A la suite de l’imam, les fidèles en vue dans la communauté étaient à leur sourate et à leurs bénédictions lorsque du milieu de l’assemblée, quelqu’un demanda la parole après plusieurs « assalamalékoum » sonores.

L’on la lui donna et l’homme expliqua que le mariage en cours était nul et de nul effet car Fanta que l’on mariait était déjà l’épouse légale et légitime de son frère devant Allah et la loi coranique. Et comme cette loi-là n’autorisait pas le mariage d’une femme déjà mariée et non divorcée, le mariage de Mady et de Fanta était donc zéro.

Terriblement gênés par cette déclaration, l’imam et sa suite qui pressentaient une grosse honte voulurent en savoir plus. Et l’homme de les éclairer et de finir de les humilier. Fanta est l’épouse de son frère Ali, Ali qui purge actuellement une longue peine de prison. Mais comme l’on se marie pour le meilleur et le pire, cette longue absence ne pourrait rendre à Fanta sa liberté. Ali est en prison mais il n’est pas mort et il n’a pas répudié Fanta. Elle ne saurait donc être l’épouse d’un autre.

Pendant que l’homme parlait, la foule des Mohammetans se dispersait comme pour ne pas être atteinte par la honte de ce mariage dissous avant d’être célébré.

En fait, Fanta est une fille bien singulière. Fatiguée d’attendre son mari, elle quitta le domicile conjugal pour sa famille où elle fit vite de reprendre sa vie de jeune fille. C’est ainsi qu’elle fit la rencontre d’un étudiant, Marc ; Marc, l’ami de Mady.

Puis Marc partit poursuivre des études à l’étranger. Immédiatement Fanta le rangea dans le rayon « oubli » de son cerveau où il alla rejoindre son mari Ali puis elle tomba amoureuse de Mady, l’ami de Marc. C’est le mariage avec ce Mady-là justement qui a été interrompu de la manière que vous savez.

Ce qui me dérange moi dans cette affaire, ce n’est pas tant le comportement de Fanta que l’attitude de ses parents. Voici des gens qui savent qu’ils ont déjà marié leur fille et acceptent l’accompagner dans ses errements jusqu’à tromper l’imam du secteur, le faisant aller contre les préceptes de l’islam !

Comme on dit chez nous, la tête de l’enfant du singe ne saurait que ressembler à celle de ses parents : tordue !

Sacré Cheïdou Ouédraogo

Sidwaya