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CAN : Les raisons de la chute du Burkina en petite catégorie

Publié le lundi 2 avril 2007 à 07h24min

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Issa Hayatou aurait-il profité de la situation pour règler son compte au Burkina ?

Le cuisant échec des Etalons cadets retentit encore dans nos oreilles. La situation est inquiétante et l’horizon, sombre. Il y a lieu de réagir maintenant.

" N’êtes-vous pas fier d’avoir été battus par l’équipe du grand Nigéria " a lancé un confrère plein face à Pihouri Wébounga lors du point de presse qui a suivi la deuxième défaite des Etalons cadets à la CAN Togo 2007. Mis hors de lui-même par cette question, le technicien burkinabé a répondu tout sec " je ne répond pas à cette question." C’est vrai que la question du jeune confrère frise un peu la stupidité. Il n’y a pas de fierté qui soit dans une défaite.

Mais sans doute, il ne doit pas connaître grand-chose de la belle époque des cuvées des Etalons cadets qui, de part le passé faisaient trembler tous les grands de l’Afrique. Et le coach Pihouri est d’autant plus amer que la réputation du Burkina n’est plus qu’un bon vieux souvenir. Les cadets du Burkina au Togo étaient largement en dessous. Notre élimination est logique, nous ne méritions pas plus. Et si nous allons pas " être fiers d’avoir été pas par le grand Nigéria", nous n’allons pas non plus crier au scandale.

En fait, la solide réputation du Burkina en petite catégorie a commencé à fondre en 2003, il y a trois CAN de cela. Cette année-là, le Burkina ne s’est pas invité à la phase finale. C’était l’année où Planète champion avait commencé à prendre du plomb dans l’aile. Cet échec devait être un signal, une alerte. Le Burkina qui a fait partie des pionniers dans le domaine de la formation à la base, qui a forcé respect et admiration en Guinée en 1999, aux Seychelles en 2001, a dormi sur ses lauriers.

Après la fermeture ou presque de Planète champion et celle de ses écoles de la FBF, la sélection nationale cadets a été sevrée du réservoir qui l’approvisionnait en joueurs de talent. Mais même si le ministère et la FBF ne pouvaient pas empêcher la fermeture des écoles en question, on osait espérer que des mesures allaient être prises pour susciter et faciliter la création d’écoles similaires.

Mais à ce jour, on est là à espérer toujours. Car le problème réel des écoles de formation au Burkina est le manque de cette qualité de formateurs. N’est pas faiseur de joueurs qui veut. Pour preuves, les initiatives à la suite de Planète champion se sont succédées. On a vu naître Naba Kaongo de Noufou Ouédraogo et celui du " Blanc de Larlé " Tama FC.

L’ex-arbitre international David Ouédraogo et Zaïdi Compaoré actuel coach adjoint des Etalons cadets en possèdent aussi. Dans les quartiers de Ouaga, les centres et les écoles poussent comme des champignons. A Somgandé, Vincent Omar Kondombo, a créé le Centre d’animation sportive de Somgandé pour ne citer que ce cas là. Mais pour quels résultats ? Voilà la question.

Le tout n’est pas de créer les écoles. Encore faut-il disposer de techniciens de qualité, capables d’encadrer les enfants. Le Burkina ne s’est pas encore attaqué à ce problème. Les encadreurs sont rares. Et ni la FBF, ni le ministère des Sports n’y ont encore pensé. Tant que le Burkina n’enverrait pas par vagues des hommes en formation dans des écoles sérieuses, le problème restera posé.

Dans des pays voisins à nous comme le Ghana, les responsables du foot et le ministère mettent un point d’honneur à envoyer par dizaines et de façon régulière des hommes en formation dans les célèbres écoles du Brésil, de l’Argentine, de l’Allemagne... Forcément, ils tirent sur chaque lot de dix par exemple, un ou deux techniciens de valeur. Disons-nous la vérité, depuis que Jacques Yaméogo a été alité par la maladie, le monde de la formation du Burkina semble dépeuplé.

