« C’est malheureux qu’à l’étape de la vieillesse l’on ne puisse pas bénéficier de la sérénité que confère la satiété ». C’est en déplorant une telle situation que le président fondateur de l’Association génération solidaire (AGS), M. Daouda Traoré a justifié l’institution de la fête des grand-parents. Une fête qui, depuis ce dimanche 10 décembre 2006, sera célébrée annuellement par un gala pour soutenir les personnes âgées et leur rendre hommage. Il s’agit là de la contribution de AGS au bien-être des personnes âgées. Dans cette lancée, elle invite la population entière à donner plus d’affection aux personnes âgées. Du point de vue de M. Traoré, elles jouent un rôle très important dans la société. « On économise quand on a les grands- parents à la maison. Ils sont un recours pour les petits-enfants, servent souvent de gardien à la maison ou d’accompagnants pendant l’accouchement, prennent soin du bébé, etc. »

Parfois ils servent de médiateur lors des événements douloureux ou heureux. Les personnes âgées supportent également les orphelins et enfants vulnérables après le décès de leurs parents. Elles supportent alors des charges au plan économique. Ce sont ces raisons qui font que M. Traoré trouve légitime de fêter les grands-parents.

L’AGS supporte les personnes âgées à la limite de ses moyens. Aussi bénéficient-elles de séances de sport deux fois par semaine, de visites à domicile et de soutiens multiformes. Cependant le manque de ressources s’impose parfois. « Nous avons de bonnes volontés qui nous aident ponctuellement mais nous souhaitons avoir des partenaires », a laissé entendre le présidente l’AGS.

Il a noté qu’il souhaite le renforcement des actions engagées au profit des personnes âgées au plan national et que ces actions soient prises en compte dans tous les départements ministériels. « Jusqu’ici, nous n’avons pas d’appui véritable parce que le Burkina Faso n’a pas fait de la vieillesse, une priorité », a-t-il souligné.

Par ailleurs, l’urbanisation et l’individualisme voire la nucléarisation des familles font que la personne âgée se retrouve seule face à son destin. Mais pour l’AGS, il s’agit de se battre pour se passer des maisons de retraites pour les personnes âgées, en les intégrant dans les familles.

De ce fait, l’AGS a mis en place des tontines d’amour et de charité pour les secourir avec des vivres, des médicaments, des vêtements, etc., grâce à la contribution des bonnes volontés.

Un gala atypique

Un gala où l’argent n’est pas la clef d’accès mais plutôt une fête où l’âge, la solidarité et la joie auraient droit de citer. Un gala où l’objectif poursuivi par l’AGS reste un témoignage d’affection de la communauté à l’endroit des grands-parents. Dans cette logique, le coordonnateur de l’AGS, M. Vitalien Poda a soutenu que le gala des personnes âgées n’est pas un simple divertissement.

Il est aussi un symbole de cohésion sociale : « Nous avons essayé de semer des graines, par chacune de nos activités, dans l’espoir qu’elles germent et deviennent de grands baobabs, éternels porteurs de paix, de solidarité, d’intégration, de bonne vieillesse et de bon vieillissement pour tous », a-t-il expliqué. De son avis, l’attachement à la culture de respect, de solidarité et d’écoute des personnes âgées sont des valeurs cardinales africaines qu’il faut maintenir et promouvoir.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya