Des va-et-vient des camions, des coups de pioches des ouvriers creusant le sol pour couler du béton, des coups de marteaux pour fabriquer des coffrages, des carterpillars s’activaient à remblayer la digue du barrage...Telle est l’ambiance qui régnait sur le site du barrage de Soum dans la matinée du 19 juin 2008. Arrivé sur les lieux aux environs de 8 h 30, le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques a trouvé un chantier en pleine activité. Chacun, à son niveau, se donnait à fond dans son travail. “On sent que ça bouge”, lance un membre de la délégation ministérielle. On peut se demander alors pourquoi ce chantier dont les travaux débutés depuis mars 2005, et prévus pour durer 18 mois piétinent jusqu’à ce jour. Le retard est dû à plusieurs raisons : des vannes commandées depuis belle lurette mais non encore livrées, du sable qu’il faut faire venir de Manga (à environ 400 km du site), la saison pluvieuse, un terrain qui s’est révélé être difficile etc.

Autant de facteurs qui freinent la construction de l’ouvrage. Le barrage de Soum représente cependant un grand espoir pour les populations. Mais à force d’attendre et de voir la fin des travaux reportée à plusieurs reprises, celles-ci ont commencé à désespérer. Après avoir échangé avec le directeur du chantier, Yacouba Kanazoé de l’entreprise Oumarou Kanazoé et le chef du projet du barrage de Soum Youssouf Traoré, le ministre Laurent Sédégo est allé rassurer les populations de la localité quant à la fin prochaine de la construction du barrage. Cette démarche du ministre a été saluée par sa majesté le Naaba Tigré, chef de Nanoro. Celui-ci n’a pas manqué de rappeler au ministre tout le bien que le barrage fera aux populations de la localité : “Avec ce barrage, Soum sera la capitale économique et Nanoro, la capitale politique”.

Le barrage, selon sa majesté, sera d’un très grand apport dans la lutte contre la pauvreté : “La population est constituée de gros travailleurs. Mais il nous manque une chose : l’eau”, dit-il.
Naaba Tigré souhaite fermement que la date butoir de décembre 2008 pour la fin du barrage soit respectée.

Les périmètres irrigués

A l’étape actuelle, précise le chef du projet Youssouf Traoré, les travaux de construction du barrage de Soum ont été exécutés à 86%. D’une capacité de 82 millions de m3, le barrage de Soum, d’un coût de plus de 5,2 milliards de F CFA s’étend sur 1926 ha de plan d’eau. A la fin de la construction de ce grand ouvrage, il sera procédé à des aménagements hydro-agricoles sur une superficie de 1008 ha. Cela se compose de la façon suivante : 868 ha (500 ha sur la rive droite et 368 ha sur la rive gauche) en gravitaire avec la maîtrise totale de l’eau et 140 ha par pompage en amont du barrage. C’est l’entreprise ATP (Africaine de travaux publics) qui se chargera de la construction des périmètres irrigués. Cette partie du projet sera exécutée en deux blocs. Le premier bloc de 500 ha d’un coût de plus de 4,8 milliards sera exécuté en 18 mois. Mais le directeur général de ATP, Tahar Boughattas soutient que 15 mois lui suffiront pour faire ce travail. Auparavant, il faudra déplacer les populations qui se trouvent sur le site, les dédommager et couper les arbres. Le ministre a exigé de ses services techniques que cette partie du travail se fasse en étroite collaboration avec les autorités administratives et coutumières de la localité afin que tout se passe bien.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
rabankhi@yahoo.fr

Sidwaya