C’est le tâtonnement, de l’à peu près. Et il ne faut pas compter sur les clubs pour nous sortir de là. Aucun d’entre eux n’y pense sérieusement. Et comme la FBF n’en fait pas une obligation, alors la question de la formation a été reléguée aux calandres burkinabè. Conséquence, le Burkina ne dispose plus de réservoir de joueurs de talents capables d’alimenter à la hauteur des attentes les sélections des petites catégories.

Le futur ne s’annonce pas sous de bons auspices. Nous ne voulons pas être des oiseaux de mauvais augure. Mais déjà en Gambie, les cadets Burkinabé ont pu franchir les matches de poules sans vraiment séduire comme à leur habitude. Notre qualification pour la CAN du Togo relève du miracle. Le foot moderne ne se construit pas avec les miracles. Pensez-y !

Par J. J. Traoré


Défaite des Etalons espoirs sur tapis vert : on nous a volé !

Le Burkina a été spolié dans les qualifications pour les JO, Pékin 2008. On nous a volé les trois points acquis au 4 août face au Ghana, le 7 février 2006. Le Burkina a été désigné coupable pour avoir aligné dit-on deux joueurs dont l’âge est hors limite. Seulement voilà, notre condamnation a été prononcée sur aucune base juridique.

La décision de retrait des trois points du Burkina qui apparaissait au début comme une plaisanterie de mauvais goût est hélas une triste réalité. La FBF a utilisé deux joueurs, en l’occurrence, Madi Panadetigri et Fousséni Traoré dont l’âge, il est vrai n’est plus en deçà des 23 ans comme requis.

Mais elle s’est appuyée sur un document officiel de Comité international olympique qui statue en son article 3 que " tous joueurs nés à partir du 1er janvier 1985 peuvent participer aux tournois de qualification. Les joueurs qui ont déjà participé aux tours préliminaires ou au tour final du tournoi olympique des moins de 23 ans en 2004 à Athènes seront autorisés à concourir.

La liste officielle des joueurs pourra comprendre un maximum de trois (3) joueurs âgés de plus de 23 ans. " Fort de cela, le Burkina pouvait utiliser trois joueurs majeurs. Ce règlement a fait l’objet d’une large ventilation. Sa version française autorise de façon exceptionnelle l’utilisation de trois joueurs majeurs. La question est de savoir quelle est la faute du Burkina ?

Le bureau de la commission d’organisation du tournoi olympique de football, zone Afrique présidé par Issa Hayatou avec comme SG, Urs Linsi et au titre de simple membre, Reynald Temarri a jugé la réserve du Ghana recevable et a donc prononcé la perte du gain du match pour le Burkina. Mais pour justifier leur décision, il fallait trouver des arguments. Et l’argument fondamental est que la prédisposition qui autorise exceptionnellement l’utilisation des trois joueurs de plus de 23 ans ne concerne que la phase finale des JO ! Mais où a-t-on sorti ça ?

Visiblement, le texte de base de la compétition qui est applicable à toutes les zones du globe ne donne pas tort au Burkina. La phrase est ainsi libellée : " La liste officielle des joueurs pourra comprendre un maximum de trois (3) joueurs de plus de 23 ans" point barre ! Nullement, il n’est mentionné que ce n’est qu’à la phase finale que cette disposition rentre en vigueur.

Le bureau qui a tranché la réserve cite une circulaire datée du 3 août 2006. Mais dans ce texte aussi, on n’est guère avancé. Elle stipule simplement que " les joueurs participant aux qualifications du Tournoi olympique de football, Pékin 2008 doivent être nés le 1er janvier 85 ou après. " Pour toute précision, cette circulaire se contente de résumer l’article 8 du règlement universel de la compétition. Elle est muette sur l’exception qui autorise les 3 joueurs hors âge à appuyer les espoirs encore moins nous dire si c’est en phase finale ou lors des qualifications que cela est autorisé.

