Né il y a environ un mois, le Comité de réflexion et d’action en faveur de l’éducation post-primaire au Burkina Faso (CRANE-BF) est une association regroupant des travailleurs, anciens élèves et étudiants bénéficiaires de la bourse nationale.Il ambitionne de se constituer en un cadre de concertation et de rénovation de la restauration de la bourse nationale au profit des élèves et étudiants, un espace de plaidoyer en faveur des élèves et étudiants issus des couches sociales pauvres.

La bourse d’étude constitue, de l’avis du président du CRANE-BF, Innocent Ouédraogo, la seule source financière facilitant leurs études. C’est donc pour lui un devoir d’aînesse qui se manifeste à contre-courant de la volonté des bailleurs de fonds, ceux-ci n’ont d’yeux, selon les membres du CRANE-BF que pour l’enseignement post-primaire.

Le CRANE-BF entend donc utiliser « les moyens légaux » pour amener les décideurs et les partenaires au développement à s’investir en faveur de la bourse aux élèves et étudiants, bourse que le CRANE-BF appelle « aide non remboursable ». Il est question d’impliquer les acteurs de l’éducation, élèves, étudiants, associations et ministères publics de tutelle dans une dynamique de négociation et de sensibilisation qui fasse ressortir les avantages de la bourse nationale pour l’éducation au Burkina Faso. Le CRANE-BF travaille ainsi à susciter la volonté politique autour de son idéal dans la mesure où ses stratégies d’action ont une envergure qui nécessite l’action des pouvoirs publics.

Ainsi, le CRANE-BF appelle l’Etat à assainir les dépenses publiques par un certain nombre de mesures. Au nombre de celles-ci, il y a la réduction du nombre de voyages effectués sur le compte de l’Etat et l’allègement des délégations en mission à l’étranger, la limitation des dépenses faites par l’Etat pour l’organisation de grandes rencontres internationales au Burkina Faso et la réduction du train de vie des autorités publiques. Il s’agira par ailleurs de lutter contre la fraude et l’incivisme fiscal, la corruption et l’impunité. Ainsi, sous le contrôle de la police fiscale, si les dépenses publiques sont gérées de façon saine, des ressources supplémentaires pourraient être dégagées, de l’avis des responsables du CRANE-BF. Il suffira alors à l’Etat de faire un transfert de fonds au profit de l’éducation post-primaire.

De l’avis des responsables, du CRANE-BF, le dispositif de la structure n’agit pas dans un attentisme de l’aide extérieure. Il faut générer les ressources de l’intérieur par des stratégies multiformes comprises par les différents acteurs. Il sont convaincus que « l’institution ou la restauration de ces bourses ne constitue pas un investissement nul. Elle représente plutôt un effort pour le renforcement du capital humain indispensable au développement humain durable ».

Toutefois, le CRANE-BF ne se présente pas comme une structure concurrente des associations syndicales déjà existantes, il ne se présente pas non plus comme un mouvement syndical et n’agit pas comme un parti politique. Au contraire, le CRANE-BF entend simplement « accompagner les organisations syndicales et estudiantines ou les travailleurs qui mènent déjà le combat dans le but d’assurer le minimum vital aux étudiants pauvres », précise Innocent Ouédraogo, le président du CRANE-BF.

Bouraïma ZONDO (Stagiaire)

Sidwaya