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Crise de la fin d’année 2006 : Un test très instructif

Publié le mardi 23 janvier 2007 à 08h10min

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La crise de la fin décembre 2006 restera dans les mémoires. Pas parce qu’elle aura, comme l’ont dit certains, fait trembler la République , mais parce qu’elle a permis de savoir qu’en démocratie, rien n’est un acquis définitif.

En tout cas, elle fut un test grandeur nature, pour notre démocratie naissante à gérer une telle alerte, tendant à la remise en cause des institutions.

On se rappelle de la révolte des banlieues de 2005 en France. Une vraie guérilla urbaine avait surgi dans la capitale française, avec une violence qui a laissé pantois les pouvoirs publics et les observateurs proches et lointains. De même, le passage à tabac d’un jeune noir par la police de Los Angeles avait provoqué dans la grande cité californienne, des violences inouies des mois durant. L’onde de choc avait même fini par atteindre d’autres villes américaines.

Comme quoi, une crise institutionnelle peut surgir du néant et troubler la quiétude sociale au point de soulever de multiples interrogations.

La crise, notre pays en a connu aussi en 1998, avec l’assassinat de Norbert Zongo et les manifestations de rue qui l’ont suivi. Le phénomène est en somme inhérent à la société humaine où la cohabitation tourne presque chaque jour que se lève le soleil au conflit, à l’affrontement entre les hommes.

Débats passionnants

Les débats qui ont animé cette fin d’année furent passionnants et fort animés. Chacun y est allé de son analyse sur le pourquoi du comment. C’est déjà là la preuve de la vitalité de notre démocratie, tout le monde ou presque ayant dit son fait aux hommes de tenue et en passant au pouvoir.

Oui, il n’est pas jusqu’au sommet de l’Etat où les mots durs ont résonné dans une sorte d’alarmisme, quand malgré tout les Burkinabè ont fêté et vaqué à leurs occupations. Un alarmisme, propre au Faso qui traîne encore, alors qu’on le pensait révolues ces séquelles de la période révolutionnaire.

Viscéralement chevillés, ces analystes, à la vision manichéenne de la société, il fut ressassé à souhait les menaces d’une révolution II, le retour, la conception voulant que la fronde se justifierait parce que les uns mangent, les autres regardent. Simpliste, mais dans un pays où le ventre demeure le moteur principal pour beaucoup, cette réduction n’est que logique primaire.

C’est cette conviction portée par plusieurs analystes, qui donne au test de décembre, outre la réponse de notre démocratie sur sa capacité à juguler une crise cassez promptement, une lumière traînante depuis début 2000. Concernant la revendication d’une justice sociale juste, mais dont la déclinaison dogmatique confinerait plutôt à un égalitarisme sur ce qu’on peut nommer la répartition des richesses ou des fruits de la croissance.

Oui, désormais il faudra mener ce débat républicain de la croissance, de sa matérialité dans les assiettes (sic) et aussi sur cette gouvernance dont décidément la définition de son contenu prend l’allure d’une vraie tour de Babel.

Elle tient la route

Si notre démocratie ne pète pas la forme, ce ne serait pas un crime de lèse - majesté de dire qu’elle ne déparerait pas parmi une confrérie de celles considérées en modèle.

En remontant dans le temps, comme dit plus haut, elle en a traversé d’autres crises. Mais, la présente, de par son fait quand même inédit, des hommes en armes dans les rues, appelle donc à tirer les enseignements utiles.

Outre toute la littérature sur la mauvaise gouvernance, déterminant majeur pour une opposition en mal de thèmes porteurs et de propositions convaincantes, on retiendra que la gestion publique se confond aujourd’hui d’avec la gestion des hommes.

Il ne manquait peut-être plus que ce coup inattendu pour se convaincre que les hommes demandent trop aux gouvernants. Ce n’est pas un hasard si vite fait, les soldats remontés contre leurs frères d’armes ont transformé la rencontre avec leur ministre de tutelle en revendications. C’est un état d’esprit, qui veuille dans notre pays aujourd’hui qu’un "lacrou" pense qu’il n’est pas si éloigné que ça d’un colonel, ou un planton du PDG d’une société.

Dans le cas de l’armée, si la gestion des hommes est importante, ce serait une faute de négliger le rappel des valeurs qui ont présidé à bâtir les armées. Gérer les hommes, revient à trouver un équilibre entre les devoirs et obligations nombreux et exigeants dans ce milieu et les avantages non moins négligeables.

Le sens de la responsabilité appelle à comprendre que la quête de la paix, de l’harmonie et de la cohésion sociale doit occuper en permanence les esprits. Au centre de toutes les politiques, c’est une obligation, quand on lit chaque jour des voix qui s’évertuent à dangereusement les fragiliser, en opposant systématiquement ceux qui en ont en abondance et ceux qui ont peu ou rien. C’est tout dire. Les efforts pour agir pour tous, cette option macro qui oriente les pouvoirs n’a pas prise au Faso. Il semble qu’il faut trouver rapidement ce qui fait défaut au contentement de ces intellos qui aident, en remplissant les journaux, les dirigeants à capter ce qu’ils ne perçoivent point de leur dit piédestal. Ecouter et savoir lire, ce n’est pas si difficile...

Souleymane KONE

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 24 janvier 2007 à 11:28, par ranini En réponse à : > Crise de la fin d’année 2006 : Un test très instructif

    au burkina toutes les institutions sont bien presente, alors je m`adresse au CSI, afin qu`il tire la sonnette d`alarm a l`hedo pour ses position tres partisane.
    a la limite c`est une atteinte a l`intelligence des burkinabe`.
    a cette allure Mrs de l`hebdo vous risquez de plonger ceux pour qui vous roulez.

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