A défaut de justifier sa décision par un texte, le bureau de Issa Hayatou s’en remet à la parole du commissaire du match qui était au Burkina en février dernier. Ce dernier aurait envoyé un rapport à la Commission pour dire qu’il aurait par deux fois attiré l’attention du Burkina, avant même le match qu’il ne fallait pas utiliser les deux joueurs incriminés. Mais le commissaire du match dit n’avoir pas été entendu.

Du côté de la FBF, on dit plutôt le contraire. Ce même commissaire aurait déconseillé le Ghana à poser sa réserve allant jusqu’à dire que c’est de l’argent balancer par la fenêtre, les réserves devant être, conformément à la loi confirmées suite au versement d’une somme de 25000 dollars. Pourquoi ce même bonhomme, une fois de retour chez lui retourne sa veste ? Qui du commissaire et de la FBF ment ?

Ces questions sont importantes. Mais quelles que soient les réponses, elles ne sauraient donner tort au Burkina. Les Jo, c’est quand même du sérieux. Même dans le cas où le commissaire a averti le Burkina de la non régularité de l’utilisation des deux joueurs, cela ne saurait faire force de loi. Tant qu’il n y a pas de texte qui s’oppose clairement à cette pratique, la parole d’un individu, commissaire de match fut-il ne suffit pas. Mais avec le tout puissant, Hayatou, y a-t-il seulement une logique qui tienne ?

De toutes les façons, on sait que la décision a été prise à la tête du client. Dans le verdict, on parle plutôt de " jurisprudence " et même que nous avons envie de parler de première.

Un officiel de la CAF qui n’a pas caché son embarras face à la situation nous a dit que c’est la première fois que le comité était face à une telle situation. On peut donc s’attendre à ce que désormais les trois joueurs majeurs utilisés lors des éliminatoires soit en faute et sanctionnés comme telle. Mais simplement parce que le Burkina a été mis en cause. Car nous savons que le président de la CAF ne porte pas les membres de la Fédération actuelle dans son cœur.

Particulièrement, il en veut au président Seydou Diakité qui ose afficher lors des réunions sa position, même si elle est contraire à celle du président de la CAF. Et tous les collaborateurs de Issa Hayatou confirment qu’il déteste être contesté.

Du reste, Mohamed Souley, précédemment membre de la CAF a quitté la structure pour ces motifs-là. Ni la grande amitié qui liait le président de la CAF et le Burkinabé, ni le poids énorme du Burkinabè dans l’instance n’a compté, quand ce dernier a osé seulement insister contre l’avis de Hayatou qu’un sujet soit débattu !

Dans cette affaire de match perdu par tapis vert, le Burkina a été simplement sanctionné pour d’autres raisons. Que le TAS restitue les choses ou pas, nous le prenons comme tel.

Par J. J. Traoré

L’Evénement

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Vos commentaires

  • Le 2 avril 2007 à 08:09 En réponse à : > CAN : Les raisons de la chute du Burkina en petite catégorie

    C’est quoi cette histoire ? Le ministère et la Fédé n’ont-ils pas de juristes pour apporter la contradiction. On va finir par douter de beaucoup de choses dont la capacité des Burkinabé à prendre en mains leur destin... Les béotiens que nous sommes avons besoin de plus d’explications.

    • Le 3 avril 2007 à 13:46, par kaderos En réponse à : > CAN : Les raisons de la chute du Burkina en petite catégorie

      On a point besoin de juristes pour comprendre la decision de la caf.
      La federation devrait savoir que quand on parle de liste de joueurs c’est pendant les phases finales.
      Sinon durant les eliminatoires on peut convoquer un joueur le jour du match .C’est le commissaire du match qui gere cela et transmet après à la caf.
      D’ailleurs ils n’ont pas écouté le commissaire sinon ce qui est arrivé n’allait jamais arriver.

  • Le 2 avril 2007 à 20:40, par EBA En réponse à : > CAN : Les raisons de la chute du Burkina en petite catégorie

    Rassurez-vous, nul n’est éternel ET aucune position non plus, même pas un président de la CAF

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