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Marche du Collectif : "Attention, la cocotte-minute va sauter"

Publié le lundi 5 février 2007 à 08h24min

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Elèves, étudiants, travailleurs, militants des partis politiques de l’opposition ont massivement répondu à l’appel du Collectif d’organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) pour le meeting-marche du 3 février 2007.

Au cours de cette manifestation, des flèches ont été décochées contre "les assassins, les commanditaires, les complices et les juges pourris" qui entendent enterrer le dossier Norbert Zongo.

C’est à 9 heures précises que les militants du Collectif d’organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) ont quitté la place de la Nation pour une marche qui durera 1h30mn. "Non au non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo" ; "L’unité combattante de la classe ouvrière" ; "Les femmes en noir luttent contre l’impunité", pouvait-on lire, entre autres, sur des banderoles, des cartons et des pancartes. Tous ceux impliqués peu ou prou dans le dossier Norbert Zongo en ont eu pour leur grade. Norbert Zongo, Dabo Boukary, Oumarou Clément, Thomas Sankara... la liste de ceux dont l’évocation des noms est suivie du slogan "Vérité et justice" est encore longue.

A chaque fois qu’on prononçait le nom de certains citoyens, c’est en chœur que les marcheurs reprenaient "commanditaire". "Assassin-assassin-assassin". Puis on scandait les noms de quelques militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) dont Marcel Kafando, Ousséni Yaro et Christophe Kombasséré. D’autres sont, eux, traités de complices. Quant aux juges et procureurs qui sont intervenus dans le dossier Norbert Zongo, ils ont été purement et simplement traités de "pourris ! pourris !". A côté de ces slogans officiels, les marcheurs ont eu le loisir d’en scander d’autres des plus virulents.

Au cours du trajet, les riverains qui ont eu l’imprudence de porter un tee-shirt ou un habit à l’effigie de Blaise Compaoré ont été hués et beaucoup d’entre eux ont vite fait de se cacher. Ayant confondu l’image d’Alassane Dramane Ouattara le leader du RDR en Côte d’Ivoire à celle du président du Faso, des manifestants ont hué un monsieur qui portait un habit à son effigie avant de se raviser. C’est à 10h30 que les marcheurs sont revenus à la place de la Nation pour le meeting. Dans son intervention, le président de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB), Ernest Traoré, a salué la mobilisation de la jeunesse estudiantine et scolaire et a invité celle-ci à renforcer les sections de lutte dans les établissements.

A l’interrogation du "Commentons l’événement" de l’Observateur paalga du lundi 29 janvier 2007, le président du mois du groupe du 14-Février, Nestor Bassière Batio, a répondu par l’affirmative en soutenant que Blaise Compaoré est "un pyromane devenu pompier" dans la sous-région. Pour lui, le pouvoir devrait savoir que le temps n’est pas son allié, mais son ennemi et rouvrir sans délai le dossier Norbert. En livrant le discours du Collectif, le secrétaire général de la CGTB, Tolé Sagnon, a longuement cité le "Commentons l’événement" de notre livraison du lundi 8 janvier 2007 pour dépeindre la situation de notre pays.

Entre autres morceaux choisis, on peut citer "le Burkina de 2007 ressemble étrangement (la colonisation en moins) à ces Tanga du Nord et du Sud d’Eza Boto" dans une ville cruelle : un même espace géographique même si la réalité donne souvent l’impression que ceux qui l’occupent ne sont pas sur la même planète" ; "Quand dans un pays il y a une race de nouveaux riches qui n’ont pourtant pas hérité de vieilles tantes milliardaires, mais qui narguent le vulgum pecus et qui oublient très vite d’où ils sont venus... quand dans un pays, tous ces ingrédients sont réunis, il ne faut pas s’étonner de ce que le couvercle de la cocotte-minute finisse par sauter".

Selon lui, la cocotte-minute va sauter si on persiste à vouloir enterrer le dossier Norbert Zongo et si la justice continue à être aux ordres. Au cours de cette marche, plus de cent mille (100 000) FCFA ont été collectés pour soutenir les activités du Collectif.

Celui-ci a ouvert une souscription qui va durer 6 mois afin d’avoir les fonds nécessaires aux actions à venir. Si le dossier Norbert Zongo reste en l’état, le mouvement compte intensifier sa lutte dans le mois de mars. Autant donc dire que la période de canicule qui s’installe déjà précocement risque d’être doublement chaude.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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