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Bassin du Niger : Les grands engagements de la "Déclaration de Paris"

Publié le vendredi 30 avril 2004 à 09h47min

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Les neuf chefs d’Etat et de gouvernement de l’Autorité du Bassin du Niger, réunis à Paris les 26 et 27 avril derniers, ont adopté de grands principes pour une gestion mieux maîtrisée et concertée des ressources hydriques du Bassin du Niger. Pour se faire, ils se sont engagés à "mettre en œuvre" la vision partagée pour le développement du bassin du Niger.

Les Etats coopéreront sur une base de "solidarité et de réciprocité" en prenant en compte les accords antérieurs et aux moyens d’accords nouveaux en vue d’élaborer et de réaliser des politiques des programmes et des projets initiés à tout ou partie du bassin. Le partage des ressources en eau entre ses divers usagers, leur gestion et leur mise en valeur doivent s’effectuer en tenant compte des objectifs de développement durable. Les Etats membres ont reconnu que "chacun d’entre eux doit jouir d’une part raisonnable et équitable des ressources en eau, afin de contribuer à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et à la protection de l’environnement. D’autre part, les projets ou programmes qui affectent de manière significative le régime des eaux du bassin doivent être soumis à une consultation préalable des Etats et ils s’informeront mutuellement sans délai de "toute situation susceptible d’avoir un impact sur les pays riverains". La conciliation et la médiation sont "les voies privilégiées de règlement de tout différend qui pourrait surgir entre les Etats-membres".

Le développement du Bassin du Niger, fondé sur les principes énoncés ci-dessus, constitue "une base solide pour l’intégration régionale".

L’Autorité du Bassin du Niger doit donc "rechercher les synergies avec les organisations sous-régionales et régionales pour s’assurer de la cohérence d’ensemble des stratégies d’intégration économique".

Présentation physique et chiffrée du Bassin du fleuve Niger

Prenant sa source dans les montagnes du Fouta Djallon en Guinée à une altitude de 800 m, le fleuve Niger, long de 4 200 km, est le 3e plus grand fleuve d’Afrique, après le Nil et le Congo. Son bassin d’environ 2 000 000 km2 compte 1 500 000 km2 de bassin versant actif, et est réparti entre les pays suivants : Bénin (2,5%), Burkina (3,9%), Cameroun (4,4%), Côte d’Ivoire (1,2%), Guinée (4,6%), Mali (30,3%), Niger (23,8%), Nigeria (28,3%) et le Tchad (1%). Le Bassin du Niger est soumis à l’influence de climats variables du Nord au Sud.

Le passage de la saison des pluies à la saison sèche est régi par la circulation de 2 masses d’air : l’air continental tropical qui provient du Sahara, air sec de direction générale Nord-Est et appelé harmattan ; l’air équatorial maritime, humide et instable de température relativement fraîche, provenant de l’anticyclone de Sainte Hélène de direction Sud-Ouest appelé mousson.

Le Bassin s’étale sur trois zones climatiques du Sud au Nord : la zone guinéenne ou la pluviométrie annuelle est de 1200 à 3 000 mm. La zone soudanienne avec 500 à 1200 mm d’eau par an et la zone sahélienne où la pluviométrie va de 100 à 500 mm.

Le cours du fleuve peut-être divisé en quatre sections aux caractéristiques physico-géographiques homogènes. Il y a "le haut-Niger" (de la source jusqu’à Ségou au Mali) et le Bani (jusqu’à Douna au Mali). Le Niger y reçoit ses principaux affluents que sont le Tinkisso, le Niandan, le Milo et le Sankarani.

On a ensuite "le Delta intérieur" caractérisé par sa faible pente, la largeur de son lit et l’absence d’affluents à compter de la confluence du Bani avec le Niger à Mopti (Mali). Il a une étendue d’environ 80 000 km2. Puis, on a "le Niger moyen" où la pluviométrie croit de 200 mm à 900 mm/an. Enfin, "le Niger inférieur et le delta maritime" qui va de l’aval de Malanville jusqu’au terme du fleuve. Ici, le Niger entre en zones soudanienne et guinéenne et reçoit ses affluents les plus importants( (le Sokoto, le Kaduna et la Benoué). Les débits moyens annuels sont de 1 454 m3/s à Jebba, 5 800 m3/s à Lokoja et 5 929 m3/s à Ouitsha. Dans cette zone, la pluviométrie va de 900 mm à plus de 4 000 mm sur le Golfe de Guinée.

Boubakar SY, envoyé spécial à Paris
Sources : documents de la conférence

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