Les pays de l’Afrique francophone ont chacun leur stratégie nationale pour lutter contre la pauvreté. Mais les différentes approches pour faire reculer la misère n’intègrent pas suffisamment la gestion du genre. C’est pour mieux attirer l’attention de ces pays et leur apporter un appui technique en la matière que la Banque
mondiale a organisé un atelier sur « Les budgets publics, le genre et la pauvreté », du 4 au 6 décembre 2006 à Ouagadougou. Les pays bénéficiaires sont le Bénin, le Mali, le Niger, le Sénégal, la République démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi.

Au terme des travaux, les failles de chaque pays dans cet approche genre ont été diagnostiquées et analysées. Il en ressort que les différents pays doivent renforcer leurs capacités d’analyse de la place des femmes dans le développement. Ceci nécessite une prise en compte dans les budgets nationaux, de la dimension genre. « L’analyse des relations de genre dans une société donnée montre que les femmes et les hommes ont des besoins spécifiques.

Ils sont souvent socialisés différemment et fonctionnent souvent dans des sphères différentes. Leurs expériences, leurs priorités, leurs perspectives sont généralement différentes », a expliqué le secrétaire général du ministère de l’Economie et du Développement, Olivier Sawadogo. C’est pourquoi les pays participants se sont engagés chacun à son niveau, à prendre les mesures nécessaires pour mieux, intégrer la dimension genre et ce, par la mise en place « d’une cohérence des programmes institutionnels ».

Ainsi les départements en charge de lutte contre la pauvreté, ceux de la promotion de la femme et du Budget doivent travailler de commun accord. « Le Burkina Faso pour sa part, va concevoir un annexe pour une révision du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) », a dit, dans son rapport final, Marc Blacden de la Banque mondiale.

Le RD Congo quant à elle, s’est engagée à revoir ses budgets N°06 et N°07 sous l’angle genre. Le Sénégal de son côté, veut renforcer le suivi du CSLP jusqu’au niveau local pour s’assurer que la dimension genre est prise en compte. « Il faut installer des institutions qui prennent en compte uniquement la dimension genre dans les ministères de la Promotion de la femme », a plaidé M. Marc Blacden de la Banque mondiale avant de se réjouir du déroulement des travaux.

« Trois jours de discussions, c’est visiblement peu pour aborder dans toute sa complexité, cette problématique. Mais les conclusions très pertinentes auxquelles vous êtes parvenus indiquent à dessein, la hauteur de vue qui vous a animés tout au long de cet atelier », a conclu M. Olivier Sawadogo.

Hamadou TOURE

Sidwaya