébauche du plan d’aménagement de la ville de Ouagadougou qui dans son planning de développement aspire répondre aux exigences des Burkinabè, une ville saine et qui satisfait aux besoins essentiels des populations en eau potable, électricité, une bonne gestion de l’environnement etc.

Le projet du grand Ouaga

L’assainissement de la ville de Ouagadougou vise à terme, la réhabilitation progressive des quartiers anciens. Cet aménagement qui s’inscrit dans un plan 2005-2010 sera soutenu par de multiples opérations.

Ainsi des lotissements sont prévus dans les villages centre. Ce qui aura pour conséquence d’intégrer les villages à la croissance de Ouagadougou.

A cet effet, un effort sera déployé pour améliorer l’accès des ménages à l’électricité et accroître leur productivité. Les banlieues de Ouagadougou seront également électrifiées.

Dans cette même période, un accent particulier sera mis sur l’équipement socio-collectif. Partant, l’enseignement primaire bénéficiera de la construction de 1452 nouvelles classes à Ouagadougou et 101 dans les villages. Ce qui suffira à assurer un taux de scolarisation de 100% à Ouagadougou. Côté sanitaire, il y aura une nette amélioration de la couverture sanitaire de 39 CSPS à Ouagadougou et 11 dans les villages.

L’aéroport de Ouagadougou sera délocalisé et une consultation pour une étude pour l’aménagement du terrain est retenue.

Quant à la gestion de l’environnement, le plan envisage la création de deux nouvelles ceintures vertes. Cela dans le but de verdir la ville et de développer des espaces de repos et de loisirs. Ce qui contribuera sans doute à lutter contre les nuisances et à améliorer le cadre de vie des citadins.

Pour résorber la pénurie d’eau qui se pose souvent à Ouagadougou, il est prévu dans le projet de grand Ouaga le renforcement du système en alimentation en eau potable et assainissement. Ainsi la couverture à long terme des besoins en eau est un pari à gagner vaille que vaille.

Aujourd’hui Ouagadougou est un chantier. Le projet ZACA est un chantier bien parti, grâce à une stratégie de communication bien élaborée "Agence Synergie" que dirige M. Désiré Comboïgo, qui a pu convaincre les plus sceptiques. Demain, les générations futures loueront les mérites de ceux qui leur ont légué l’essor du progrès.

Théodore Zougrana (tzoungrana@yahoo.fr)
L’Hebdo

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