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Coiffure et couture : Pour une promotion de l’auto-emploi

Publié le mercredi 10 janvier 2007 à 06h42min

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Des ateliers de couture et des salons de coiffure gérés par des femmes, on n’en rencontre un peu partout, à Ouagadougou et dans les autres provinces. Certaines ont eu la chance de se former dans un centre et offrent leurs services à la clientèle.

D’autres par contre, sont toujours dans les maisons de formation et c’est à cette catégorie que Sidwaya s’est intéressé pour savoir ce qui les y pousse.

Jacqueline Nikièma est en première année de couture, au cours Morel. Elle dit y être venue par amour pour le métier. “C’est la créativité qui m’a attiré dans la couture par ce que j’aime créer”, nous a-t-elle confié. Contrairement à Jacqueline, Viviane Dabiré a été contrainte de faire la couture. “Je n’ai jamais eu l’intention de faire la couture. J’étais à l’internat et après le BEPC, j’ai décidé de poursuivre mes études dans une école professionnelle et mes parents m’ont amenée ici au cours Morel. Au départ, je ne m’y plaisais pas mais avec le temps, j’ai pris goût à la chose et j’ai eu mon Certificat d’aptitude professionnelle (CAP)”.

Melle Aïcha Ouédraogo, quant à elle, n’avait pas non plus ce métier dans ses projets de vie. Alors, comment y est-elle venue ?

“A l’école, ça n’allait pas du tout. Je devais redoubler la classe de quatrième et les parents m’ont conseillée de me trouver un travail. Mon grand-frère, après avoir fait le tour de toutes les maisons de formation, m’a amenée un dépliant sur le cours Morel. Cela ne m’intéressait pas mais tout le monde m’a encouragée à opter pour la couture. J’ai cédé malgré moi car je tenais plutôt à l’hôtellerie. Au début, ce n’était pas facile mais actuellement je suis très motivée à faire la couture que j’ai fini par aimer,” nous a-t-elle relaté.

Quant à Melle Fanta Mélaine Niamba, elle avait le choix entre trois métiers : l’hôtellerie, la restauration et la coiffure, après son succès au BEPC.
“Sous la pression de mes amis, j’ai failli faire carrière dans l’hôtellerie mais mon papa m’a dit de faire ce que j’aime vraiment. Ainsi donc, j’ai choisi la coiffure, mais nous avions un programme complet, à l’image des lycées et collèges. Nous avons des matières scientifiques et des matières techniques, tels la comptabilité, l’entrepreneuriat, le droit, le français, l’anglais, la biologie, la technologie d’atelier et de produit, la méthodologie, etc. On croyait avoir fini avec les cahiers mais c’était une erreur car la bosse continue,” a-t-elle souligné. Elle a, en même temps traduit son écœurement pour le fait que des gens pensent que la coiffure est réservée à ceux qui n’ont pas réussi à l’école.
En vue de voir valoriser l’image de la coiffure, elle souhaite que l’Etat prenne en compte ce métier et valorise les diplômes : “Il n’y a que le CAP. Je suis en deuxième année et j’aimerai poursuivre mes études après mon stage de fin d’année. Il me faut donc aller à l’extérieur pour parfaire mes connaissances et venir aider ceux et celles qui choisissent d’être coiffeurs et coiffeuses, à se former”.

Cette perspective est aussi celle que vise Melle Célestine Kantiono, élève en première année de coiffure. “Toutes mes copines font la coiffure. Mais elles ne sont jamais allées dans une école de formation. Il me faut donc bien me former pour partager mes connaissances avec elles et les aider à se professionnaliser”, a-t-elle confié. Avec soupir, elle émis son vœu le plus cher : celui de voir l’Etat burkinabè valoriser le métier de coiffeur et les diplômes de ces écoles.
Mme Sylvie Nikièma estime qu’il faut multiplier ces écoles et les décentraliser.

La subvention de l’Etat, une nécessité

“J’ai toujours eu une passion pour la coiffure depuis mon enfance. J’ai appris sur le tas à natter et j’en ai fait une profession. Mon mari m’a de ce fait demandé de m’inscrire dans une école professionnelle pour renforcer mes compétences. C’est ainsi que je me retrouve élève-coiffeuse aujourd’hui”.

Les élèves ont unanimement soutenu qu’il faut que l’Etat essaie de subventionner les écoles de coiffure et de couture pour qu’une grande majorité puisse bénéficier des formations qu’on offre. “Il n’est pas donné à tout le monde d’aller dans une école professionnelle” où les frais d’inscription vont de 80 000 à 187 000 F CFA.

a clamé Mme Jacqueline Nikièma, d’un ton ferme. Elle a précisé que le matériel est insuffisant et les salles exigues. Le nombre limite des professeurs et le non accompagnement de celles qui finissent leur formation à s’installer, ont, entre autres, des sources de découragement pour les élèves parmi lesquels se comptent maintenant des garçons. Cependant, ils reconnaissent que depuis dix ans, près de trois cent élèves, toutes sections confondues, ont été formés.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya

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